Chapitre 13

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J'eus le souffle coupé lorsque l'eau glacée entra en contact avec ma peau. Le zombie ne me lâchait pas et m'entrainait toujours plus profondément. Mes poumons étaient en feu, il fallait absolument que je remonte à la surface pour respirer. Je tirais de toute mes forces et sentit ma combinaison se déchirer. Le cadavre ambulant, agrippé au tissu, me lâcha. Je nageais en apnée et lorsque l'air entra à nouveau dans mes poumons, je suffoquais sous l'effet de la brûlure que l'air provoqua en moi. Dans ma chute, j'avais perdu mon scalpel. Je jurais haut et fort, surtout lorsque je vis des zombies se jeter du haut du pont et réapparaitre tout près de moi. Je brassais l'eau jusqu'à atteindre la rive, trempée jusqu'aux os et à bout de forces. Mon vêtement était en lambeaux et je n'avais plus rien pour me défendre.

Je me trainais à bout de bras sur la berge et me remis debout. Je ne pris pas le temps d'enlever les algues qui s'étaient emmêlées dans mes cheveux, ni celles qui collaient sur mon corps. J'avais du sang partout mais je ne savais pas si c'était le mien ou celui des morts vivants. Je regardais la structure en fer du haut de laquelle je venais de tomber. D'ici, je ne voyais presque rien. Je me mis à courir.

L'eau qui s'était logée dans mes bottines entravait ma démarche et j'allais beaucoup plus lentement que je ne l'aurais voulu. Partout autour de moi, j'entendais des cris gutturaux qui se rapprochaient. Je ne pouvais pas rester à découvert jusqu'au levé du jour. Il fallait que je me cache. Je levais la tête vers les fenêtres des appartements. La plupart avaient des rideaux fermés et étaient encore en bon état, signe que des citoyens y vivaient encore et s'y calfeutrais pendant la nuit. Je ne pouvais pas les mettre en danger en amenant des zombies ici. Je tournais à gauche, dans une ruelle sombre et une odeur très désagréable emplit mes narines. Des bennes à ordures gisaient renversées de chaque côté de l'étroite avenue. Très bien, ces relents de pourriture masqueraient mon odeur.

Alors que j'enjambais des débris, j'aperçus du mouvement au fond de la ruelle et un mort vivant sorti sa tête d'une poubelle et planta ses yeux malfaisants dans les miens. Sans me laisser le temps de me remettre de ma surprise, il se tourna vers moi et je pus voir un doigt dépassant d'entre ses lèvres. Il ne mangeait pas des ordures mais un humain ! J'étouffais un cri pour ne pas alerter d'autres créatures. Le mort vivant lâcha son repas et se dirigea vers moi. Affolée, je regardais sur le sol après un objet qui pourrait me servir, un clou ou n'importe quoi. Il n'y avait rien que des peaux de bananes et de la nourriture.

Je n'eus pas le temps d'anticiper son mouvement. Le zombie me fit un croche pied et je m'affalais sur le béton. Il s'assit dans le creux de mes reins et m'enserra le cou, m'empêchant de crier ou même de respirer. Je sentis sa bave couler entre mes omoplates puis, sa langue lécher ma joue. Je dégageais ma main de sous son mollet et le repoussais. Le zombie la saisie et lécha mes doigts avant de mordre dans l'un d'eux. Je gémis. J'étais face, ou plutôt sous, un ancien membre de l'armée du zénith, super ! Mon pouls s'affolait sous l'effet de la peur. Je dégageais mon autre bras et lui envoyais mon poing dans la figure. La tête du zombie partit vers l'arrière et il lâcha son étreinte. Je roulais sous le côté et me remis debout, avant de prendre mes jambes à mon cou. Je débouchai dans la rue principale comme une furie. Le ciel commençait à s'éclaircir. Je n'avais plus longtemps à tenir. Deux heures tout au plus.

Je remarquai un escalier de secours accroché à la façade d'un bâtiment. Je m'y engageais. La structure, rouillée par des années laissées sans entretien, grinça sous mon poids et j'eus peur que les marches se désagrègent mais elles tinrent bon. Je montai au sommet de l'immeuble et me perchais sur le toit en attendant que le jour se lève. Je fixais le rebord de la terrasse, appréhendant d'apercevoir la face dévastée d'un zombie. Il y a quelques mois de cela, je n'aurais crains aucun danger sur cette terrasse mais, les zombies devenaient plus intelligents de jour en jour. Ils s'adaptaient parfaitement à leur environnement. Je crains soudain pour l'avenir de l'humanité. Qu'allions-nous devenir si les zombies continuaient de se développer? Un frisson de peur parcourut mon corps. J'avais hâte de rentrer à l'abri des murs de notre repère.


L'armée du zénithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant