Seconde Chance

Chapitre 60

Media: Sylver Collins 

---

- Oh ça va Sylver, vous avez couché ensemble une fois après être rentrés complètement bourrés d'une soirée en boîte, remets toi.

Elle pense vraiment que nous avons couché ensemble cette nuit là, moi qui pensait que depuis le temps Noan aurait eu l'occasion de lui raconter ce qui s'est vraiment passé. Quoi que, c'est sûrement mieux ainsi, Béatrice n'a pas besoin de savoir à quel point j'étais détruite lorsque nous nous sommes rencontrées. 

- Il est complètement passé à autre chose si ça peut te rassurer, il ne fait que me parler d'une fille de sa promo, une certaine Luna, alors t'inquiète, passer les cinq minutes de retrouvailles gênantes, tout ira très bien.

En même temps, cela ne doit pas être bien compliqué de passer à autre chose lorsqu'il n'y a rien à oublier, Noan et moi n'avons pas fait plus qu'échanger quelques baisers ce soir là. Bien que nous étions éméchés et tentés, lorsque ses mains ont commencé à s'aventurer sous mon débardeur et que ses doigts ont frôlé les pourtours de ma cicatrice, toute envie de faire quoi que ce soit avec lui m'est aussitôt passé.

Personne d'autre que moi ne les avaient vues et je ne tenais pas à ce que cela change, je ne tenais pas à ce que le premier venu, aussi craquant soit-il ne voit ce qui m'a brisé. Ces marques sont un souvenir bien trop douloureux, les avoir reçues n'est pas tant ce qui me fait du mal, c'est plutôt de savoir que je les méritais.

Toute la violence physique et verbale que j'ai essuyée en cette nuit de mars était justifiée et ces cicatrices sont là pour me rappeler à quel point j'ai merdé. J'ai fait énormément de mal aux gens que j'aimais, bien plus que je ne pourrai jamais me pardonner.

Béatrice tape un code et le portique de la résidence se déverrouille. Nous traversons un couloir, montons au premier étage et sonnons à la porte d'un appartement.

La porte s'ouvre quelques secondes plus tard sur un jeune homme à la silhouette athlétique et au superbe sourire. Il nous accueille très chaleureusement et je reconnais ce visage rieur et ces fossettes qui se creusent de chaque côté de son visage lorsqu'il sourit.

Ses yeux sont du même bleu marin que ceux de ma meilleure amie et il est aussi séduisant que dans mon souvenir. 

- Béa, je ne t'attendais plus!

Béa ? Je croyais qu'elle avait en horreur qu'on l'appelle ainsi mais elle n'a pourtant pas relever et adresse un sourire éclatant à son cousin.

- Moi aussi je suis contente de te voir cousin.

- Tu m'avais dit arriver dans la journée, t'as vu l'heure ? 

- Ce n'est qu'un détail, ce qui compte c'est que je sois là maintenant. Dit-elle avec une moue adorable.

- Ne me fais pas ces yeux là, la prévient-il, tu sais bien que personne n'arrive à rien te refuser quand tu fais ça. Petite, elle en usait sans arrêt devant les parents, elle obtenait toujours ce qu'elle voulait et ne se gênait jamais pour venir nous narguer ensuite. Ajoute-t-il à mon intention.

- Bizarrement, ça ne m'étonne pas le moins du monde.

- Eh oh, vous n'avez pas bientôt fini tous les deux. Je vous rappelle que je suis juste là.

Je souris à la remarque de Béatrice et Noan lui ébouriffe les cheveux avant de l'attirer contre lui et de la serrer dans ses bras. J'entends des voix et des rires derrière lui mais ne suis pas en mesure de voir d'où ils proviennent.