Je suis Fatigué

Prologue (Seyla)

Un sentiment de dégoût s'emparait de mon cœur, une émotion étrangère qui me laissait perplexe. Jamais auparavant, je n'avais ressenti pareille réaction. Les contours flous de la vision d'un homme émergeaient dans mon esprit, suscitant des interrogations lancinantes. Qui était-il ? Pourquoi sa présence s'insinuait-elle subitement dans mes pensées ? Des frissons glaciaux parcouraient mon être à sa simple évocation, chaque parcelle de mon corps vibrant d'une étrange appréhension. Les questions tourbillonnaient dans mon esprit, martelant le pourquoi de cette réaction, laissant mon âme plongée dans une énigmatique perplexité. Pourquoi ? Pourquoi ?

Égaré dans les méandres de l'effroi, une rafale de vent glacial était me saisir, me ramenant brutalement à la réalité. Les battements de mon cœur résonnaient dans ma tête tel une cloche géante, une symphonie effrayante qui commençait peu à peu à retrouver sa quiétude. Mes jambes, fragiles comme des feuilles secouées par une tempête violente, tremblaient sous l'emprise de cet homme énigmatique. Une silhouette inconnue, mais pourtant une terreur familière s'insinuait dans mes pensées. C'était la première fois que je croisais son regard, et pourtant, une sensation oppressante me murmurait que je le connaissais d'une manière ou d'une autre...

Réfléchis, Seyla, comment ai-je pu finir dans cet état ? Comme ça d'un coup ? C'est tout bonnement impossible !! Il faut un déclencheur, mais quoi ? Qui était ce déclencheur ? Je n'ai fait qu'espionner ces deux-là en train de s'attraper et de... de... se pourrait-il que se soit « ça » le déclencheur ? Non, c'est incompréhensible, je ne comprends pas, je ne vois pas en quoi cela pourrait-il être le déclencheur de ma crise de panique. Je le fais tous les jours et cela ne m'étais jamais arrivé pourtant...

Cependant, observer Asu et Siyah s'adonner à des moments d'intimité ne pouvait être le déclencheur de cette peur soudaine. Leur proximité était simplement une expression de leur amour, quelque chose de mignon et tout à fait normal pour deux personnes qui partagaient des sentiments profonds. Hmm... il était presque enviable d'être à la place d'Asu.

Pourtant, des pensées indécentes envahissaient subitement mon esprit, des scénarios où Siyah et moi nous perdions dans des actes impossibles dans la réalité. Des étreintes passionnées, des caresses audacieuses explorant chaque parcelle de nos zones sensibles, faisant naître des gémissements. Lui, avec ses mains froides mais protectrices, parcourait ma poitrine délicate, s'aventurait avec tendresse sur chaque centimètre de mon corps. Progressivement, il descendait, encore et encore, jusqu'à ce que sa langue...

Non ! Non ! Tu divagues Seyla !! Je ne devrais pas penser à ce genre de chose... je... je devrais plutôt aller me coucher...

Au sein des vestiaires du bain thermal, une atmosphère empreinte de chaleur et de vapeurs flottait dans l'air. Mes mains, qui avaient volontairement exploré des parties intimes de mon corps, se retiraient avec une hâte presque nerveuse. La lueur tamisée des lampes murales accentuait l'intimité du lieu, créant une ambiance à la fois apaisante et troublante. Me relevant avec précaution, mes pas feutrés se dirigeaient vers la sortie, l'idée de rentrer au chalet en silence préoccupant mes pensées. Chaque mouvement était empreint du désir de ne pas éveiller l'attention sur ma brève escapade personnelle dans les vestiaires du bain thermal.