Chapitre 31 : Le néant et la Lumière.

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Mon corps semblait lourd, mais en même temps, je ressentais un vide en moi, deux sensations contradictoires. Cela faisait désormais des jours, des semaines, voire même des mois que je n'avais pas mis un pied dehors. La notion du temps m'était désormais inconnue. Bien sûr, je pouvais vérifier la date d'aujourd'hui sur mon ordinateur ou mon smartphone, mais je refusais de le faire, je ne savais pas pourquoi. La raison m'échappait, mais je ne voulais tout simplement pas le faire.

Intérieurement, mon esprit et mon cœur étaient enfermés dans une bulle impénétrable. Comme si cela ne suffisait pas, j'étais constamment emprisonné entre les quatre murs de ma chambre, mon corps n'était plus qu'une prison humaine. Cette situation ne me dérangeait pas, j'étais même heureux, ainsi je ne faisais plus de mal a qui que ce soit, tout le monde gagnait dans cette histoire.

— Tiens, ça fait longtemps que la chaleur de la lumière n'avait pas caresser mon corps.

Je n'ouvrais plus la fenêtre de ma chambre de peur d'apercevoir Isaiah, Seyla ou encore Asu. Au début, ils insistaient par message pour me voir et m'aider, mais j'avais toujours ignoré leurs mains tendues vers moi. Puis un jour, ils étaient passés à l'étape supérieure en venant toquer à ma porte, mais là encore, je les avais totalement ignorés. C'était comme essayer de parler à un mort, les morts ne pouvaient plus parler, étant déjà morts, cela étaient vain...

J'étais allongé sur le sol froid de ma chambre, fixant le vide au-dessus de moi, ne pensant à rien d'autre qu'à la décision que j'avais prise ce jour-là : m'enfuir une nouvelle fois et ne pas affronter mes démons, encore et encore les mêmes erreurs...

Je suis fatigué de respirer, fatiguer de me réveiller, fatigué de vivre, fatigué de tout...

— Siyah, j'ai posé ton dîner sur le pas de ta porte, avertit ma mère, s'éloignant de ma chambre.

Désolé d'être un poids mort, maman.

Elle aussi avait tenté de m'aider, mais en vain. Je refusais de parler à quiconque voulait m'aider. Je ne voulais plus d'aide. Mes ténèbres n'avaient qu'à me consumer, avais-je pensé. Tant que je ne faisais souffrir aucun être cher, cela m'allait très bien. Au final, j'étais revenu au point de départ, il avait bien raison, le passé nous rattrape toujours, peu importe quand, il nous rattrapera tous un jour.

Tu aurais du m'écouter, tu n'aurais pas eu a faire subir d'avantage toutes ces atrocités a ton corps.

— Va au diable.

Je suis là pour ton bien, je te l'ai déjà dit !

— Tu m'as été d'une grande aide en me faisant replonger dans la dépravation, merci, avais-je ironisé.

Tu n'aurais pas dû subir cela, abruti ! Si tu étais gentiment resté dans ton coin, tu ne serais pas là où tu en es aujourd'hui, mort.

— Dis-moi, qu'est-ce qui a merdé dans ma vie pour que j'en sois arrivé ici aujourd'hui ?

Vouloir obstinément échapper à son passé en voulant l'oublier et avancer. Voilà ton erreur !

— Qu'aurais-je du faire dans ce cas ?

Tu connais la réponse, mais tu t'entête à faire semblant de ne pas connaître la réponse, Siyah.

Ah ? Je connais donc déjà la réponse ? Pourtant, je ne vois vraiment pas ce que s'est.

Lui demander n'aurait servi à rien, il m'aurait sûrement répondu quelque chose du genre : « Trouve la réponse par toi-même », cet alter ego inutile.

M'étant lassé de fixer ce plafond, je me levais pour aller chercher mon dîner devant la porte, afin de pouvoir ensuite me remettre au travail. Grâce à mon talent particulier dans le dessin, je travaillais pour plusieurs scénaristes de BD et de manga, ce qui me procurait de bons revenus pour m'éloigner le plus possible de cette ville et enfin trouver la paix intérieure en vivant seul. Du moins, c'est ce que j'espérais au fond de moi même.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant