Prologue (Seyla)

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Trois jours s'étaient écoulés depuis que le sommeil m'avait fui, trois jours entiers passés dans un état de stress perpétuel. Depuis la réception de ce mystérieux message, je me sentais constamment surveillé, une menace indéfinissable planant dans l'air. Pourtant, aucun indice tangible ne me permettait de confirmer mes soupçons, ce qui ne faisait qu'accroître mon sentiment de paranoïa. Depuis que cette vidéo maudite avait fait le tour des réseaux sociaux, mon esprit était assailli par des démons, des préoccupations et une terreur insidieuse. Des images troublantes, déconcertantes, affluaient sans cesse dans mon esprit, hantant chacune de mes journées, comme si une force inconnue cherchait à s'emparer de mon être tout entier.

Je suis fatigué...

Cherchant désespérément un soulagement à mon tourment intérieur, je m'adonnais souvent à la masturbation, une échappatoire temporaire qui, au lieu de me procurer la paix tant espérée, me précipitait encore plus profondément dans les ténèbres. Épuisé à la fois physiquement et mentalement, je me trouvais pris au piège dans un cycle infernal, incapable de saisir les motivations de mon mystérieux harceleur. Mon esprit était un tumulte de pensées confuses, mélangeant peur, frissons et chaleur oppressante, m'assourdissant dans un chaos sans fin. Le désir ardent de mettre fin à cette spirale dévastatrice me consumait.

Par-dessus tout, une phobie insidieuse des hommes s'était enracinée en moi, empoisonnant toute interaction avec la gente masculine, quelle qu'elle soit. Même en présence de garçons innocents, une anxiété rampante m'envahissait, m'isolant dans un tourment constant. Cependant, cette aversion avait un voile de complexité lorsqu'il s'agissait d'Isaiah, mon deuxième amour. Malgré mes sentiments profonds, une gêne inexplicable semblait troubler mon cœur, me laissant perplexe quant à la véritable nature de mes émotions envers Isaiah.

Alors que mes pensées se tournaient vers l'amour, le silence obstiné de Siyah continuait de peser sur mon cœur, me laissant désespérément en manque de sa présence. Je refusais de l'admettre, mais son absence me faisait terriblement souffrir. Mon amour pour lui demeurait aussi profond qu'inébranlable. Cette dualité complexe s'entrelaçait avec les sentiments intenses que j'éprouvais pour Isaiah, créant un nœud inextricable d'émotions contradictoires. J'étais épris de deux hommes, pourtant, j'étais paralysé par la peur de franchir le pas, de me dénuder devant eux et de céder à ce que chaque couple partageait. Malgré les avances mutuelles et les tentatives de rapprochement avec Isaiah, nous nous refusions mutuellement, conscient de la souffrance potentielle que cela pourrait engendrer. Nous avions mis fin à ce jeu de séduction, pourtant nos sentiments demeuraient brûlants, insaisissables et indomptables, persistant dans l'ombre de notre renoncement.

Isaiah persistait dans son refus de me causer du tort, motivé par une raison noble qu'il avait partagée avec moi. Un amour du passé, perdu à jamais, qu'il s'efforçait de retrouver, conscient de l'impossibilité de cette quête. Je respectais sa décision, mais en mon fort intérieur, je restais déchiré par la complexité de ses sentiments. Pendant ce temps, ma propre conscience était un labyrinthe tortueux, une amnésie douloureuse qui me tourmentait sans relâche. Les lambeaux de mon passé se dérobaient devant moi, me laissant dans un état de confusion et de désespoir, alors que je luttai contre la perte insidieuse de mes souvenirs, cherchant désespérément à combler les brèches de mon identité brisée.

Sans que je ne m'en rende compte, l'aube se déployait majestueusement, peignant l'horizon d'une teinte dorée, tandis que la neige pure enveloppait doucement le sol dans son manteau immaculé. Mais pour moi, l'éclat de ce matin naissant n'était qu'un contraste douloureux avec l'obscurité qui avait envahi mon âme. Je me sentais morte à l'intérieur, épuisée par le fardeau insoutenable de mes tourments. Un cri silencieux de détresse et de désespoir s'élevait en moi, implorant désespérément un répit, une échappatoire à cette prison de douleur.

Je savais que je devais en parler à Isaiah et Asu, car je ne pouvais plus porter seul le poids de mes épreuves. J'avais besoin de leur aide, de leur soutien, de leur présence réconfortante. J'avais besoin d'une épaule sur laquelle m'appuyer, une épaule chaleureuse qui m'accueillerait avec compassion et qui m'offrirait un refuge, un endroit où je pourrais enfin laisser libre cours à mes larmes. Pourquoi devais-je continuer à vivre dans cette douleur insoutenable ? Pourquoi étais-je confronté à des épreuves si accablantes ? Pourquoi ? Ces questions résonnaient en moi, témoignant de ma détresse, de mon désarroi profondément ancré dans mon être.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant