Chapitre 71

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J'évitais habilement le coup qu'il s'apprêtait à m'envoyer en me pliant en deux et lui donnais un coup de poing dans la mâchoire. Enervé, il riposta en attrapant mes cheveux et me coucha sur le sol sans délicatesse. Mon dos heurta brusquement la moquette et je grimaçais. Un sourire apparut sur ses traits en voyant qu'il avait réussi à me faire mal. Le combat prenait une tournure inattendue. Si je voulais me faire respecter, il fallait absolument que je reprenne l'avantage. Cependant, ne pas avoir dormi de la journée ne m'était d'aucun secours. Décidée à gagner, j'attrapais une de ses chevilles et tirais jusqu'à ce qu'il perde l'équilibre et se retrouve au sol à son tour. Sans plus attendre, je me redressais et me mis à califourchon sur lui pour marteler son visage de coups. Mes poings heurtèrent sa lèvre et cette dernière se fendit pour laisser échapper un mince filet de sang. Mon adversaire fut déstabilisé en voyant ce dernier, si bien que j'eus le temps de me relever. Mon regard parcouru la foule et soudain, je remarquais Dann, tenant Héloïse par la taille en riant. La vue de son sourire me déstabilisa, si bien que je ne vis pas mon adversaire se relever et je reçus son coude en pleine poitrine, me coupant le souffle. Il ne me laissa pas le temps de me remettre de mes émotions et me mit un coup de tête dans le nez, m'envoyant au tapis. Joshua et Thois s'empressèrent d'accourir à mes côtés et le jeune garçon m'aida à me redresser. Je portais les mains à mon visage et une intense douleur me fit tourner la tête lorsque mes doigts entrèrent en contact avec mon nez endolori. Un sang riche et chaud s'écoula sur ma main et je pressais mes narines pour stopper le saignement. Mon adversaire sourit et remit sa chemise avant de se fondre parmi la foule, fier de lui.

- Thelia ! s'écria Madeline en accourant vers moi, le visage chiffonné par l'inquiétude.

- Ca va, dis-je en reprenant position sur mes jambes et en essuyant mes mains sur mon pantalon.

Lorsque je relevais la tête, gênée, je croisais le regard soucieux de Brian mais il se détourna bien vite et frappa dans ses mains pour rappeler ses hommes à l'ordre. Le rire d'Héloïse rompit le silence et elle me pointa du doigt en murmurant quelque chose à l'oreille de Dann. Ce dernier lui sourit avant de me lancer un regard noir que j'aurais préféré éviter. Visiblement, il m'en voulait encore. Je me mordis la lèvre et ordonnais gentiment à ma petite protégée de regagner sa place.

- Vous avez bien observé notre combat ? demandais-je à ma troupe.

Mes hommes me répondirent par l'affirmative et je remarquais que certains se fichaient complètement de moi. Il fallait que je me reprenne en main sous peine de perdre la confiance de tout le monde. La gorge serrée, je demandais à mes combattants de former des paires afin d'appliquer leurs observations. Ils s'exécutèrent sans rechigner et les coups commencèrent à s'échanger. Je les étudiais quelques minutes en fronçant les yeux. Certains d'entre eux se retrouvèrent au tapis au bout de quelques secondes et je secouai la tête de contrariété. Il allait leur falloir beaucoup d'entraînement mais le temps me manquait. Voyant que la lumière faiblissait, je jetais un coup d'œil vers les lampes de poche solaires et je remarquais que certaines d'entre elles venaient de s'éteindre. Il allait falloir les faire recharger toute la journée du lendemain. J'avais peur de tomber à court de lumière alors je demandais l'attention de mes hommes quelques instants pour leur demander s'ils possédaient d'autres lampes torches dans leurs appartements. Certains me répondirent par l'affirmative mais refusèrent de descendre les chercher, ne voulant pas perdre du temps inutilement. Ils m'indiquèrent où ils les avaient rangés et je me résignais à aller les chercher. Thois me regarda quitter la salle en fronçant les sourcils et me proposa de m'accompagner mais je déclinais son offre et commençais à descendre les quelques marches qui me séparaient de l'étage inférieur. Alors que je posais mon pied sur le plancher, le faisceau de ma lampe éclaira soudain une paire de chaussures. Interloquée, je fis remonter ma lampe jusqu'au visage de la personne qui me barrait le passage et mon sang se glaça dans mes veines lorsque je découvris l'identité de l'intruse. Machinalement, je portais les mains à ma ceinture pour m'emparer de mon arme mais je me rendis compte que je l'avais laissée à l'étage. Je me maudis intérieurement sans cesser de fixer la jeune fille dans les yeux.

- Bonsoir Thelia, dit Xania en souriant de toutes ses dents.

L'armée du zénithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant