Chapitre 64 : Le Brasier de la Désolation

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Je n'avais aucune idée que cette peluche que j'avais confectionnée allait exploser entre ses mains. J'avais méticuleusement créé cet engin explosif, envisageant de le lancer avec force tout en déclenchant un compte à rebours de cinq secondes. Cependant, le désespoir s'était emparé de moi lorsque j'avais remarqué que le bouton avait été cassé, laissant planer la menace d'un échec cuisant.

C'était le moment où tout semblait perdu, où mes espoirs semblaient s'évanouir. Cependant, c'était précisément à ce moment critique que j'avais trouvé la force d'agir. La défaillance de la peluche explosive n'avait pas enterré mes chances de libérer Isaiah de ses chaînes. C'était un éclair de clarté dans l'obscurité apparente de notre affrontement, un renversement de fortune qui offrait une opportunité inattendue de changer le cours des événements.

Tandis que je libérais Isaiah de ses chaînes, je l'avais pris sur mon dos et l'avais emmener hors du lieu de notre affrontement, laissant Thalric agoniser en hurlant de douleur dans le hall. L'opportunité de le tuer était présente, mais le risque d'une répercussion imprévisible, comme cette entité qui avait remplacé Thalric, m'en avait dissuadé. Cependant, il restait la possibilité d'anéantir ce déchet, et ce n'était pas comme s'il pouvait miraculeusement effacer la douleur de sa main ou la guérir par enchantement.

En le voyant ainsi, vulnérable et hurlant dans la douleur, il ne semblait pas si différent de ceux qu'il méprisait. L'image de sa propre souffrance, exhibée sans retenue, offrait une perspective sur sa fragilité sous la surface de son arrogance. C'était une chance de mettre fin à son règne de terreur, une chance que je ne pouvais laisser échapper malgré les doutes qui persistaient dans mon esprit tourmenté.

— On sera bientôt en sécurité, Isaiah, avais-je murmuré en le transportant à l'extérieur de l'église.

Le dilemme me tenaillait, et alors que je déposais Isaiah sur l'herbe, soigneusement caché derrière un arbre, l'idée de fuir loin d'ici pour assurer ma survie me traversait l'esprit. Cependant, la réalité de sa condition m'avait frapper de plein fouet. Il était là, à quelques mètres de moi, agonisant, perdant une quantité alarmante de sang. C'était une chance inespérée de mettre fin à tout cela. Mais le doute s'insinuait insidieusement en moi : et si je venais à périr en ces lieux ? Et si, par mon échec, Thalric s'acharnait sur les autres ? Une décision s'imposait, urgente, cruciale. À l'instant où je m'apprêtais à retourner à l'intérieur et à achever ce que j'avais commencé, une main avait saisit la mienne avec une force vacillante. C'était Isaiah, reprenant conscience.

— Allons-nous en... Siyah. On... ne peut... pas le vaincre. Marmonna-t-il d'une voix ténue et résignée, son souffle haletant, luttant contre l'épuisement, ses paroles se dissipant dans l'air saturé de tension.

Je souhaitais lui dire que non, que je désirais ardemment le tuer. Sans cela, ils étaient tous condamnés à une agonie pire que la mort. J'avais fait la promesse de changer le destin funeste qui les attendait, car laisser Thalric en vie signifiait un supplice indicible pour tous. Surtout pour Isaiah, qui avait perdu l'ouïe à cause de ce monstre. Pour toutes les atrocités qu'il avait infligées, il devait payer de sa vie. C'était un serment que je ne pouvais rompre, une justice imparfaite mais nécessaire. Même si des doutes et des hésitations planaient dans mon esprit tourmenté, la détermination de venger les souffrances infligées à Isaiah, Seyla et Asu était une force irrépressible qui guidait mes actions. La fin de Thalric devenait un impératif, un acte inévitable pour sauver ceux que j'avais juré de protéger.

— S'il te plaît... rentrons, Siyah... je suis fatigué. Supplia Isaiah, son regard portant le poids de la fatigue et des épreuves.

Je désirais autant que lui le retour à une vie normale, mais les circonstances rendaient cela impossible. Alors, dans un effort concerté d'articulation précise, j'avais prononcé des mots, façonnant chaque syllabe pour qu'il puisse les lire sur mes lèvres. À la suite de cette communication silencieuse, un sourire avait fleuri sur son visage, une expression apaisée spécialement adressée à moi.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant