Je suis Fatigué

Chapitre 65 : Le Brasier du Combat

— Oui... les flammes... m'envahissent, murmura-t-il avec un sourire de folie. Ses paroles dégageaient une étrange satisfaction face à la tourmente qui le consumait, révélant un état d'esprit déséquilibré et troublant.

Il avançait lentement vers moi, manipulant habilement ses flammes qui dansaient sur ses mains, prenant des formes variées au gré de ses jeux. Son visage rayonnait de joie alors qu'il faisait voltiger les flammes, les laissant danser et tourbillonner dans le hall de l'église. La chaleur dévorante consumait les rangées de bancs en bois, créant une scène à la fois magnifique et terrifiante. Dans ce ballet flamboyant, l'espoir que nous avions nourri s'évaporait, laissant place à l'inéluctable réalité : aujourd'hui, dans cet endroit sacré, nous allions connaître notre destin funeste.

— Je te l'ai démontré une fois de plus, Siyah... les pouvoirs existent, et tu ne peux plus te voiler la face, déclara-t-il en exerçant une force sur moi, marquant le sol de ses flammes.

À une vitesse fulgurante, il avait surgit devant moi, prêt à frapper mon visage de sa main droite. Cependant, à ma grande stupeur, il possédait une main droite. Pourtant, sa main droite gisait encore sur le sol non loin de ma position... À la place de sa main, une forme entièrement constituée de flammes menaçait de me brûler le visage à un degré inimaginable. Son poing s'approchait inlassablement, mais j'avais juste le temps de parer le coup avec mon bras. La douleur brûlante qui s'ensuivait était si intense que l'évanouissement menaçait à tout moment, emportant mon esprit dans un tourbillon de souffrance insoutenable.

— Je vais tout brûler ! Tout ceux que tu chéries, je les brûlerai, affirma-t-il en hurlant, se délectant dans ma douleur. Ses paroles résonnaient comme une menace implacable, laissant planer une aura de destruction et de sadisme autour de lui.

Alors que je m'efforçais de me protéger des assauts incessants, les flammes insidieuses envahissaient chaque recoin de l'église. Le feu se propageait rapidement, engloutissant l'édifice sacré. Ma priorité était de mettre Isaiah et Seyla à l'abri, mais je me retrouvais également pris au piège de cette fournaise grandissante. Mon bras, brûlant de la tentative précédente, m'envoyait des vagues de douleur dévorante. Dans un effort désespéré, je tentais de me défendre, mais chaque parade semblait amplifier la fureur des flammes. Plus je résistais, plus la douleur s'insinuait en moi, semant la folie et brouillant mes repères. En cet instant infernal, la nécessité pressante de sortir de ce cauchemar se heurtait à l'impossibilité apparente de ma propre survie.

Dans l'ombre du combat tourbillonnant, mon esprit s'était momentanément égaré en pensant à Seyla et Isaiah. Cependant, cette brève distraction avait suffi à Thalric pour lancer un assaut fulgurant. Un coup de poing enflammé s'abattit violemment sur mon ventre, déclenchant une sensation de chaleur dévorante qui semblait consumer chaque parcelle de mon estomac. La douleur était déconcertante, chaque flammèche semblait danser dans mes entrailles. Mes mains cherchaient instinctivement à apaiser la brûlure, mais Thalric ne m'en avait pas laisser le temps. Il enchaînait avec une série d'attaques rapides, créant un ballet de flammes tournoyantes autour de nous.

Chaque esquive était un défi, chaque parade semblait insuffisante face à la férocité de son assaut. Mes mouvements étaient de plus en plus entravés, mon corps résistant tant bien que mal à la tempête de flammes qui le tourmentait. Le combat se transformait en une danse chaotique où chaque coup porté par Thalric était une symphonie de douleur. Soudain, un éclair de détermination m'avait envahit malgré la souffrance. J'avais besoin de protéger Seyla et Isaiah, mais pour cela, il fallait surmonter la déferlante de flammes qui m'assaillait. Mon corps, marqué par les brûlures, se lançait de nouveau dans la mêlée, prêt à affronter l'implacable Thalric dans un duel où la volonté de survivre était mise à rude épreuve.