Chapitre 32 : Regret

2 0 0
                                    

— Désolée de ne pas avoir pu être présente lors de ton réveil, s'excusa ma mère en me serrant la main. Je devais retourner au travail, mais je n'aurais pas dû te laisser seul.

— Je vais bien, tu n'as pas à t'inquiéter, maman, avais-je rassuré. Je me sens mieux, je t'assure.

Cela faisait maintenant une semaine que j'étais réveillé et aucun de mes amis n'était venu me rendre visite. Cependant, aujourd'hui était le dernier jour des examens, ils devraient me rendre visite le lendemain matin d'après le message d'Asu.

J'étais impatient de les revoir et en même temps, je voulais m'enterrer six pieds sous terre. Je ne savais pas si j'aurais la force de les regarder droit dans les yeux, mais je devais m'excuser le plus sincèrement possible envers eux.

Je leur ai causé tant de peine...

Mais... La première personne envers qui je devais m'excuser en priorité était celle qui m'avais mise au monde.

— Je suis désolé.

— ... ?

— Je n'aurais pas dû tenter de me suicider, je n'aurais pas dû te faire pleurer de la sorte. Je suis désolé d'avoir été égoïste, je n'ai pensé qu'à ma propre personne en tentant de mettre fin à mes jours. Je n'ai pas pensé à tout le mal que ma mort aurait pu provoquer. La seule chose qui jusqu'à aujourd'hui m'a gardé en vie était ta présence, maman. Si tu n'avais pas été à mes côtés pour me soutenir avec tes mots du matin, je me serais suicidé il y a bien longtemps. Je n'aurais pas enduré la souffrance quotidienne ni infligé de mutilations à mon corps pour supporter une journée aussi écrasante que la précédente.

Je n'étais pas parvenu à contenir mes larmes une seconde de plus.

— Maman, je suis vraiment désolé. Je suis tellement désolé, pardonne moi maman. Je regrette sincèrement d'avoir douté de ton amour pour moi, de m'être emporté contre papa ce soir-là et d'avoir agi de cette manière. Je m'excuse profondément de t'avoir regardée avec tant de haine, de m'être senti trahis... je m'excuse

Sans proférer un seul mot, elle m'avait enveloppé dans ses bras protecteurs, me serrant contre sa poitrine chaleureuse. Elle n'avait nul besoin de sortir le moindre son de sa bouche ; j'avais compris qu'elle m'avait pardonné depuis longtemps. Bien qu'elle n'eût pas exigé d'excuses de ma part, je souhaitais tout de même qu'elle exprime au moins un semblant de réprimande pour avoir été aussi stupide.

— Toutes ces années que j'ai passées à vivre dans la dépravation... Sans que tu ne puisses rien faire pour m'aider, cela a dû être tellement difficile pour toi... Me voir dans un état de plus en plus lamentable au fil des jours...

Mes larmes m'empêchaient de continuer, je ne possédais plus la force de continuer, comme si j'avais perdu la parole. Tout ce que je désirais à cet instant précis, c'était de pleurer sans fin, comme lorsque j'étais assez petit pour tenir dans les bras de ma mère. Je voulais pleurer jusqu'à m'endormir dans ses bras protecteurs.

— Ne dis plus rien, cette histoire avec ton père toi et moi n'est plus que de l'histoire ancienne, je n'en veut à aucun de vous deux, pleure autant que tu en as besoin, Siyah. Tu n'as aucune raison de te blâmer... La faiblesse est commune à nous tous. C'est là l'essence même de la beauté de l'homme. Mais sache que tu peux transformer ces faiblesses en forces. J'ai été inutile toutes ces années, et j'en suis profondément désolée, mon petit Siyah. Je regrette que tu aies dû avoir une mère comme moi. Je suis désolé de ne pas avoir pu vous soutenir toi et Zéphyr à réaliser votre rêve le plus cher, je ne pourrais jamais me le pardonner, jamais. Je suis moi aussi responsable de sa mort, si je vous avais soutenu tous les deux, vous seriez encore ensemble aujourd'hui... Je n'ai pas su remplir mon rôle de mère. Cependant, sache que je serai toujours là si tu as besoin de mes bras pour trouver refuge.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant