Chapitre 10

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Media: Adrian Baker

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Sylver

Lorsque nous pénétrons dans le laboratoire de chimie, mon cœur manque un battement. Mon regard s'est automatiquement posé sur une silhouette assise au milieu de la salle que je ne reconnais que trop bien.

Après avoir annoncé à Aaron que nous nous retrouverons plus tard, je  m'avance vers la seule place restante, qui bien sûr, est aux côtés d'Adrian Baker.

Trop occupé à se balancer sur sa chaise avec ses écouteurs dans les oreilles, il ne remarque pas tout de suite ma présence.

Je pose mon sac et me laisse tomber sur la chaise à ses côtés. Du coin de l'œil, je le vois retirer ses écouteurs, je ne lui accorde pas la moindre attention et enlève ma veste, ce qui me vaut un petit sifflement de sa part.

Je lui lance mon regard le plus noir pour toute réponse.

Il n'y accorde aucune importance et recouvre ma main de la sienne alors que l'enseignant commence à parler.

- Ecoute Sylver, à propos d'hier soir, il faut que tu saches que...

J'essaye de retirer ma main sans succès, à la troisième tentative, il resserre sa prise et le ton de ma voix monte sans que je n'aie pu le contrôler.

- Mais lâche-moi putain!

Tout le monde se retourne vers moi, le professeur me lance un regard à me glacer le sang. Attirer l'attention dès le premier jour, c'est fait.

Je me sens mal et m'excuse sincèrement auprès du professeur qui n'a visiblement pas apprécié être interrompu de la sorte.

Je sens le regard appuyé d'Adrian sur moi qui ne prête aucune attention aux paroles de M. Nielsen, qui est pourtant en train de le réprimander lui aussi.

- Sylver, il faut qu'on parle.

- Et si je n'ai pas envie de te parler?

- Alors tu vas devoir au moins m'écouter.

- Et si je préfère écouter le prof?

- S'il te plait Sylver. Deux minutes d'attention, pas une de plus.

- Dépêche-toi alors, le temps file.

- Par rapport à hier soir, pour Mégane, je...

Ne voulant pas repenser à ces évènements et redoutant où cette conversation pourrait nous mener, je préfère l'interrompre.

- Je t'arrête tout de suite, ce que tu fais et avec qui tu le fais ne me regarde en rien, tu n'as aucun compte à me rendre. On est allé boire ce verre pour que j'apprenne à te connaître et c'est exactement ce qui s'est passé.

- Mais ce n'est pas cette facette de moi que j'aurais voulu te montrer.

- Peu importe maintenant, ce qui est fait est fait et j'aimerais bien suivre le cours et éviter de me faire à nouveau remarquer.

- Très bien, mais du coup, ça veut dire qu'on est cool tous les deux?

- On est cool tous les deux.

J'ai dû lutter comme une lionne pour ne pas lui montrer à quel point j'avais été blessée la veille au soir mais je suis plutôt fière de moi.

J'ai réussi à rester forte devant lui et à ne pas me laisser distraire par ces yeux bleus qui me sondaient, cherchant à savoir si je lui disais la vérité.

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