Prologue (Seyla)

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Tandis que je déambulais dans la ville, sous les réverbères illuminés par les phares des voitures et des immeubles environnants, je me dirigeais chez moi, mais quelque chose clochait.

Les passants autour de moi semblaient dépourvus de visage. Je ne pouvais discerner leurs traits distinctement. C'était étrange, car ma vision avait toujours été impeccable. Pourquoi une telle perturbation s'était-elle manifestée soudainement ?

Je sentais l'atmosphère s'alourdir, perdu quant à la marche à suivre. L'envie de fuir me traversait l'esprit, mais une intuition me murmurait que cela ne servirait à rien. Inévitablement, le destin finirait par me rattraper, mais lequel ?

Alors que j'étais sur un petit nuage, une main s'était posée sur l'une de mes poitrines, puis une autre, et une autre, ainsi de suite. Des centaines de mains avaient envahi mes parties intimes. En me retournant, j'avais fait face au diable, à la mort... Des milliers de visages démoniaques me suivaient de près, prêts à me sauter à la gorge.

Mon cœur battait de plus en plus fort, comme un tambour frénétique, résonnant si intensément que j'avais l'impression d'avoir une bombe à la place de mon cœur. Une terreur m'immobilisait, mes membres semblaient gelés sur place, et mes vêtements avaient mystérieusement disparu, laissant mon corps nu exposé à ces démons. Leur intérêt ne se portait visiblement pas sur ma vie, mais sur ma chair, mon temple... Ils désiraient souiller mon corps.

— Laissez moi ! Laissez moi ! Je vous en supplie laissez moi ! Pourquoi est-ce que vous faites ça ? Arrêtez !! Arrêtez !!! ARRÊTEZ !!!!!!

Malgré mes hurlements, malgré mes supplications, ils ne s'arrêtaient pas, ces démons me léchaient le corps sans omettre une seule partie de celui-ci. Mais pourquoi appréciais-je cela ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi y trouvais-je du plaisir ? Pourquoi ? Pourquoi... POURQUOI ? POURQUOI ?POURQUOI ? POURQUOI ?POURQUOI ? POURQUOI ?

Alors qu'ils étaient en train de me violer en insérant un à un leurs membres dans ma bouche, mon vagin, mon anus, pour une raison que j'ignorais... j'appréciais cela malgré moi.

Je ne savais pas pourquoi, mais les paroles d'une poétesse m'étaient venues à l'esprit à ce moment précis. Elle avait acquis une grande renommée pour avoir surmonté sa peur du monde à la suite d'un traumatisme qu'elle avait vécu. Durant cette période post-traumatique, des mots ne cessaient de l'envahir... les mêmes mots qui étaient spontanément apparus dans ma pensée.

Je désire la mort, je la convoite, je la réclame, je l'implore, je la caresse déjà de mon être. Je suis une âme éteinte, un cadavre errant dans l'existence, quel sens reste-t-il à vivre ? Mon enveloppe charnelle est une tombe, mon esprit gît dans les limbes, je suis souillée, corrompue, maculée, la lumière s'est éteinte. Je ne distingue plus de raison pour persister, je ne mérite plus cette existence, enlacez-moi dans l'oubli, bercez-moi dans l'obscurité, libérez-moi.

— AAAAHAHAaaAAaAahhHhAAAahahaaAa !!!!!!!

Dans un hurlement des plus terrifiants, je me redressai, le visage baigné de sueur, le dos entièrement ruisselant

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Dans un hurlement des plus terrifiants, je me redressai, le visage baigné de sueur, le dos entièrement ruisselant.

— Un cauchemar, juste un cauchemar... avais-je murmuré, observant mes mains tremblantes de terreur, mes yeux écarquillés fixant l'obscurité.

