Chapitre 40 : Un simple après-midi (Partie 1)

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En regagnant mon domicile après m'être séparé d'Isaiah, j'avais noté une lueur provenant de la chambre de ma mère en montant les marches des escaliers, une vue inhabituelle étant donné que ni elle ni l'autre n'étaient généralement éveillés à une heure aussi tardive que deux heures du matin. Il ne devait s'agir que d'un incident mineur qui ne méritait probablement pas mon attention.

— Ça va aller, chéri, prends tes médicaments, lui dit-elle doucement.

Des médicaments ? De quoi parle-t-elle ?

J'avais approché mon oreille de la porte pour capter plus distinctement leur conversation. Je savais que ce n'était pas une chose bienveillante à faire, mais ma curiosité l'emportait. Mon père, je ne l'avais jamais vu malade, pas une seule fois. Ma curiosité grandissait à mesure que j'entendais ma mère lui parler doucement, un ton de préoccupation dans sa voix.

— Tu ne devrais pas retourner au travail, je m'inquiète énormément pour toi. Les médecins t'ont pourtant bien dit d'arrêter toute activité physique ! Pourquoi tu ne m'écoutes jamais ? Je ne souhaite que ton bien... sanglota-t-elle.

— Je sais, mais je n'arrive pas à rester inactif, sans faire quoi que ce soit de mes mains. Je dois retourner au travail pour notre famille... Ne m'en veux pas, je suis juste têtu et rongé par les remords du passé. J'ai juste besoin d'oublier, mais c'est une chose impossible, dit-il d'un ton meurtri et abattu.

Notre famille... j'espère qu'il ne m'inclut pas dedans !

— Si seulement j'avais pu être plus présente pour vous, que ce soit pour toi ou Siyah. J'ai l'impression d'avoir échoué dans mon rôle d'épouse et de mère lorsque vous en aviez le plus besoin... Je suis si désolée pour toi, pour ton frère, tellement désolée, pleura-t-elle, fondant en larmes.

Son frère ? Mais de quoi parlent-ils ?

— Mon frère était tout aussi têtu que moi à l'époque, et Siyah tient sûrement ça de nous deux. S'il est mort, c'est à cause de sa propre bêtise et de la mienne. Tu nous as simplement soutenus dans un rêve fou et inatteignable, qui semblait réalisable pour nous. Quant a Siyah, tu as juste voulu bien faire en prenant mon parti, tu ne voulais simplement pas me voir rongé par la tristesse une seconde fois. Tu as simplement fait ce qui te semblait le mieux. Siyah ne t'en veut pas, il ne ferait jamais souffrir sa précieuse mère. Fais-moi confiance, rassura-t-il.

— Haa... ton frère était si gentil... J'aurais dû vous arrêter dans votre élan, mais ces sourires, cette joie... comment aurais-je pu résister ? Vous sembliez y croire, alors... je me suis mise à y croire avec vous...

J'avais éloigné mon oreille de la porte, complètement déboussolé. Rien de leur conversation n'était clair pour moi. Qui était censé être mon oncle ? Quelle était sa relation avec ma mère ? Pourquoi ? Comment ? Quand était-il décédé ? Toutes ces questions restaient sans réponse, et seule la personne concernée pouvait y répondre. Cependant, ces interrogations n'étaient pas ma priorité du moment, j'avais des problèmes plus pressants à gérer.

J'avais finis par pénétrer dans ma chambre, repensant à tout le plan que nous avions élaboré à cinq lors de cette soirée. Tout semblait parfait. Nous n'avions pas sous-estimé l'ennemi, et nous avions consciencieusement mis en place des plans en surestimant l'adversaire, comme Alda et Hiroshi nous l'avaient conseillé.

— J'espère que tout se passera bien, avais-je chuchoté avant de fermer lentement mes paupières et de m'abandonner à un profond sommeil.

Le lendemain, dès l'instant où j'ai ouvert les yeux, j'avais attrapé mon téléphone, qui était posé sous mon oreiller. J'avais découvert une vingtaine de messages dans le groupe Minsta, auquel on m'avait réintégré après que je l'eusse quitté. Asu nous avait proposé une excursion dans un musée historique situé à environ une heure de Merrymourn. Son idée était que nous profitions ensemble des vacances scolaires, loin de nos écrans et de la solitude de nos chambres. L'excitation nous animait, et l'idée de découvrir l'histoire et la culture en sa compagnie nous remplissait de joie. C'était l'opportunité parfaite de renforcer nos liens d'amitié et de créer de nouveaux souvenirs inoubliables.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant