Chapitre 2

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Media: Aaron Hawkins 

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- Six. Aujourd'hui, ça fait tout juste six mois que je ne les ai pas vus.

- Poussin...

- Je t'en parlerai un jour papa, je te le promets, mais pas maintenant.

J'ai mis un point d'honneur à m'éloigner et à ne garder aucun contact avec les rares personnes au courant des pires moments que j'ai pu vivre. Qu'ils soient simples témoins ou acteurs, je ne veux plus avoir affaire à tout ce petit monde et je me porte beaucoup mieux depuis nous avons emprunté des chemins différents.

- Très bien. Quand tu voudras. Maintenant, file, tu risques de rater ton bus si tu traines encore.

Je regarde l'heure sur mon téléphone et m'active. Je passe rapidement en revue le contenu de mon sac alors que mon père me souhaite une bonne journée et je sors de la maison.

Je n'ai pas à sonner chez Gabrielle, elle descend les escaliers de son perron avec sa valise alors que je referme ma porte d'entrée à clefs.

Nous avons la chance d'habiter en bord de mer mais ce qui s'avère être une chance l'été se révèle être plus problématique le reste de l'année.

C'est pourquoi ma voisine a choisi de passer la semaine dans un logement étudiant et de ne rentrer chez elle que le week-end.

Notre quartier est situé à une vingtaine de minutes en bus du centre ville, mais à une bonne heure de trajet du campus scientifique universitaire de la ville où je vais étudier.

Mes journées commencent aux aurores. Après ma routine quotidienne, je dois rejoindre le centre ville en bus, d'où je prends le métro et enfin une dernière navette qui me dépose juste devant l'entrée principale du campus.

C'est dans ces moments là que je rêve d'avoir une voiture. Quoi que, il faudrait d'abord que je passe mon permis de conduire et en parfaite procrastineuse que je suis, j'ai parfois l'impression que ce jour n'arrivera jamais.

Gabrielle a réussi à intégrer une grande école de commerce située à la sortie de la ville. Nous nous rendons donc au centre ville ensemble mais nos chemins s'y séparent. A mon plus grand regret.

Il faut reconnaître qu'avoir un peu de soutien ou un visage connu avec moi aujourd'hui ne m'aurait pas dérangé, ne serait ce que pour survivre à cet interminable trajet.

J'ai repéré mon itinéraire pour la première fois alors que je me rendais à la visite du campus organisée quelques jours plus tôt par des élèves du BDE, le Bureau des Etudiants.

Cette association étudiante est l'actrice principale de tout ce qui se déroule sur le campus, des afterwork aux journées à thème en passant par un weekend ski, des différents clubs artistiques aux compétitions sportives sans oublier les sorties en tout genre, qu'il s'agisse de bowling, de randonnée, de plongée ou de cinéma.

Toute la vie extrascolaire est régie par leurs soins, et leur événement phare reste sans conteste le weekend d'intégration, mais étant réservé aux cycles ingénieurs, je n'aurai le droit d'y participer que dans deux ans, une fois que je serai venue à bout de mes deux années de prépa.

Le bus s'arrête à notre hauteur presque entièrement vide, rien d'étonnant, il n'est même pas 7heures. Après avoir salué le chauffeur, nous nous installons à l'arrière et debrieffons de nos attentes et angoisses pour cette première journée.

- Tu es dingue de me faire lever aussi tôt, je n'ai pas encore décuvé de la soirée d'hier. Je ne sais pas comment tu fais pour être dans une forme pareille.

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