Après minuit, nous étions allés chez Thomas. Ses parents étaient en voyage, comme chaque année en juin. Ils fêtaient leur anniversaire de mariage dans le Sud. Nous étions donc seuls et libres de nous embrasser partout : dans l'entrée, au milieu des escaliers, dans le couloir à l'étage.
Nous étions trempés de la tête aux pieds, et dehors la pluie battait les volets de la maison. Sans la chambre de Lucifer, je n'avais pas peur. Je le désirais. Lui. Seulement lui et pour toujours. Nos baisers ne me suffisaient plus, je le voulais contre moi. Mais soudain, il s'éloigna. Je poussai un soupir d'incompréhension alors qu'il desserrait son étreinte, ce qui le fit rire.
— Emy, je vais chercher de quoi te changer. Ma sœur a sûrement quelques habits oubliés dans sa chambre.
Il me repoussait ? Oui, c'était plus raisonnable. Je ne savais plus quoi faire, c'était mon premier baiser. Il valait mieux s'arrêter là. Quand il revint avec des serviettes et des vêtements secs, je venais de poser mes chaussures et mon sac près de sa guitare. En me retournant, je le vis fixer quelque chose sur le sol. Il semblait étonné, car il avait un sourcil relevé et un léger sourire en coin. Il se baissa pour ramasser l'emballage et me le montra en riant.
— Tu te balades avec ça ? Tu es très prévoyante...
Oh non ! Était-ce tombé de mon sac ? Encore un coup de ma marraine. Le rouge me monta aux joues alors qu'il secouait du bout des doigts le préservatif. J'aurais pu mourir de honte sur le coup.
— Tu es donc venue en boîte avec une idée en tête ?
Il plaisantait. J'étais désemparée. Je détournai mon regard et me mis à fixer les gouttes de pluie qui s'écrasaient sur la fenêtre de la pièce à peine éclairée. Thomas se rapprocha de moi, et me prit dans ses bras. Son torse contre mon dos, ses lèvres dans ma nuque m'embrassaient.
Il chuchotait :
— Tu ne dois pas tenter le diable, mon ange.
Son doigt parcourait doucement la ligne du bustier de ma robe. Je tremblais d'envie et d'appréhension. Sa respiration saccadée sur ma peau me faisait perdre la raison. J'étais à lui depuis si longtemps, mon cœur lui était réservé, mon corps frémissait en sa présence, je le voulais. Je le désirais vraiment.
Je m'étais lentement retournée vers lui, son parfum épicé brûlait mon âme et ses lèvres humides avaient le goût de la pluie.
J'avouai comme une confidence douloureuse :
— Thomas, je veux que tu sois le premier. Non, en fait, je veux que tu sois le seul.
Son visage plongea dans mon cou et sa langue se mit à titiller un recoin sensible près de mon oreille. Il descendit délicatement vers ma poitrine. Je n'en pouvais plus d'attendre. Nous nous aimions. Il n'y avait rien de mal à faire ce que nous nous apprêtions à faire.
Lorsque ma robe tomba sur le sol, mon corps fut parcouru d'un long frisson. Je brûlais de l'intérieur. Thomas me déposa sur son lit, répétant qu'il m'aimait si fort, depuis si longtemps...
Nos soupirs s'entremêlaient alors que nos mains se découvraient. Il murmurait que j'étais belle. Personne ne me l'avait jamais dit. Je n'y croyais pas, mais cela me faisait plaisir. J'avais confiance.
Ses gestes étaient assurés, les miens maladroits. Avec une tendresse infinie, il me caressait tout en ôtant mes sous-vêtements, s'assurant que j'étais toujours d'accord, me répétant qu'on pouvait arrêter à n'importe quel instant...
— Je t'aime, répétait-il, comme s'il formulait un sort.
Et ce mantra suffisait à m'envoûter et calmer mes peurs. Je ne craignais pas cet instant. Je craignais qu'il arrête. Que Thomas se rende compte que ce n'était que moi qu'il embrassait. Que nous finissions par revenir à une réalité crue, un monde où Lucifer et Emy ne seraient que des amis.
— Emy, tu en es sûre ?
Son ton montrait de l'inquiétude. Son souffle sur ma peau se faisait haletant.
— Oui, l'avais-je rassuré. Je ne veux que toi.
Et dans la chaleur de ses baisers, entourée par son amour et submergée par mon désir, je perdis mes ailes d'ange dans les bras de Lucifer.
😈😈😈😈😈😈😈😈😈😈😈
Rdv demain !
VOUS LISEZ
Midnight Song
Teen FictionEmy est l'assistante du groupe de rock le plus populaire du moment et ce n'est pas de tout repos. Cendrillon, vous connaissez ? C'est moi, Emy, mais avec 4 musiciens au lieu de deux belles sœurs et un manager à la place d'une marâtre. Il m'arrive...