Je suis Fatigué

Chapitre 68 : Résonnante du Passé

Quatre années s'étaient écoulées depuis la mort d'Isaiah et Hiroshi, et aujourd'hui marquait l'anniversaire de leur départ. Le temps avait glissé à une vitesse vertigineuse, mais en ce jour, une lueur de bonheur enveloppait notre existence. Tout ce que je désirais, tout ce que je pensais être un rêve hors de portée, était à présent mien : une femme aimante, une maison nichée en montagne, un métier de rêve, ma petite fille, et son aîné, son grand frère. J'avais enfin tout ce qu'il fallait pour être comblé.

— Tu es prêt, Siyah? Demanda Asu à l'étage, m'attendant pour partir voir mes amis. Sa voix révélait une anticipation joyeuse, créant une atmosphère légère et amicale.

— J'arrive, je suis prêt, avais-je répondu en descendant à ses côtés. Ma voix exprimait une disposition positive et prête à l'action, ajoutant une touche de dynamisme à la scène.

Descendant les escaliers, ma petite fille s'était précipitée dans mes bras, et je l'avais accueillie avec un baiser empreint de joie. Son visage rayonnait de bonheur à me retrouver après une semaine d'absence. Malheureusement, elle était née muette, rendant la communication initialement difficile. Au fil du temps, nous avions réussi à développer notre propre langage, mais c'était surtout son grand frère qui avait pris sur lui pour la faire parler. À cause de son mutisme, son frère aîné s'était investi pleinement dans un rôle protecteur, prenant soin d'elle avec une dévotion qui me rendait fier, car il héritait de cette qualité de sa mère.

À son tour, Asu m'avait offert un baiser passionné, nos lèvres se scellant l'une contre l'autre avant que nous ne rejoignions son grand frère dans la voiture. Après avoir installé ma fille sur son siège, nous étions prêts à prendre la route en direction de Merrymourn. Alors qu'elle avait pris le volant de ma voiture, car elle refusait encore catégoriquement après même quatre ans de relation de me laisser conduire, nous nous dirigions tout en discutant et en riant en famille, une chose que je ne pensais jamais pouvoir faire auparavant. Tout cela me semblait si irréel. Chaque matin, en me réveillant aux côtés de ma bien-aimée, j'étais encore émerveillé de la vie que je possédais. J'arrivais à peine à croire que je possédais tout pour être comblé.

Après trois heures de route, après que nos enfants se soient enfin endormis, je contemplais avec un sourire béant le paysage qui s'offrait à nous. Les montagnes, se dressant majestueusement, leurs pics atteignant le ciel avec une grandeur éternelle, ressemblant à des colosses endormis, qui semblaient garder une porte menant à un endroit magnifique. Les champs de fleurs, une mosaïque de couleurs éblouissantes, dansaient au gré du vent, créant une symphonie visuelle en harmonie avec la nature. Les cascades dévalaient les flancs des montagnes, déversant leur énergie dans des bassins cristallins, émettant un doux murmure qui remplissait l'air d'une sérénité apaisante.

Le ciel, d'un bleu profond, était orné de nuages blancs cotonneux qui flottaient paisiblement, ajoutant une dimension de pureté à l'ensemble du tableau. Chaque nuance de la nature était une palette vivante, et chaque détail du paysage semblait avoir été peint par la main d'un artiste divin. Alors que nous parcourions cette toile vivante, je ressentais une profonde gratitude pour la vie que je menais maintenant. La route s'étirait devant nous comme un ruban d'aventures à venir, et chaque kilomètre était une nouvelle page de notre histoire familiale. Les souvenirs douloureux du passé semblaient s'estomper face à cette splendeur, et l'avenir s'annonçait lumineux, imprégné de la beauté immuable de la nature qui nous entourait.

Je suis heureux...

Après une heure de route supplémentaire, nous avions enfin atteint cette ville où tant de souvenirs, qu'ils soient joyeux ou douloureux, résidaient. Pourtant, malgré ces mauvais jours passés ici, j'avais choisi de chérir chaque moment passé ici, car qui sait, sans ces expériences, je n'aurais probablement jamais possédé tout ce que j'avais aujourd'hui.