Prologue (Asu)

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Les pas résonnaient dans l'obscurité, accompagnés du poids de ma confession dissimulée. Mes émotions en ébullition étaient dissimulées derrière un masque soigneusement ajusté. Alors que nous rentrions ensemble, chaque pas résonnait comme une pulsation de mon cœur, un secret fragile gardé précieusement. Isaiah et Seyla, comprenant les nuances subtiles de mon être, m'avaient isolé du groupe, créant un espace intime pour aborder un sujet délicat. L'ombre de la nuit nous entourait, amplifiant le murmure de la conversation qui s'ensuivit.

Ils avaient perçu les méandres de mes sentiments, mais au lieu de dévoiler la vérité, ils avaient choisi de protéger le fragile équilibre. Siyah, inconscient de ma déclaration d'amour voilée, continuait à marcher devant nous, ignorant la tempête de sentiments qui grondait en moi. Le dialogue secret était une danse entre les confidents, chacun de leurs mots délicats éclairait l'obscurité de mes émotions, mais mon amour restait un mystère préservé. La nuit enveloppait nos secrets, créant un voile d'intimité pour dissimuler les tourments de mon cœur amoureux.

— Tu es amoureuse de Siyah ? Demanda sans détour Seyla en chuchotant pour que Siyah n'entende pas, exprimant une question directe sur les sentiments.

— Hein ? Ah !? Comment tu le sais ? Avais-je réagi, trahissant mon masque face à eux, exprimant ma surprise et peut-être une pointe d'embarras.

— Je l'ai déjà sorti à ma défunte petite amie, ce fameux « la lune est magnifique », confia Isaiah en murmurant à mon oreille, révélant ainsi une expérience antérieure avec une phrase similaire.

— J'ai des origines japonaises et mon père le sort à chaque occasion à ma mère, donc... voilà, avoua-t-elle en riant, partageant une anecdote personnelle sur l'origine de la phrase.

— Ce n'est pas bien d'écouter aux portes ! Avais-je grondé, l'air gêné, soulignant ainsi la surprise de me sentir écouté.

L'embarras s'était installé en moi, une légère tension imprégnant l'air alors que nous marchions tous ensemble vers nos foyers respectifs. Les ombres de la nuit étaient complices de mon secret maintenant révélé à Isaiah et Seyla. Chaque pas résonnait comme une confirmation de ma vulnérabilité. Lorsqu'ils m'avaient isolée, l'intimité de la conversation amplifiait ma gêne. Dans ce coin de ténèbres, ils avaient percé le voile de mes sentiments, dévoilant mon amour silencieux pour Siyah. Un moment délicat où mes émotions étaient exposées aux yeux de ceux qui avaient compris.

Le fardeau de mon secret désormais partagé pesait sur mes épaules. Cependant, la volonté de maintenir ce silence s'était ancrée en moi. Mes mots s'entremêlaient avec ceux d'Isaiah et Seyla, formant une danse délicate autour du sujet brûlant de mon amour. Dans cet échange subtil, je devais exprimer le désir de garder mes sentiments cachés, une décision motivée par la compréhension de ce que Siyah endurait. Les ténèbres de la nuit enveloppaient nos confidences, préservant l'intimité de nos émotions tout en accentuant l'éclat fragile de ma discrétion amoureuse.

— Je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter aux portes, mais ton regard profond envers Siyah était si beau. J'ai tout de suite su que tu étais éperdument amoureuse de lui. Ça fait combien de temps ? S'enquit-elle, le sourire passionné aux lèvres, exprimant une curiosité amicale.

— J'aimerais garder ces sentiments pour moi... je ne veux pas embêter Siyah avec ces futilités amoureuses. Il a déjà tant de problèmes à surmonter, avais-je avoué, révélant ainsi une retenue dans le partage de mes sentiments pour ne pas ajouter à ses préoccupations.

— Au contraire, tu devrais lui dire, intervint Isaiah, suggérant une ouverture à la communication pour partager les sentiments.

— Il a raison, ça lui apporterait un soutien émotionnel précieux. Je ne sais pas exactement ce qu'il traverse, mais je suis persuadée qu'il a besoin de ça, qu'il a besoin de changement et de réconfort auprès d'une jolie femme comme toi, conseilla Seyla, offrant son avis et encouragement.

— Ne t'inquiète pas, on t'aidera du mieux qu'on le peut durant notre week-end en montagne. Tu n'auras pas à le faire toute seule. Je sais comment m'y prendre avec lui, dit-il avec un rire malsain en le fixant, laissant planer une ambiance intrigante et un soupçon de mystère.

— On va lui ouvrir correctement les yeux à ce grand garçon, ricana-t-il de la même manière, comme s'ils préparaient un plan machiavélique, ajoutant une note d'humour et de complicité à la situation.

— Je ne sais pas où Siyah est parti vous dénicher, mais vous êtes vraiment des idiots très marrants, avais-je pouffé de rire, partageant une dose d'amusement face à leurs agissements.

Une agréable légèreté flottait dans l'air, une symphonie de rires et de discussions résonnant comme une douce mélodie du passé retrouvé. Être aux côtés de Siyah, retrouver cette complicité familière et partager des moments avec nos nouveaux amis, Isaiah et Seyla, créait une toile de bonheur dans laquelle nous étions tous tissés.

La singularité de Siyah et la vivacité de Seyla se mariaient d'une manière presque magique, dessinant une harmonie que seul le temps avait pu créer. Leur complicité était palpable, une connexion qui transparaissait dans chaque regard, dans chaque échange subtil, et peu importait la nature de cette relation, elle avait le pouvoir de transformer le quotidien morne de mon ami d'enfance en une aventure palpitante.

Au milieu de ce tableau d'amitié, Seyla avait réussi à restaurer les liens qui semblaient s'effilocher. Rien ne pouvait égaler la joie qui éclairait Siyah et moi-même à cet instant précis, car dans cette renaissance, nous avions retrouvé l'éclat radieux de notre passé, renouant avec la simplicité et la complicité qui avaient jadis défini notre amitié.

Bien que le sourire se fasse rare sur le visage de Siyah, je pouvais le percevoir à travers son regard. Les éclats fugaces, ces petits moments où il laissait transparaître une lueur de bonheur, étaient autant de joyaux précieux. Dans ces instants, il semblait retrouver un coin de joie, même s'il le cachait soigneusement à l'œil vigilant des autres.

Son sourire, bien qu'éphémère, révélait une facette de lui que peu connaissaient. Était-ce de la gêne ou simplement l'inhabitude d'afficher ses émotions ainsi ? Les raisons m'échappaient, mais une chose était certaine : j'avais la ferme intention de lui arracher un sourire éblouissant, de faire renaître cette étincelle de bonheur qui, même cachée, brillait dans ses yeux. Mon défi silencieux était de ramener à la surface la joie qui semblait sommeiller en lui.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant