Chapitre 44 : Le premier rendez-vous

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Quatre jours s'étaient écoulés depuis cette fameuse journée mouvementé, et aucune nouvelle néfaste n'était parvenue à mes oreilles. La chasse à l'homme se déroulait à merveille. Sur les deux cents membres du gang des "Marqueurs de Feu", quarante-cinq avaient déjà été mis hors d'état de nuire ou remis à la police. Un par un, ils tombaient comme des mouches, ou comme des dominos, s'effondrant les uns après les autres. Affronter une telle armée avec notre effectif actuel aurait été impossible. C'est pourquoi Hiroshi, Alda et leur gang prenaient en filature, en groupes de deux, chacun des membres qu'ils suivaient.

Les rues étaient devenues leurs terrains de chasse, laissant place à un ballet mortel où la survie dépendait de la ruse et de l'ingéniosité. Chaque cible mis hors combat nous rapprochait un peu plus de la vérité, nous plongeant plus profondément dans l'obscurité de l'univers dangereux de Thalric. Les ruelles jadis paisibles étaient devenues un champ de bataille, le territoire de notre vengeance imminente. Chaque nuit, nous rêvions de jours meilleurs, mais savions que la lutte serait longue et éprouvante. Chaque pas que nous faisions dans ce labyrinthe de rancune était une marche vers la lumière, une avancée vers la rédemption.

J'avais pour ma part passé trois jours chez Isaiah, désireux de prolonger ces moments passés à ses côtés. Durant ces précieux jours, nous avions fait tout ce qui nous plaisait : jouer, manger, dormir, regarder des films et des séries, discuter de divers sujets qui nous passionnaient. Chaque instant marquait mon esprit, me rappelant les journées passées avec Zéphyr. Son absence se faisait douloureusement ressentir, et je ne pouvais m'empêcher de l'imaginer à nos côtés, riant et discutant avec nous comme s'il était là, parmi nous. Chaque rire, chaque parole échangée résonnait dans l'espace, teintées de l'ombre de son souvenir. Mais étrangement, mon cœur ne se serrait plus quand je pensais à lui... J'étais heureux, sans pouvoir en expliquer la raison. En repensant à lui, je ne pouvais qu'être heureux.

Aujourd'hui, j'étais chez moi, dans ma chambre. C'était la première fois depuis longtemps, en dehors de mon hospitalisation, que je ressentais un ennui profond. J'étais devenu si habitué à être constamment actif ces derniers temps que j'avais oublié à quel point l'ennui pouvait créer un vide en moi. J'avais alors fait quelque chose que je n'avais pas fait depuis longtemps également, m'évanouir dans mon imagination avec du piano dans les oreilles.

C'était une expérience agréable, presque indescriptible. Une symphonie majestueuse caressait mes oreilles et m'emportait vers un monde lointain. Mais cette fois, quelque chose avait changé. Je n'étais pas en train de m'évader de la réalité avec l'intention de ne jamais revenir. Non, cette fois-ci, j'étais devenu un homme différent. J'avais bien l'intention de revenir auprès de mes amis et d'Asu ! Cependant, j'avais désespérément besoin de me distraire, alors je m'échappais vers une autre réalité.

Cette expérience m'avait, par le passé énormément aidé à créer de nouvelles histoires, des personnages, et des univers entiers à partir de rien. Je les rangeais soigneusement dans un coin de ma tête, sachant que je pourrais les ressortir plus tard. J'avais un nombre incalculable d'idées pour des mangas, des scénarios, et bien plus encore. Bien sûr, tout n'était pas parfait, mais l'originalité de ces créations était indéniable. Imaginer autant d'histoires relevait presque du génie, sans vouloir me vanter. J'étais conscient de mon talent pour créer des mondes imaginaires et des personnages uniques.

Après tout, ces cinq dernières années n'ont pas été facile.

Le fait de ne parler à personne avait déclenché en moi un trouble particulier, connu sous le nom de "trouble de la rêverie compulsive". C'était comme si mon esprit était constamment plongé dans un monde parallèle, une réalité alternative où tout était possible. Chaque pensée donnait naissance à un scénario complexe, à des personnages hauts en couleur et à des univers fantastiques.

Je suis FatiguéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant