Je suis Fatigué

Chapitre 26 : Les Manèges Vomissant

Formidable. C'était le mot qui résumait parfaitement le partage de cette complicité unique dans le maid café. En l'espace d'une quarantaine de minutes, j'avais quitté un lieu où tant de souvenirs éphémères avaient été tissés avec les autres.

Le ciel, se parant d'une palette de teintes orangées, roses et rouges, amorçait sa transformation vers la nuit. Le coucher du soleil demeurait un spectacle dont je ne me lassais jamais. Assis sur un banc près de la plage, nous contemplions avec admiration le soleil s'éclipser, laissant sa place à la lueur de la lune et aux étoiles.

Cette transition entre le jour et la nuit était comme une métaphore de nos propres expériences, où la lumière et l'ombre se mêlaient dans une harmonie éphémère. Dans ces moments partagés, je réalisais que parfois, ce qui semblait être une simple parenthèse dans le temps pouvait devenir une page mémorable dans le livre de nos vies.

— Je pourrais rester ici des heures. Je suis tellement bien... exprima Isaiah, avachi sur le banc, manifestant ainsi un sentiment de bien-être et de détente.

Je partageais entièrement son avis. L'idée de rester dans cet endroit, captivée par l'instant magique du coucher de soleil et de la complicité partagée, me tentait irrésistiblement. Cependant, le rappel du festival en attente brisait doucement ce rêve éphémère. Il y avait quelque chose de spécial dans cet endroit, une atmosphère qui éveillait le désir de figer le temps. Cependant, la promesse du festival, avec son lot de découvertes et d'aventures, appelait à l'exploration de nouveaux horizons. C'était une dualité entre le désir de s'accrocher à ce moment parfait et l'excitation de ce qui était encore à venir.

— Le concert va bientôt commencer, c'est notre groupe préféré qui va se produire ce soir ! Je suis impatiente d'y assister ! Déclara Seyla avec engouement et ferveur, montrant ainsi son enthousiasme pour le prochain événement.

— Moi aussi ! Je ne raterai cela pour rien au monde ! Affirma Asu avec joie, partageant l'excitation de Seyla pour le concert à venir.

— Ne me dites pas que c'est ce groupe de garçons qui ne font que chanter leurs histoires de cœur insignifiantes ? Supposa Isaiah, fronçant les sourcils comme s'il avait attrapé une migraine, exprimant ainsi son désintérêt pour un éventuel groupe musical aux paroles trop centrées sur les histoires sentimentales.

— Leurs histoires ne sont pas "insignifiantes" comme tu le dis, elles sont magnifiques ! Ahhh, je suis trop contente ! S'écria-t-elle d'excitation, en sautant de joie, montrant ainsi un contraste d'enthousiasme avec Isaiah.

Les rumeurs sur ce groupe de jeunes garçons, au nombre de cinq, avaient atteint mes oreilles. Leur réputation était loin d'être flatteuse, chaque membre semblant rivaliser en insupportabilité. J'avais pris la peine d'écouter une seule de leurs chansons, et le résultat avait été un désastre auditif sans précédent. En un mot, je détestais ce groupe, et cet avis n'était pas unique, il était partagé non seulement avec Isaiah, mais avec tous les garçons dotés d'un jugement sain.

L'antipathie envers ce groupe semblait être un consensus parmi ceux qui avaient eu le malheur d'entrer en contact avec leur discographie. C'était comme si chaque note produite par eux était une agression musicale, et la simple mention de leur nom suscitait des grimaces collectives. Face à cette unanimité, il était difficile de ne pas se demander comment un tel groupe pouvait perdurer dans l'industrie musicale.

— Ce sera sans nous ! Je ne tiens pas à devenir sourd en écoutant à nouveau leurs musiques, avais-je averti en me redressant, exprimant ainsi ma préférence musicale différente et un brin sarcastique.

— Nous nous séparons à nouveau, donc ? Déduis Seyla, exprimant une constatation pragmatique face à nos choix musicaux divergents.

— Il semblerait bien, oui. Amusez-vous bien à votre concert, nous, on va aller profiter des manèges, haha. J'espère que tu as l'estomac solide, Siyah, je vais te faire vomir toutes tes tripes ! Affirma Isaiah, passant son bras autour de mon cou, ajoutant une touche d'humour et de taquinerie à nos choix divergents de divertissement.