Midnight Song

20. Dans la voiture avec Damon

Je me dirige vers la voiture en tenant ma main bandée. Damon m'ouvre la portière, puis une fois que je suis assise, il se penche vers moi.

Je me tourne pour voir ce qu'il veut, sa main frôle presque mon épaule, le parfum de son aftershave se dégage subtilement de son cou.

— Qu'est-ce que tu fais ? je me décale.

Il attrape la ceinture et tire dessus :

— Tu ne pourras pas t'attacher, tu permets ?

Je plisse les yeux, méfiante. Son regard rencontre le mien. Pendant quelques secondes, il me fixe sans un mot. Ses yeux sont d'un vert intense, je ravale ma salive. Il joue à quoi ? Je pourrai le défier mais sa proximité est presque trop intense pour moi. Je suis la première à rompre le contact visuel.

— Dire à un démon que j'accepte qu'il m'attache, je blague, ce serait une première...

Je baisse les yeux sur ses lèvres. Il sourit. Légèrement. Juste en relevant le coin de sa bouche. C'est assez rare pour que je le remarque. Damon a beaucoup de pression. Si Vince est doué pour composer les mélodies, Damon a un don pour l'écriture. Mais ses mots ne viennent pas facilement, il y passe des heures et son air concentré et sérieux est peut-être ce que j'ai le plus vu de lui durant la tournée. S'exposer comme chanteur est plus difficile, mais écrire est comme respirer. C'est une nécessité. Cependant, s'adapter au marché actuel et faire tenir le groupe sur le long terme avec des hits est une pression qu'il semble porter sur ses épaules comme un fardeau. Alors le voir sourire, même subrepticement, est toujours un petit miracle.

— Ai-je ton accord pour attacher cette ceinture, sans devoir te faire signer un contrat pour une relation de type 50 nuances de Grey, chère assistante ?

— On va dire oui, pour cette fois.

Il rit. Le son est doux, presque timide. Avec Damon, je joue toujours un peu avec le feu : il m'énerve autant qu'il me fascine. Mon humour aide à dédramatiser toutes les situations, même les plus étranges. Je crois que c'est pour cette raison que je suis l'assistante qu'il tolère le plus. Du moins, c'est que Léo m'a confié après un de leurs concerts.

Son torse entre dans l'habitacle, son bras longe mon corps avec la ceinture et frôle ma hanche. J'entends le «clic» caractéristique, je suis attachée. Lorsqu'il se redresse, il garde les yeux baissés. Ce n'est que lorsqu'il ferme ma portière, que je relâche un soupir. Il me semble que j'ai oublié de respirer pendant ce laps de temps.

Nous sortons du parking, direction l'hôpital. Ma main posée sur mes genoux me lance. Je me mure dans le silence, essayant de penser à autre chose que l'incident.

— Tu es toute pâle, remarque Damon.

— Anémie : j'ai perdu la moitié de mon sang.

— Pfff, il lève un sourcil, amusé. J'irai t'acheter un soda dès qu'on arrive. Ou une barre chocolatée si tu préfères.

— C'est mon rôle de pourvoir à ce type de besoin.

— On va dire que c'est pour compenser le samedi que je t'ai volé.

— J'aurais dû décrocher. Je ne savais pas pour Léo.

— Je n'aurai pas dû te mêler à cette histoire, je suis vraiment désolé.

Damon qui s'excuse ?

— Dans la panique, je n'ai pensé qu'à toi, murmure-t-il.

Je cligne des yeux. Cette phrase a quelque chose de très... intime.

— Hum, je me râcle la gorge. Il n'y avait que moi de disponible, je suppose.

— Je ne me suis même pas posé la question. J'étais stressé, j'ai paré au plus pressé. Tu sais bien que Léo a du mal à gérer notre popularité, c'est vraiment l'enfer pour lui. Il t'adore. Tu étais la mieux placée pour l'aider et le calmer.

— Moi aussi, je l'adore. On se fait confiance. C'est important. En fait, je regarde par ma fenêtre, c'est ce qu'il y a de plus important.

— Je sais.

— Ce serait bien que tu me fasses aussi confiance, Damon. Tu ne peux pas essayer ?

— Je n'ai jamais dit...

Brusquement, une voiture nous grille la priorité. Damon freine, je suis projetée en avant. Lorsque la voiture cale, je sens une douce chaleur au niveau du thorax. Je baisse les yeux. C'est la paume de Damon. Il m'a maintenue contre le siège passager en freinant.

— Tout va bien ? il ôte sa main, tandis que mon cœur bat à cent à l'heure.

— Tu...

Il rougit en redémarrant la voiture.

— Pur réflexe de conducteur, il répond.

C'était gentil...

— Merci, Damon.

— Un accident par jour, cela suffit. S'il t'arrive quoique ce soit, Lucifer va me tuer.

— Il ne va pas tuer sa poule aux œufs d'or.

— Sauf si elle touche à un cheveu de son assistante.

— Ah, oui, vu comme ça, je hoche la tête.

— Tu vas vraiment continuer à travailler avec lui ? Nous on le supporte, mais toi, tu pourrais avoir un meilleur poste. Moins stressant.

— C'est Lucifer, j'ai l'habitude. Et puis, il n'est pas que ce personnage accro du boulot. Je le connais depuis tellement longtemps, si tu savais...

Oui, Lucifer était aussi quelqu'un que j'admirais, quelqu'un qui a changé ma vie. Je pose ma tête contre la vitre froide et m'abandonne à mes souvenirs.

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RDV demain 20H !

Et sinon, rdv sur mon tiktok AngelicaLiny ou mon instagram AngelicaLiny_autrice 😉 (j'y ai fait des petites vidéos sur cette histoires)

On vient déjà d'atteindre le chapitre 20 ! Merci à vous de suivre cette histoire ! Merci pour vos commentaires et vos votes ! Je me sens moins seule dans mes délires... lol !