Chapitre 50 : Yamaoka

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Je m'éveillai lentement d'un sommeil profond, bercé par les premiers signes du printemps qui s'étaient glissés dans la ville. La neige avait pratiquement disparu, laissant place à une profusion de fleurs qui inondaient les jardins et les prairies, illuminant la ville d'une verdure merveilleuse, presque féerique. Aujourd'hui était lundi, et j'avais prévu de passer une partie de la journée en compagnie de Seyla, qui avait exprimé le désir de partager ce temps avec moi. Je ne connaissais pas son véritable objectif, mais j'avais accepté, sachant qu'elle avait sans doute besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer.

Malgré mon désir de ne pas remettre en question sa loyauté, depuis cette fameuse soirée, un sentiment de méfiance s'était insinué en moi, m'amenant à douter de ses véritables intentions à mon égard. J'avais peur, au fond de moi, qu'une nouvelle proximité intime se développe entre nous, me forçant à mentir de nouveau à Asu, ajoutant ainsi un poids supplémentaire sur mes épaules déjà chargées.

J'avais pris le temps de me préparer soigneusement, délaissant les vêtements formels pour des tenues plus décontractées. Mon choix s'arrêtait sur un sweat à capuche douillet, accompagné d'un jogging assorti, offrant un confort indéniable. Même si les températures avaient chuté, l'air ambiant n'était pas suffisamment glacial pour justifier des couches épaisses de vêtements. J'appréciais la sensation de liberté que m'offraient ces vêtements amples, qui semblaient presque m'envelopper d'une aura de détente. Cette allure décontractée, empreinte de simplicité, me permettait de me sentir à l'aise et prêt à profiter de cette journée avec Seyla.

Je rejoignais ma mère au rez-de-chaussée, où elle avait soigneusement préparé le petit déjeuner. Cependant, quelque chose était différent ce matin-là : mon père n'était pas présent. Habituellement, je le croisais souvent à cette heure-ci, en train de se préparer pour sa journée de travail. Cela faisait déjà quelques semaines qu'il n'y était pas retourné. Était-il revenu au travail sans que je le sache ? Je n'avais pas les réponses, et je n'étais pas certain de vouloir les connaître. Tout ce que je désirais, c'était prendre mon petit déjeuner en toute simplicité et partir pour mon rendez-vous avec Seyla.

Alors que je m'installais à table, ma mère m'avait accueillit avec son sourire habituel et m'avait chaleureusement saluer. Cependant, son regard était insistant, presque interrogateur, comme si elle espérait obtenir quelque chose de ma part. Mais quoi ? Quel était ce désir ardent qui semblait l'animer en cet instant ? Je me sentais subitement observé, scruté jusqu'au plus profond de mon être, et cette insistance de son regard me laissait perplexe. Je me demandais ce qui avait pu susciter une telle attente de sa part, et je me sentais légèrement mal à l'aise sous cette pression silencieuse.

— Tout va bien, maman ? avais-je demandé, perplexe face à son comportement inhabituel. Tu te sens bien ? Tu as de la fièvre ?

— Non, tout va bien... je me demandais juste comment tu te débrouilles avec les filles, répondit-elle d'un ton flatteur.

— Je sors simplement avec une amie, tu l'as déjà rencontrée pendant mon coma, tu sais très bien avec qui je suis en couple, avais-je répondu, gêné par ses paroles.

En y pensant, je me rendais compte que je n'avais pas encore annoncé à ma mère mon intention de me marier avec elle, une fois que j'aurais réalisé mon rêve ou plus précisément de publier le premier tome de mon manga. Cependant, je voulais lui faire la surprise plus tard.

— Je le savais déjà, je n'étais pas surprise quand elle me l'a annoncé. J'étais même heureuse. Je me souviens avoir pleuré quand elle m'a annoncé cela pendant ton coma. Je savais que cela arriverait un jour, mais impossible de savoir quand, révéla-t-elle en caressant mes cheveux avec enthousiasme. Le mariage, c'est pour bientôt, j'espère ?

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant