Seconde Chance

Chapitre 14

Media: Sylver Collins 

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- Tu veux quelque chose?

Aucun mot ne sort de ma bouche. Elle me tourne le dos. Elle s'éloigne de moi.

- Toi, et seulement toi.

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Sylver

Les cours se terminent et une question me trotte dans la tête depuis ce matin: Pourquoi Adrian n'est pas venu aujourd'hui ?

Non pas qu'il m'ait manqué, loin de là, j'avais d'autres choses en tête aujourd'hui. D'autres personnes sur qui rêvasser, enfin une en particulier.

Mais malgré tout, je suis et je reste une éternelle curieuse et les raisons de son absence aussi tôt dans l'année me poussent à m'interroger.

J'ai noté que le grand blond qui le suivait partout la veille n'était pas là non plus et qu'il manquait également une des filles de notre classe. Cette même fille qui a partagé leur table la veille au déjeuner et que j'ai par la suite croisé à l'arrêt de bus.

J'accorde peut être un peu trop d'importance aux agissements d'Adrian et à ceux des personnes qui traînent avec lui mais je dois avouer qu'il m'intrigue. Je garde dans un coin de mon esprit ce qu'il a fait au Red mais cela n'enlève rien à l'attraction qu'il exerce sur moi.

- Et toi Sylver? M'interroge Naomie, me sortant de me pensées.

- Hein, quoi ?

- Ca te dit d'aller boire un verre sur la jetée ce soir?

- Oui avec plaisir. Je vois ça avec mes parents et je vous tiens au courant.

- Ah les joies d'être en logement étudiant, je savais que j'y trouverais un avantage bientôt. Ne plus avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. S'exclame Pablo.

Alors que Pablo et Naomie sont rentrés dans un débat autour des avantages et inconvénients à vivre seul, je vois mon bus arriver et les abandonne pour traverser la rue en courant.

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Au moment de passer au dessert, ma mère se souvient de la requête que j'avais formulé plus tôt en rentrant à la maison.

- Alors, de quoi voulais tu nous parler Sylver? me demanda-t-elle, déjà exaspérée.

- J'aurais souhaité, si vous êtes d'accord bien entendu, aller boire un verre avec des copains ce soir. J'avais formulé ma demande le plus innocemment possible, en mettant ma phrase au pluriel tout en sachant pertinemment que le seul obstacle potentiel à une sortie, était ma mère.

- On les connait? demanda celle-ci, parfaitement au fait de la réponse.

- Non maman. Je réponds comme si de rien n'était. Je les ai rencontrés cette semaine, on est tous dans la même classe.

- Termine tes devoirs avant et files. Me lance mon père avant que ma mère n'ait eu le temps de me refuser la permission de sortir.

J'ai toujours été plus proche de lui que de ma mère mais depuis les évènements d'il y a six mois, notre relation mère-fille s'est profondément dégradé. Il y a des jours où j'ai plus l'impression d'être un fardeau que son enfant.

- Et on peut savoir où vous comptez aller? Surenchérit-elle, pas prête de lâcher le morceau.

- Sur la jetée. Je réponds avec hésitation en adressant mon sourire le plus innocent à mon père.