Seconde Chance

Chapitre 95

Media: Julian Saunders 

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En plus d'être responsable de l'accident qui l'a plongé dans le coma, j'ai également privé Giovanni de la présence de son fils à ses côtés pour sa dernière nuit parmi les vivants.

Je continue de frapper Daïna tandis que les larmes perlent sur mes joues, ce sont des larmes de colère, de rage. Mon meilleur ami est orphelin, et c'est ma faute. Tout est de ma faute.

Je me revois en train de fuir, de courir dans les escaliers de l'hôpital jusqu'à la sortie. De tomber par terre et de m'écorcher les genoux par cette nuit d'hiver. D'être restée seule, allongée par terre dans le froid durant des heures et des heures, me répétant que je ne méritais pas de vivre, que ça aurait dû être moi et pas lui.

Je ne me le pardonnerai jamais.

Giovanni est parti.

Cet homme m'a pour ainsi dire élevé, il a fait figure d'autorité quand mes parents manquaient à l'appel, il s'est toujours occupé de moi comme de sa propre fille.

Je l'aimais et le considérais comme un membre de ma famille mais ce n'en était pas un et j'aurai mieux fait de garder ça à l'esprit et rien de toute cette tragédie ne serait arrivé.

Giovanni est mort. Et j'en suis la seule responsable.

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- Ca va aller. Je suis là. Je suis là.

J'ouvre les yeux et remarque que je suis à l'extérieur. Je sèche mes joues et me retourne, je suis dans les bras de Julian.

Je tourne la tête, la maison de Cassiopée est derrière moi, je ne me rappelle même pas m'être sauvée. Je suis dans un état second et je n'ai plus le moindre contrôle.

Je lève les yeux vers Julian, c'est la première fois que je le vois depuis la mort de Giovanni. Cela fait deux semaines, deux longues et douloureuses semaines que je n'ai pas vu ses beaux yeux bleus.

Je fonds en larmes dans ses bras. Je suis incapable de m'arrêter de pleurer, j'ai l'impression de ne faire que ça depuis qu'il nous a quitté. Julian me dit des paroles rassurantes à l'oreille et me caresse les cheveux mais j'ai l'impression que c'est presque irréel, comme si j'étais dans le corps d'une autre.

J'ai la sensation de voir tout ce qu'il se passe mais sans vraiment être là. Comme si ce n'était pas à moi que toutes ces choses arrivaient. Comme une spectatrice dans le corps d'une autre. L'esprit d'une marionnette qui ne contrôlerait rien.

Je le laisse m'entraîner à l'intérieur de la maison pour récupérer mes affaires et il sort ses clefs de scooter. Je risque un regard dans le salon et je remarque que Daïna ne s'est pas encore relevé.

Tout le monde est autour d'elle, plusieurs me lancent des regards mauvais et lorsqu'une fille de dos se décale, je remarque qu'elle saigne abondamment. Je ne l'ai visiblement pas manqué.

Elle est drôlement bien amochée mais je n'éprouve pas le moindre remord.

J'aurai pu tuer cette fille ce soir, de mes mains mais je n'éprouve pas le moindre remord, pas le moindre regret, pas pour ça.

Je monte sur le scooter de Julian telle un automate, je fais ce qu'on attend de moi sans vraiment être présente, sans avoir le moindre contrôle sur mes actes.