Je tentais de me rassurer tant bien que mal, reprenant mon souffle pour retrouver mon calme. Cependant, une douleur persistante m'envahissait à l'entrejambe, comme si quelque chose avait pénétré en son sein. Pour vérifier si tout était en ordre, j'écartais doucement le drap qui couvrait mes jambes. La lueur de la lune révélait que mon lit, ainsi que mon pyjama, étaient imprégnés d'humidité.

J'avais une fois de plus éjaculé... Je suis dégoûtante.

Je me sentais répugnante d'avoir ressenti du plaisir dans ce cauchemar. Corrige : Pourquoi étais-je ainsi ? Pourquoi, à la simple pensée déplacer, mon corps réagissait instantanément ? Il ne se passait pas un seul jour sans que je ne me masturbe en rentrant du lycée, j'étais fatiguée de cet acte dégoûtant... Le sexe, le sexe et encore le sexe... POURQUOI !!?

Le simple mot "sexe" me troublait profondément. J'y pensais même en cet instant précis, sans encore m'en rendre compte, car j'étais de nouveau plongée dans mes pensées, tout en m'adonnant à au plaisir de caresser mon clitoris, à la recherche de l'orgasme.

—  Aanh... c'est si bon, avais-je murmuré à voix basse tout en me pinçant les mamelons, laissant les larmes couler le long de mes joues.

En rouvrant les yeux, je me retrouvai sous l'invigorante cascade de ma douche, l'eau ruisselant gracieusement depuis le pommeau au-dessus de ma tête. Ayant relégué mon drap et mes vêtements sale à la machine à laver, je me sentais mal à l'aise dans ma peau à cause de l'odeur qui imprégnais mon corps sale dû aux actes récents, répugnants et avilissants que j'avais pratiqué il y'a peu. C'est pourquoi, en dépit de l'heure tardive, j'avais pris la décision de me plonger entièrement sous la douche chaude et purificatrice de l'hiver.

Après avoir terminé, je m'avançai dans la pièce, le corps nu, couvert de cicatrices sur les bras et entre les jambes. Et je riais, je riais aux éclats d'un rire plus qu'hystérique, car tout ce que je voyais dans le miroir en face n'était qu'une image dépravée, une femme que les hommes n'oseraient approcher, car elle était... elle était...

Je me retrouvai incapable de donner une forme verbale à mes pensées, submergé par une cascade d'images me représentant en pleurs, en souffrance, hurlant à l'agonie. Tout autour de moi, des silhouettes se dessinaient, se moquant, s'irritant, capturant ma détresse sur leurs écrans. Leurs visages demeuraient insaisissables à mes yeux, mon esprit était trop embué pour les discerner, mais une certitude émergeait : ma mémoire refaisait surface, tissant le fil de mon histoire avec une brutalité incontestable.

— Cet homme qui ne communique qu'à travers des messages détient sûrement les réponses à mes questions, murmurais-je, tout en m'infligeant une nouvelle fois des coupures profondes sur les cuisses.

Après avoir retrouvé quelque peu mon calme, j'enfilai des vêtements propres, éprouvant une sensation de renouveau qui m'emplissait d'avantage de joie et ravivait le peu de moral que je possédais. Ensuite, je me glissai dans un lit paré de draps frais, prête à m'endormir avec le cœur quelque peu tourmenté, espérant ne plus apercevoir l'aube du lendemain.

Cependant, le son d'une notification parvint à mes oreilles, interrompant ma course vers mon sommeil.

— Qui pouvait bien m'envoyer un message à cette heure-ci ? Avais-je demandé en saisissant mon téléphone, posé sous mon oreiller.

En déverrouillant l'écran, je découvrais avec stupeur un message de Siyah, s'enquérant de mon bien-être et me demandant si j'avais besoin ou non de son aide.

Je souhaitais éteindre mon téléphone, retrouver le sommeil et attendre demain pour répondre à son message. Mon cœur était déjà lourd, et je ne voulais pas ajouter à cela. Cependant, au fond de moi, il y avait un désir de confesser mes sentiments à quelqu'un.

Je dois lui répondre...

Je dois lui répondre

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Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant