Je suis Fatigué

Chapitre 63 : Danse macabre

Les flots de coups s'entrechoquaient entre nous, mais un déséquilibre se creusait. Chaque frappe semblait causer moins de dommages chez lui, comme si il était insensible à la douleur. Mes poings, habitués à assoupir quiconque en un coup, semblaient impuissants face à sa résistance. Malgré son sourire persistant, ses dents teintes de rouge par son propre saignement, il ne montrait aucun signe de recul.

Le combat se déroulait comme une tempête de coups, une danse brutale où chaque mouvement était empreint de force. Mes attaques devenaient de plus en plus frénétiques, cherchant désespérément une faille dans sa défense apparente. Cependant, son sourire moqueur persistait, alimentant ma frustration croissante. Les poings se rencontraient dans un ballet sauvage, chaque impact résonnant comme un écho de détermination farouche. Malgré mes efforts, son endurance semblait inébranlable. Dans cette lutte acharnée, je réalisais que la bataille ne se jouait pas seulement physiquement, mais aussi dans ma tentative de surmonter le doute face à son apparemment invulnérabilité.

— Révèle-moi le vrai Siyah qui sommeille en toi, poursuivons, battons-nous toute la nuit s'il le faut ! rugit-il d'euphorie en me décochant un violent coup au foie qui provoqua instantanément un accès de vomissements.

Je percevais maintenant pourquoi Isaiah avait succombé face à cet individu. Une force monstrueuse émanait de lui, absorbant les coups avec une résilience presque surnaturelle. Il encaissait les attaques avec une maîtrise telle que l'on pouvait croire qu'il était insensible à la douleur. En réalité, la douleur était présente, mais il la dissimulait avec une maestria effrayante, instillant la peur jusqu'au bout. Cet homme était véritablement un monstre, un adversaire redoutable.

Le rythme du combat s'intensifiait, chaque échange de coups résonnant comme le grondement d'une tempête. Mes frappes devenaient plus précises, visant les failles apparentes dans sa garde. Pourtant, il demeurait stoïque, un sourire énigmatique toujours accroché à son visage. La scène était comme figée dans un tableau de chaos, l'énergie électrique de la confrontation imprégnant l'air. La fatigue commençait à s'infiltrer dans mes membres, tandis que lui, tel un titan résolu, persistait. L'ombre de l'incertitude grandissait en moi, mais je devais continuer, trouver une stratégie pour briser cette façade impénétrable. Chaque seconde était cruciale, chaque coup porté ou paré façonnait le destin de ce combat intense.

— Isaiah ne serait pas dans cet état si tu m'avais amené Seyla plus tôt, admit-il entre deux coups violents à la mâchoire. Les souvenirs de notre ancienne relation étaient agréables, elle doit être tout aussi incroyable aujourd'hui, si tu vois ce que je veux dire...

Oui... je vois très bien où tu veux en venir, Thalric, et cela marche très bien.

Sa simple phrase était une tentative évidente de m'exaspérer, de faire naître une colère encore plus profonde en moi. Il cherchait à réveiller quelque chose d'inexistant, à me pousser au-delà de mes limites. Il persistait dans la croyance que je détenais des pouvoirs, mais la réalité était tout autre. Je n'étais qu'un être humain, avec ses faiblesses et ses limites, tandis que lui n'était qu'une vulgaire insignifiance dans le grand ordre des choses. La conviction arrogante qui animait son regard ne faisait que renforcer ma détermination à le vaincre, à prouver que la véritable puissance résidait dans la résilience d'un simple mortel face à l'obscurité qui le défiait.

Tandis que je continuais à le frapper de toutes mes forces, un éclat féroce animait mon regard alors que je me lançais avec une détermination redoublée. Chacun de mes coups de poing était une décharge d'énergie concentrée, visant à briser la défense apparente de Thalric. Les attaques s'enchaînaient dans une danse frénétique, ma furie se déchaînant tel un ouragan. Puis, dans un éclair de fureur, j'avais concentrer toute ma force dans un coup dévastateur, brisant la main de Thalric dans un craquement sinistre.