Chapitre 8 : Une Situation Absurde

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Le lendemain, lorsque je m'étais extrait du sommeil, une sensation inhabituelle flottait dans l'air. Étrangement, la fatigue n'avait pas laissé son empreinte, bien au contraire, je me sentais anormalement léger. La pièce, d'une manière insaisissable, semblait différente, comme si les contours familiers de ma chambre s'étaient métamorphosés pendant la nuit. Un sentiment d'étrangeté persistait, soulignant l'inhabituelle harmonie de cette matinée. Tout semblait curieusement en place, et l'absence de perturbations avait de quoi éveiller ma méfiance. Était-ce possible que le simple fait de me réconcilier avec Asu ait eu un tel impact sur mon bien-être ? Ou bien avais-je franchi un cap inattendu dans ma vie, une étape insoupçonnée qui transformait ma réalité quotidienne ?

Les pensées tourbillonnaient dans ma tête, révélant un mélange complexe d'émotions et de questionnements. La perspective d'avoir deux nouveaux amis sur lesquels compter ajoutait une dimension inédite à ma vie. Étaient-ce eux qui, d'une manière ou d'une autre, avaient insufflé ce sentiment de légèreté et de sérénité ? Je me laissais emporter par cette étrange quiétude, curieux de découvrir la source de cette transformation intérieure.

Sans trouver réponse à mes questions persistantes, je m'étais levé et engagé dans le rituel familier qui précédait chaque journée d'école : la douche revigorante, le petit déjeuner partagé avec ma mère, et les adieux matinaux. La routine semblait inchangée, mais sous la surface de la normalité, une curiosité persistante demeurait, alimentée par les événements récents qui avaient semé des changements subtils dans mon quotidien. Sur le chemin habituel, aucune surprise ne m'attendait, si ce n'est Seyla qui se tenait là, assise sur la pelouse face au lac. Cette fois-ci, son sourire éclatant contrastait avec l'ombre de préoccupation que j'avais remarquée la dernière fois. Son attente, imprégnée de cette expression lumineuse, ajoutait une nouvelle dimension à notre rencontre matinale.

— Salut, Siyou ! Tu vas bien ? Lança-t-elle joyeuse. Un éclat de joie dans sa voix, s'adressant à moi avec une sincérité qui reflétait son enthousiasme.

— Bizarrement... je vais bien, avais-je répondu, toujours étonné par le fait que j'aille bien. Mon étonnement soulignait une certaine surprise face à mon propre bien-être, laissant transparaître une nuance intrigante dans mes émotions.

— Merci de demander si je vais bien aussi, c'est gentil de ta part, ironisa-t-elle, mécontente car je ne lui avais pas retourné sa question. La pointe d'ironie dans sa voix révélait une légère frustration, soulignant la nécessité de réciprocité dans nos échanges.

Les mots se bousculaient dans mon esprit, comme des danseurs hésitant sur une scène. La simple idée de converser normalement avec quelqu'un avait perdu son éclat depuis longtemps. Une appréhension silencieuse me murait, une peur timide de la vulnérabilité. Hésitant à poser la question qui planait dans l'air, je dissimulais maladroitement mon embarras.

— Bon, ce n'est pas grave, je ne t'en veux pas, rassura-t-elle avec un rire sur ses lèvres. Mais j'avais une question à te poser : tu sais te battre ?

Hein !? Pourquoi me posait-elle cette questions ? Sortit de nulle part, comme ça ?

— Eh bien... oui, avais-je répondu avec hésitation, ne comprenant pas le but de sa question. Mon regard traduisait ma perplexité, cherchant à comprendre pourquoi elle s'intéressait à ma capacité de combat.

— Parfait, je te souhaite donc bonne chance pour ton combat à venir, plaisanta-t-elle, ton léger laissant planer une ambiance décontractée malgré la mention du combat, laissant transparaître son humour.

— Quel combat ? Avais-je demandé curieux de savoir si elle plaisantait

— Je sais que tu ne t'intéresses pas aux autres, mais tu as sûrement dû entendre parler du géant de deux mètres dans notre lycée ou tu as du même déjà croisé ? Bah figure-toi qu'il est éperdument amoureux de moi et lorsque il a entendu que tu m'avais fait pleurer, il s'est mis en colère et a juré de te le faire payer. Ah, l'amour, s'exclama-t-elle, flattée par la dévotion que lui vouait ce géant.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant