Chapitre 20 : Le portrait

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Allongé sous un ciel étoilé, la verdure caressant chaque centimètre de mon corps, je me fondais dans l'harmonie de l'environnement. La douceur ambiante me berçait dans une sérénité inexplicable. À mes côtés, Zéphyr était étrangement présent, assis à cueillir des fleurs, retirant méthodiquement les pétales de chacune. Le calme de la nuit était interrompu seulement par le bruit feutré de ses doigts effleurant les pétales, créant une mélodie fragile mais apaisante. Dans cet écrin de tranquillité, une atmosphère étrange se tissait entre nous, une connexion invisible mais tangible, une harmonie éphémère avec la nature qui nous entourait.

Les étoiles scintillaient au-dessus de nous, témoins silencieux de cette scène captivante. Pour une raison mystérieuse, Zéphyr continuait son rituel floral, ses gestes empreints d'une douceur singulière. Au milieu de cet océan d'herbes et de fleurs, nous partagions un moment de quiétude, comme deux âmes s'entrelaçant dans la symphonie nocturne de la nature.

— Pourquoi fais-tu cela ? Avais-je demandé, perplexe, cherchant à comprendre les motivations derrière son comportement.

— Je veux savoir si mes sentiments envers Asu sont réciproques ! Répondit Zéphyr, l'air agacé, dévoilant ainsi l'objectif derrière ses actions.

— Et qu'est-ce que cela donne ? Avais-je questionné à nouveau, cherchant à en savoir plus sur la situation sentimentale entre eux.

— L'univers ne m'aime pas, et Asu non plus d'ailleurs, pesta-t-il, jetant une énième fleur, exprimant ainsi sa frustration envers les circonstances.

— Ce n'est pas en retirant les pétales de ces pauvres fleurs qu'elle va finir par t'aimer, déclare tes sentiments ! Avais-je conseillé, encourageant une approche plus directe.

— C'est plus facile à dire qu'à faire et tu le sais très bien, abrutis ! S'énerva-t-il en me cognant l'épaule, exprimant son agacement tout en manifestant un geste physique.

Depuis près d'une heure, il s'adonnait à l'étrange rituel de retirer délicatement les pétales de chaque fleur, dans l'espoir de déchiffrer les sentiments de celle qu'il aimait. Cependant, à chaque tentative, le verdict implacable tombait sur "elle ne m'aime pas". La redondance de cette réponse n'entamait en rien sa détermination, persistant malgré mes supplications désespérées de mettre fin à cette quête vouée à l'échec.

— Aïe !! Ne passe pas ta frustration sur moi ! Et tu veux bien arrêter d'embêter les fleurs ? Avais-je répliqué, m'exprimant à la fois sur la douleur physique ressentie et sur son traitement des fleurs.

— Haa... tu as raison, tout cela ne rime à rien. Je devrais peut-être aller lui déclarer ma flamme, comme tu me l'as conseillé ?! Céda-t-il enfin, lassé de ce jeu avec ses pétales, exprimant une résolution à agir différemment.

— Fonce lui ouvrir ton cœur, tu ne le regretteras pas. Fais-moi confiance, avais-je encouragé Zéphyr, lui offrant un soutien émotionnel dans sa démarche.

— Mais... et si elle refusait ? Ça gâcherait notre belle amitié, non ? Douta -t-il, exprimant une inquiétude quant aux conséquences possibles sur leur amitié.

Cette situation risquait sérieusement de ternir leur amitié, laissant une empreinte indélébile dans l'esprit du jeune homme. L'idée de ne jamais pouvoir aller au-delà de l'amitié avec cette fille le tourmenterait à jamais. De son côté, elle pourrait interpréter chaque geste amical comme une tentative d'évolution de leur relation. Un nuage d'incompréhension planait, menaçant de changer le cours de leur amitié solide.

— Hmm, je n'y avais pas pensé, mais effectivement, je pense que cela gâcherait toutes ces belles années d'amitié. Cependant, ces sentiments que tu gardes en toi, tu ne pourras pas les contenir éternellement dans ton cœur, c'est comme une bombe à retardement, avais-je souligné, évoquant la nécessité de trouver un équilibre entre l'expression des sentiments et la préservation de l'amitié.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant