Je suis Fatigué

Chapitre 60 : Les Larmes de l'Égoïsme

Ma mère, dévastée, avait choisi de ne pas quitter mon père, même après son décès. Je ne lui en voulais pas, car je commençais à réaliser l'étendue de sa souffrance dans toute cette histoire. C'est Asu et Seyla qui étaient venus me chercher au poste de police, mais la surprise était Hakan. En y réfléchissant, il était l'ami d'enfance d'Isaiah, alors il devait certainement vouloir des explications de ma part et être déterminé à m'accompagner pour sauver Isaiah.

— Comment nous en sommes arrivés là ? Lâcha-t-il en s'affaissant sur moi.

— Laisse-le tranquille, Hakan... ce n'est pas le moment pour discuter de ça, même si c'est urgent, intervint Asu en caressant délicatement mon dos.

— Écoute, je comprends que la mort de ton père ne soit pas facile, mais Isaiah est en danger de mort ! Mon meilleur ami, notre meilleur ami, va probablement succomber dans deux putain jours ! Nous devons intervenir maintenant ! Hurla-t-il avec un regard froid et déterminé, prêt à affronter l'enfer pour sauver Isaiah.

Mon esprit était trop tourmenté pour consacrer du temps à ces réflexions, pourtant, l'incontournable s'imposait : deux jours seulement avant le fameux jour ! Les échéances pressaient, ne me laissant aucune possibilité de me reposer sur mes lauriers. Cependant, face à l'urgence, je me confrontais à la réalité cruelle : je n'avais pas de plan, rien de plus que l'ordre de m'y rendre seul, tel qu'il me l'avait imposé. L'incertitude planait, pesante, tandis que je me demandais comment affronter ce défi imminent.

— J'irais seul, comme il l'a souhaité, c'est la seule solution, je n'ai pas la force de trouver une autre solution et même si j'en avais cela servirtzit à rien... avais-je murmuré le regard vide. La police ne sera pas à un problème, a l'heure qu'il est ils ont déjà dû être écarté de cette affaire, comme je l'ai souhaité.

— Je viens avec toi, c'est trop dangereux pour que tu y ailles seule ! C'est mon ami aussi, je ne peux pas rester là à me tourner les pouces en attendant sagement que mon ami crève ! Hurla-t-il de rage, sa voix résonnant dans la rue comme un éclat de détermination.

— Ces types-là ! C'est la foutue mafia, Hakan ! Avais-je hurlé, accentuant la terreur dans mes paroles. Tu ne comprends pas ? J'ai défié le diable en personne ! Ce n'est pas vraiment la mafia qui me fait peur, non. Au contraire, c'est un membre dans leurs rangs qui me donne des sueurs froides, et tu sais très bien qui ! Même si tu viens et que tu te caches, il le saura, comment ? Je n'en sais rien ! Mais il le saura, cet homme est comme une sorte de dieu, il sait tout et voit tout, grâce à ça il peut instaurer la peur chez autrui, c'est ce qui fait sa principale force, l'information ! Alors, s'il te plaît, je ne veux pas entendre « c'est trop dangereux », « tu peux mourir si tu y vas », « laisse faire la police ». Non ! Bordel, non ! Laissez-moi terminer ce que j'ai engendré. Si tout le monde y va, ce sera un bain de sang encore pire que cette nuit dans ce chantier ! ALORS LAISSEZ-MOI GÉRER CE PUTAIN DE TRAVAIL !!! Avais-je rugi de toutes mes forces, mes cris résonnant à travers toute la ville, l'écho mettant en lumière ma frustration palpable.

J'avais instauré un silence absolu avec mes paroles, je n'avais pas envie d'allonger plus la discussions à ce sujet, j'étais déterminé à y aller seul, peu importe le danger, il fallait à tout prix que je répare mes erreurs... s'il venait à mourrir par ma faute... Bordel, qui sait ce que je deviendrais par la suite.

— Très bien... puisque l'on ne peut pas t'arrêter, alors soit, vas-y. Mais à une seule condition ! Céda Asu en me regardant droit dans les yeux. Si tu sens que tu es en danger de mort, enfuis-toi de là !

Le regard d'Asu étincelait d'une lueur d'inquiétude, comme si elle pressentait le danger qui pouvait m'attendre. Ses yeux, habituellement empreints de confiance, trahissaient cette fois-ci une appréhension profonde, signalant silencieusement les préoccupations qu'elle gardait pour elle.