Chapitre 26

271 85 22
                                    

Média: Béatrice Alvarez

---

Thibault est le seul à qui j'ai cédé, il est mon premier et mon seul amour à ce jour. Nous nous sommes connus collégiens et ne nous sommes jamais quitté depuis, cela fait un peu plus de cinq ans maintenant que je partage sa vie et certains jours, je me demande si je ne reste pas avec lui par habitude ou par peur de le quitter.

Je ne compte pas beaucoup de personnes dans ma vie depuis que mon père est parti et je ne me pense pas prête à le laisser partir.

Je bois d'une seule traite ce qu'il reste de ma bouteille et après un dernier coup d'œil dans le miroir, je prends ma pochette, les quelques billets laissés par ma mère et je sors vers les coups de vingt-et-une heure.

Le soleil est en train de disparaître derrière les immeubles alentours.J'habite l'une des rares maisons du centre ville. Je traverse mon jardin, referme le portail derrière moi et me dirige vers l'arrêt de tram le plus proche pour descendre quatre arrêts plus tard, sur l'avenue où ont emménagé Joris et sa petite amie.

Je ne connais cette dernière que de nom, elle n'était pas dans le même lycée que nous contrairement à Joris qui a partagé ma classe deux années d'affilée. Lorsque j'arrive devant la porte de l'appartement en question, je n'ai pas besoin de sonner, un groupe d'adolescents que je ne connais que de vue s'en est déjà chargé et la porte ne tarde pas à s'ouvrir sur une petite brune très mignonne.

Probablement d'origine maghrébine, de longs cheveux frisés encadrent son visage métissé aux traits fins. Elle fait la bise à tous les arrivants et a la politesse d'avoir un mot pour chacun.

- Salut, Amel, enchantée. Se présente-t-elle.

- Béatrice. Je réponds simplement en lui faisant deux bises.

- Ah bah tu es la deuxième Béatrice ce soir, il va falloir trouver comment vous différencier. Rigole-t-elle. Je peux t'appeler Béa?

Je grimace à l'entente du surnom que mon père avait l'habitude de me donner. Depuis qu'il nous a quitté, je ne supporte plus d'entendre qui que ce soit m'appeler ainsi.

- En fait, je préfèrerai que tu m'appelles Tris.

- Va pour Tris alors. Tu peux déposer tes affaires dans la chambre, c'est la deuxième porte à gauche, les toilettes sont au fond du couloir et pour le buffet et le bar, c'est tout de suite sur ta droite.

Je la remercie d'un signe de tête et me dirige vers la droite alors qu'elle salue d'autres invités arrivés derrière moi.

Je reconnais le petit ami d'Isis, installé au centre du séjour, il s'est improvisé DJ et il est en train de passer l'un de mes morceaux préférés. A peine arrivée, je suis plongée dans le feu de la soirée. Bien qu'il soit encore tôt, la fête bat déjà son plein, les gens crient, dansent sur les tables et boivent à n'en plus pouvoir. Je me fraie un chemin à travers la foule et arrive devant le buffet.

Je me sers un premier verre, puis un autre, et encore un autre.

Ma gorge me brûle et j'adore cette sensation.

Après avoir rapidement balayé la salle des yeux, je ne vois Thibault et ses amis nulle part, je vérifie l'écran de mon portable et ne trouve aucun appel manqué.

Décidée à lui passer un coup de fil, je prends mon verre, fraîchement rempli et tente de me frayer un chemin jusque sur la terrasse où j'espère être plus tranquille pour passer mon appel.

Seconde ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant