Prologue (Seyla)

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Dans un élan soudain, j'avais oser l'enlacer, laissant mes bras se glisser autour de sa silhouette avec une délicatesse presque tremblante. Mon geste était empreint d'une urgence silencieuse, une manifestation irrépressible de mes émotions intenses qui menaçaient de déborder. Une voix susurrante résonnait dans les recoins les plus profonds de mon esprit, insistante et presque prophétique : "Fais-le, ou il se perdra à tout jamais !"

Malgré mes hésitations initiales, j'avais cédé à cette impulsion impérieuse, guidé par un instinct protecteur que je ne pouvais ignorer. La chaleur de son corps se mêlait à la mienne dans ce simple geste, enveloppant mon être d'une sensation familière et pourtant nouvelle. Dans un silence troublant, il demeura immobile, ne repoussant pas mon étreinte, mais ne la rendant pas non plus, laissant planer un voile subtil de réserve, une prudence bienveillante teintée d'une retenue que je comprenais tout à fait, haha.

Alors que les secondes s'égrenaient lentement, je me perdis dans un tourbillon de pensées tourmentées, revivant intensément chaque instant de ce geste spontané. Son parfum, envoûtant et mystérieux, s'insinua dans mes sens, se mêlant à l'air ambiant et y laissant une empreinte indélébile. Une fragrance indescriptible, mêlant des notes boisées et florales, éveillant en moi une étrange nostalgie et une curiosité insatiable.

Je devrais sans doute le sentir plus souvent à l'avenir.

...

Mon souffle haletant se mêlait à la brise légère, trahissant mon émoi intérieur qui avait troublé la quiétude de ce moment fugace. Mes pas, teintés d'une hâte maladroite, semblaient fuir l'ombre du passé, tandis que mon cœur, vibrant d'une étrangeté inconnue, cherchait à se libérer d'un fardeau invisible.

— Haaa, haa, haa... Pourquoi je cours encore alors qu'il ne peut plus me voir ? Avais-je murmuré, sentant le poids du regret s'installer insidieusement dans les replis de mon esprit.

Mon esprit, tourmenté par cette danse complexe entre les remords et la nécessité de progresser, se sentait pris au piège dans un labyrinthe émotionnel inextricable. L'émotion intense que j'avais ressentie lors de ce câlin impromptu avec un garçon, première de ce genre pour moi, avait déclenché une réaction involontaire, propulsant mon corps dans une fuite hâtive, cherchant une échappatoire à ma propre maladresse.

— Aaah, je suis vraiment nulle sérieux ! Avais-je exclamé avec un mélange de détermination et de regret, cherchant à me recentrer sur la mission de réconciliation qui s'imposait désormais.

Mon regard fixe se dirigeais avec résolution à travers le quartier, guidant mes pas vers le café d'Asu, lieu de retrouvailles tant attendues, où les mots pourraient enfin dissiper les ombres ce geste passé.

— Coucou ! Avais-je lancé, un sourire timide se dessinant sur mon visage à l'instant ou j'avais poussé la porte du café.

— Oh, tu es là. Alors... Comment cela s'est-il passé ? Demanda-t-elle son regard empreint d'une curiosité sincère.

— Figure-toi que j'ai de très bonnes nouvelles pour toi ! Avais-je déclaré, mes yeux pétillant d'excitation contenue.

— C'est bizarre de dire ça avec un regard malsain, constata Asu, l'air gêné, son front légèrement froncé, révélant une incompréhension mêlée de méfiance.

— Tiens, écoute ça, avais-je dit en lui tendant mon téléphone, mon geste empreint d'une solennité légère, comme si j'offrais un précieux trésor.

J'avais enregistré toute notre conversation lorsque nous étions dans sa chambre. Mon unique intention en me rendant chez lui était de capturer ses véritables sentiments et pensées à son égard, pour les sauvegarder dans mon téléphone et les lui remettre. Ces mots intimes qu'il n'aurait jamais exprimés ouvertement devant Asu, c'était inenvisageable venant de lui. Il ne restait plus qu'à observer la réaction de notre principale concernée, le cœur battant d'anticipation.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant