Chapitre 19

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Nous courions à en perdre haleine depuis une éternité. Mes jambes ne pouvaient plus me porter et ma gorge me brulait. Dann tourna dans une ruelle mal éclairée et s'appuya contre le mur en me lâchant la main. Je m'effondrais sur le sol, la respiration saccadée. Mon compagnon risqua un coup d'œil dans la rue principale et il laissa un soupir de soulagement se frayer un passage entre ses lèvres. Il me rejoignit sur le sol, le souffle court.

- Je pense qu'on les a semés.

Trop occupée à reprendre ma respiration, je ne lui répondis pas. Nous restâmes là, assis sur la route pendant un bon moment encore jusqu'à ce que les bruits de cavalcade recommencent. Je levais mon regard terrifié vers Dann avant de me redresser pour continuer à courir.

- Il faut rejoindre les autres ! dis-je en deux respirations.

- Encore faut-il savoir où ils se trouvent !

Mon pied heurta soudain une brique et je trébuchais. Dann se retourna et m'aida à me relever tout en jetant des coups d'œil derrière nous.

- Allez Thelia, dépêche-toi !

Nous devions sans cesse changer de trajectoire pour éviter les traquenards que ces immondes créatures nous tendaient à presque tous les coins de rue. Les chasseurs que nous étions étaient devenus des proies. Après des heures passées à fuir, la nuit commença à s'éclaircir et les rayons du soleil commençèrent à poindre à l'horizon.

- Rentrons directement ! lança le garçon à mon adresse.

J'acceptais son idée et je redoublais ma vitesse pour ne pas le perdre de vue. Les zombies étaient toujours là mais, ils ne nous traquaient plus, ils nous surveillaient. La peur s'insuffla en moi et me tordit l'estomac. Dann aussi remarqua leur stratagème et je vis son regard s'obscurcir. Tout ça ne sentait pas bon, pas bon du tout... Les morts vivants attendaient quelque chose mais la question était de savoir quoi. Ils étaient de plus en plus organisés, bientôt, ils le seraient plus que nous. J'accélérais pour me placer à la hauteur de mon compagnon et luis murmurer :

- J'ai un mauvais pressentiment...

Il me dévisagea et acquiesça l'air grave. Les cadavres ambulants devraient déjà être en train de se mettre à l'abri hors, ils nous filaient toujours, comme s'ils nous poussaient vers notre logis, comme s'ils voulaient qu'on y aille.

Les bâtiments défilaient autour de nous jusqu'à ce que la porte de notre repère se profile devant nos yeux ébahis. Je m'approchais un peu plus près pour être sûre que ce que je voyais n'était pas un cauchemar.

- Dann... La porte a été défoncée !


L'armée du zénithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant