Chapitre 69 : La Vérité

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Dans l'ombre de mon impuissance, une lourde responsabilité pesait sur moi. Mes proches, Siyah, Isaiah, et surtout Hiroshi, avaient besoin d'aide, mais mes pouvoirs, bien que capables d'anéantir le mal qui les tourmentait, étaient liés à des conséquences sombres et irréversibles pour moi-même. J'avais offert ces dons au prix de ma propre vie, d'abord à Hiroshi, puis à Siyah et pour finir à Isaiah par l'entremise d'Asu. Malheureusement, contrairement à Siyah, ces deux derniers étaient condamnés à mourir, car ce pouvoir ne pouvait être utilisé qu'une seule fois, et le tribut à payer était la mort elle-même. J'avais averti de ce funeste destin, mais ils avaient courageusement accepté de sacrifier leur existence pour protéger ceux qu'ils aimaient. L'énigmatique dilemme de mes pouvoirs jetait une ombre mystérieuse sur notre destinée.

— Quelle tragédie... avais-je murmuré en observant haut dans le ciel les événements qui se déroulaient dans l'église. Mon murmure trahissait une réaction émotionnelle face à la scène tragique qui se déroulait devant mes yeux.

Dans l'arène brûlante, j'observais avec une tension palpable le combat acharné qui se déroulait. Les flammes dévastatrices de Thalric engloutissaient tout sur leur passage, faisant fondre les murs de l'église qui menaçait de s'effondrer. Cependant, Isaiah émergeait comme un éclair, tranchant les murs en extension de l'ombre qui émanait de son épée. L'édifice s'effondrait, mais leur indifférence envers leur propre sort était palpable; face à la mort imminente, ils se battaient avec une férocité démoniaque.

Les échanges entre eux restaient inaudibles pour moi, mais les paroles de Thalric venait de lui coûter cher. Malgré la perte d'un bras, il persistait, luttant avec une détermination sans faille enduisant son corps de flamme ardentes. Je contemplais ce tableau d'horreur depuis les cieux, voyant la seconde jambe de Hiroshi arrachée et brûlée sous ses yeux. Bien qu'hors de combat, il persistait, tirant avec son arme même alors qu'il gisait à terre, la mort déjà proche. Chaque moment de ce combat était une danse macabre entre la vie et la mort.

Je dois agir.

Je pensais que Siyah pourrait triompher de lui, mais la révélation de ses trois pouvoirs m'avait prit au dépourvu. Au départ, je croyais qu'il n'en avait que deux, mais l'incertitude m'avait retenu, m'empêchant d'attaquer immédiatement. C'était une erreur fatale. Cependant, tenter de l'approcher aurait été un suicide, car il était clairement sous la protection de cet homme. Chaque mouvement prudent aurait pu m'envoyer six pieds sous terre. Aujourd'hui, le voir ainsi me faisait douter de son attachement envers le garçon qu'il avait recueilli il y a trois ans. Mais une certitude demeurait : l'homme était plus dérangé que le garçon. Les brûlures sur son corps ne pouvaient résulter que de sa propre folie, et non de l'enfant qu'il avait pris sous son aile.

Alors que le combat persistait, Isaiah était parvenu à infliger de graves blessures à Thalric. Malgré avoir été brûlé au centième degré sur le côté droit de son corps, subissant des dégâts sérieux malgré sa protection, Isaiah avait finalement réussit à trancher la tête de Thalric. Une victoire inattendue alors que je pensais la situation perdue. La joie m'avait envahit, soulagé de ne pas avoir à intervenir directement. Je ne pouvais pas laisser ma colère me submerger à nouveau, pas comme cette fameuse nuit sur ce toit.

Seyla et Asu rejoignaient les deux garçons qui étaient sur le point de succomber malgré leur victoire. Le combat avait duré toute la nuit, mais ils avaient finalement triomphé du démon. Je pouvais enfin les extraire de cet endroit et m'occuper de l'homme derrière tout cela. Dans la quiétude de l'aube naissante, j'observai le ciel s'éclairer lentement. Les teintes nocturnes cédant la place aux nuances délicates de l'aurore, créant un tableau céleste en constante métamorphose. Les premiers rayons du soleil perçaient l'obscurité, dissipant les ombres de la nuit. La lune, complice silencieuse de l'affrontement nocturne, amorçait sa descente, se retirant délicatement derrière l'horizon. Un nouveau jour s'épanouissait, apportant avec lui la promesse de la fin de cette longue et sombre nuit.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant