Chapitre 41

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- Mais que vous êtes douillette jeune fille ! Arrêtez un peu de bouger où je n'arriverais pas à vous soigner correctement.

Je mordis un peu plus fort dans la bande de cuir que ma soignante m'avais donnée sans cesser de gémir comme un animal blessé, ce que j'étais. La vieille femme se redressa soudain et me sourit.

- Alors, c'était si terrible que cela ? Si désinfecter votre plaie et changer votre bandage vous fait souffrir à ce point, je n'ose pas imaginer la douleur que vous allez ressentir lorsque je devrais enlever vos fils.

Je m'assis sur le matelas, mettant mes picotements de côté, et m'apprêtais à me lever pour rejoindre les autres et en savoir un peu plus sur ce qu'il se passait dehors et l'endroit où nous nous trouvions pour l'instant mais une main sur ma poitrine m'en empêcha.

- Où comptez-vous allez comme ça ? Votre lit est juste en dessous de votre postérieur, vous n'avez pas à bouger.

- Mais je...

Elle m'interrompit en me lançant un regard cinglant que je n'osais pas ignorer. Je me recouchais donc docilement pour me rendre compte qu'en réalité, j'étais épuisée. Il ne me fallut pas longtemps pour que je m'endorme.

* * * * * * *

La porte de ma chambre s'ouvrit à la volée avec fracas et je me réveillais en sursaut pour ouvrir les yeux sur un Dann paniqué et terrifié.

- Les zombies sont dans le bâtiment !

Je jurais en me redressant et en enfilant mon t-shirt à la hâte. Je tâtonnais les poches de mon pantalon pour vérifier que mes armes y étaient toujours avant de lever la tête vers lui.

- Où sont les autres ? demandais-je en sortant mon poignard pour entamer un sauvetage.

Dann ne me répondit pas et s'engouffra dans le couloir en me voyant le suivre. Il marchait vite, l'air hagard, tel une proie traquée par ses prédateurs.

- Dann mais tu vas me répondre oui ! Où sont les autres ?

Le grand blond se retourna et me fixa avec de grands yeux horrifiés.

- Il est trop tard pour les sauvez Thelia. Partons maintenant, tant qu'il en est encore temps !

Je m'arrêtais au milieu du corridor, les bras ballant le long du corps. C'était tout bonnement impossible. Ils ne pouvaient pas tous être morts !

- Tu mens ! chuchotais-je à l'adresse de mon coéquipier. Tu mens car tu as peur. Les autres sont en vie et en danger. Nous devons les aider !

Le garçon soupira avant de céder. Il fit demi-tour et me prit la main en se mettant à courir. Mes pieds frappaient le sol sans se soucier de faire du bruit ou pas. Nous n'avions plus le temps de prendre des précautions. Alors que nous tournions pour nous engager dans un autre couloir, quelque chose heurta mon mollet et je perdis l'équilibre, m'étalant par terre de tout mon long, réveillant la douleur qui s'était jusque là endormie dans mon ventre. Dann dégaina son poignard et se retourna, croyant avoir affaire à un zombie mais son regard s'assombrit immédiatement lorsqu'il remarqua que ce qui avait causé ma chute n'était autre que le corps d'un de nos camarades, sans vie.

- Pauvre Jeanne, elle ne méritait pas de partir comme ça après tout ce qu'elle a fait pour nous. lâcha Dann écœuré.

Je fixais moi aussi le corps sans vie qui, quelques heures plus tôt, était penché sur mon ventre pour le soigner.

- Ne tardons pas Thelia, il y a peut-être d'autres vies à sauver, comme tu me l'as dis toi-même !

Je me remis sur mes jambes en tremblant d'appréhension. J'espérais avoir raison...


L'armée du zénithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant