Chapitre 7 : Réconciliation

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Isaiah s'était interposé dans notre marche, mais contrairement à nos attentes, son regard sérieux reflétait une détermination soudaine pour une tout autre raison. Une brise légère agitait les feuilles des arbres autour de nous, créant une atmosphère tendue. Les couloirs déserts du lycée semblaient être le théâtre d'une proposition culinaire plutôt banale.

Il nous avait plongé dans une discussion sur le choix de notre repas, évoquant avec passion les mérites d'une pizza simple. Les mots sur la pizza avaient rempli l'air, et les ombres des murs semblaient témoigner de l'importance soudaine de cette décision gastronomique. Le récit de sa vie prenait une pause inattendue, et nous étions là, suspendus à ses paroles, réalisant que même au milieu des événements sérieux, la vie peut prendre une pause pour une tranche de pizza.

— Je n'ai jamais vu quelqu'un aimer autant les pizzas que toi, avoua Seyla en riant. Tu en parles comme si c'était un membre de ta famille, mais tu as gagné, allons prendre une pizza, céda-t-elle après le long discours d'Isaiah sur son amour pour la pizza.

— Je savais que tu comprendrais, rétorqua-t-il avec un sourire complice. Et toi, Siyah ? Tu es partant ?

— Tant que je peux me remplir l'estomac, avais-je froidement répondu à mon tour.

Les yeux de Seyla, chargés de suspicion, s'étaient posées sur moi, interrompant brusquement ma progression. Son regard semblait sonder les replis de mon âme, comme si elle pressentait que je dissimulais quelque chose. Le passé déroulait son fil, et dans ce moment figé, nous étions captifs de l'incertitude qui planait entre nous.

— Un problème ? Avais-je demandé avec incompréhension.

— Hmm... Pourquoi ce changement d'attitude ? Demanda-t-elle, curieuse.

— Je ne suis pas vraiment un amateur de pizza à la base. Tu tentais de prouver quelque chose ? Avais-je demandé, intrigué par son comportement.

— J'essayais de lire en toi, j'ai senti que quelque chose n'allait pas en te regardant, avoua-t-elle en laissant échapper un rire, mais je me suis trompée.

— C'est une première que tu échoues à percer mes pensées, c'est Noël avant l'heure apparemment, avais-je taquiné.

— C'est également une première de te voir prendre plaisir au malheur d'autrui, répliqua-t-elle en me tapotant l'épaule.

— Considère-toi honorée, tu es la première à susciter autant de joie chez moi, avais-je ajouté en reprenant notre marche.

— Tu es horrible ! S'exclama-t-elle, boudeuse.

— Merci, avais-je répondu, interprétant sa remarque comme un compliment.

— Je ne pense pas que c'était censé être un compliment, commenta Isaiah en se joignant à la conversation.

— Oh, je le sais bien, mais ça l'agace, alors autant en profiter, avais-je avoué d'un ton sadique, savourant ce petit jeu de taquineries.

Ma mémoire réveillait en moi un souvenir doux, un chapitre heureux de ma vie qui refaisait surface. Ces samedis partagés entre amis, devant une pizza et un bon film, constituaient notre rituel bien-aimé, une époque où rien ne semblait pouvoir nous séparer.

Seyla, d'un regard perspicace, avait touché une corde sensible. Elle avait raison. Initialement, je n'étais pas amateur de pizzas, ce n'était pas dans mes préférences, jusqu'à ce que Zéphyr, avec sa persévérance amicale, me fasse découvrir le délice de la pizza. Depuis sa disparition, je n'avais plus jamais goûté à une pizza, celle-ci restant le dernier vestige de ces moments partagés qui me liaient à Zéphyr.


Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant