Prologue (Isaiah)

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— Je n'en peux plus... arrêtons-nous là, capitula Siyah, allongée sur un banc. L'expression de lassitude se lisait dans mes mots, illustrant le besoin de mettre fin à la conversation.

— C'était hilarant de voir cette expression sur ton visage. On devrait en faire souvent, tu sais. Avais-je partagé, toujours plongé dans le rire, observant Siyah l'expression malade et le visage blême.

— Sans-façon... les manèges et moi, c'est terminé, murmura-t-il résigné, révélant la fragilité de ses tripes face aux manèges.

— Je vais te chercher un remède miracle pour ton estomac, je reviens. Attends moi bien sagement ici mon petit Siyou, avais-je annoncé, ma promesse résonnant avec une touche d'humour, exprimant ma détermination à soulager l'inconfort de mon ami.

— Merci...

Désormais seul, je pouvais partir tranquillement à la recherche de ce sombre individu ! Je ne laisserai plus jamais ce genre de chose se dérouler devant mes yeux. PLUS JAMAIS ! Je ne perdrai pas. Cette fois-ci, j'agirai. Cette fois-ci, je me battrai. Cette fois-ci, je tuerai ! Perdre quelqu'un qui m'est cher à mes yeux une seconde fois me serait insupportable. Cette fois, je ne sortirai certainement pas de ce puits humide et sombre. Le sang bouillonnait en moi. Je ne savais plus où me mettre au milieu de toute cette foule. Mes pulsions meurtrières me montaient à la tête. Je n'en peux plus, bon sang ! Bon sang ! Bon sang ! Bon sang !

Le halo de colère enveloppait mes pensées, une noirceur grandissante engloutissant toute raison. La détermination de ne plus être un spectateur passif me guidait, me forçant à affronter les ténèbres pour protéger ce qui me restait de précieux. La sombre promesse de vengeance résonnait dans mes pensées, tandis que chaque "Bon sang !" marquait le tambour de guerre de ma détermination inébranlable.

Il faut que je me calme, et vite !

Mes recherches ne menaient à rien, j'avais alors décidé d'aller me calmer dans les toilettes publiques en me barbouillant le visage d'eau froide et ainsi retrouver mes esprits et mon sang-froid.

— Aah... ça va mieux, avais-je exprimé, à présent détendu. Un soupir de soulagement ponctuait mes mots, indiquant la fin de l'inconfort précédent.

Mes pensées étaient à présent plus claires. En faisant face à mon reflet dans le miroir, je me remémorais le "moi" d'il y a deux ans, faible et trouillard au point de laisser sa petite amie se faire violer devant ses yeux... Si seulement j'avais les mêmes muscles qu'à l'époque, si seulement j'étais plus fort, plus courageux. Si seulement, si seulement, si seulement, si seulement...

Avec des "si", on pourrait refaire tout un monde... malheureusement, le passé est immuable.

Le miroir renvoyait l'image de mon passé douloureux, une période où la faiblesse avait teinté chaque fibre de mon être. Les regrets résonnaient dans chaque "si seulement", une lamentation pour des opportunités perdues. L'amertume du passé s'ancrait dans ma réflexion, rappelant que les "si" étaient des illusions face à la réalité inaltérable du temps écoulé.

— Milena... pardonne-moi, avais-je murmuré, observant mon reflet dans le miroir. Mes paroles, empreintes de regret, résonnaient dans la quiétude de la pièce.

Je ne perdrai pas Seyla ! Je suis la meilleure version de moi-même désormais ! Je serai là pour elle et je ferai tout pour qu'elle soit heureuse. Perdre la mémoire suite à un fort traumatisme... Seyla avait-elle eu de la chance, ou bien était-ce le contraire ?

Vivre en sachant que son corps avait été souillé malgré soi, soit, vivre en ayant complètement perdu la mémoire et ainsi pouvoir renaître en faisant abstraction de notre traumatisme ? Personnellement, je ne sais pas quel choix j'aurais fait, mais Seyla avait inconsciemment choisi le second choix, tandis que Mélina avait choisi de son propre chef de mettre fin à ses jours...

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant