Chapitre 64

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Media: Sylver Collins

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Je tourne la clef dans la serrure et j'expire un bon coup, me voila de retour à la maison. 

J'entends du bruit en provenance du salon et y trouve mon petit frère Timothée et deux de ses amis en train de jouer à la console. Lorsque leurs scores s'affichent sur l'écran, je me racle la gorge et les trois pré-adolescents qui n'avaient pas encore remarqué ma présence se retournent d'un seul bond. 

Le premier me fait un signe de la main, le second me sourit mais Tim reste de marbre, il me dévisage et se retourne sans un mot, les yeux rivés sur son écran. C'est la douche froide.

Je m'attendais à un peu plus d'entrain que ça, mon petit frère m'a beaucoup manqué, je ne suis pas douée pour montrer ce que je ressens ou pour lui faire comprendre à quel point il compte à mes yeux mais les faits sont là.

Il est mon frère, je l'aime à en crever et le regard qu'il vient de me lancer fait encore plus mal qu'un coup de poignard.


- Ca va champion ? Je l'interpelle, une fois remise de ma surprise

- Ca allait jusqu'à ce que tu arrives en tout cas.

- Pardon ? Tim, qu'est ce qu'il te prend ?

- Dégage Sylver, c'est tout ce que tu sais faire de toute façon, t'enfuir.


Je n'en reviens pas, je suis en train de me faire remettre à ma place par mon petit frère qui n'est pas loin d'avoir la moitié de mon âge. 

- Les garçons, vous pouvez nous laisser s'il vous plait ?

- Non, ils restent. Te défiler c'est ton truc à toi.

- Tim, ça suffit. Les garçons et si vous alliez jouer dans le jardin le temps que je parle avec mon petit frère.

- D'accord Sylver, à toute mec.

- Bon courage Tim.


Ils sortent enfin et je me retrouve seule à seul avec mon frère. Visiblement contrarié, il remet son casque et redémarre son jeu.

J'essaye d'attirer son attention à plusieurs reprises mais sans succès. Aux grands mots, les grands remèdes. Je débranche le cable de sa console et l'écran devient noir.

- Putain Sylver !

- Comment tu me parles ?

- Comme tu le mérites.

- Pardon ? Mais pour qui tu te prends ?

- Et puis laisse tomber, je ne parlerai plus du tout comme ça je ne pourrai pas vous manquer de respect mademoiselle Collins.

- Mais qu'est ce qu'il se passe à la fin Tim ? Eh, parle moi.

- Pourquoi ?

- Parce que je te le demande, s'il te plait.

- Ah parce que toi tu m'écoutes quand je te demande quelque chose ?

- De quoi tu parles ?

- Tu as la mémoire courte... Quand t'as commencé à sortir avec ce mec, je t'avais demandé si les disputes avec maman allaient recommencer, si tu comptais partir, encore, si j'allais encore resté sans te voir. Et tu m'as juré que ça n'arriverait plus, t'avais promis S. T'avais promis merde.

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