L'armée du zénith

Chapitre 23

Je m'étais remise de mes émotions et après avoir soutiré d'autres informations à Brian à propos du don, nous nous étions remis en route. Nous marchions sans trop savoir où aller. Nous n'avions pas la moindre idée de l'endroit où les autres avaient trouvé refuge. La nuit tombait progressivement et l'air se faisait plus froid. Mes yeux me piquaient depuis un bon moment déjà à cause des cendres qui étaient restées collées sur mon visage ainsi que dans mes cheveux et j'avais du mal à les garder ouverts. La faim et la fatigue se faisaient durement sentir. A côté de moi, Brian était serein et balayait le paysage de fond en comble.

- Je ne sais pas si la détonation de l'explosion leur a fait peur mais en tout cas, les zombies ont prit la fuite ! s'exclama-t-il tout joyeux.

A peine eut-il prononcé sa phrase que des bruits de pas se firent entendre, comme pour mettre ses paroles en doute. Brian ne les avaient pas entendus et continuait à avancer. Moi, je m'étais arrêtée au beau milieu de la rue, prêtant l'oreille aux bruits.

- Ne soit pas paranoïaque Thelia, ce n'est rien que le vent...

Et c'est à ce moment que des cris gutturaux détonnèrent des ruelles pour se ruer sur nous. Brian réagit au quart de tour. Il me souleva sur son épaule en se mettant à courir.

- Mais qu'est-ce que tu fais ? m'exclamais-je surprise par son acte.

Sans me répondre, il me lança en direction d'un immeuble, comme si j'étais une plume, et j'attrapais le bord d'une fenêtre de justesse. Mes jambes balançaient dans le vide. Je n'étais soutenue que par la force de mes bras.

- Allez Thelia monte, qu'est-ce que tu attends ?

Les zombies l'encerclaient de toute part et il leur faisait face, couteaux en main. Je serrais les dents et réussi à me hisser jusque sur l'appui de fenêtre, haletante. Je donnais un coup de point dans la vitre verrouillée pour casser le verre et me laissais tomber sur la moquette, à bout de souffle. Je me relevais bien vite et passais la tête dehors.

- C'est bon Brian !

Il abattit encore deux mutants avant de relever la tête vers moi.

- Je suis trop près du mur, je ne pourrais pas prendre d'élan.

Je jurais avant d'arpenter l'appartement qui puait le renfermer pour dénicher une corde ou quelque chose pour le remonter. Je pénétrais dans la chambre et vidais les armoires jusqu'à trouver plusieurs draps. Je les nouais ensemble pour former une sorte de corde. Certains d'entre eux étaient tout mités et j'espérai qu'ils allaient pouvoir soutenir le poids de mon ami. Sans perdre plus de temps, j'attachais une de ses extrémités à la poignée de la porte du couloir avant de courir jusqu'à la fenêtre et de faire descendre l'autre bout jusqu'à Brian.

- Attrape !

Le garçon tendit le bras et saisit le tissu. Je me mis à tirer comme une folle pour le remonter. Je fus bien contente de voir ses doigts agripper le rebord de la fenêtre pour enfin pouvoir lâcher prise. Le drap tomba sur le sol sans bruit alors que Brian passait ses jambes à l'intérieur. Nous nous penchâmes tous les deux pour regarder la rue en contrebas. Les créatures sautaient en l'air comme des chiens enragés, du sang maculant leurs corps crasseux et de la bave aux coins des lèvres. Quelque uns, comprenant que nous ne redescendrions pas tout de suite, se mirent à escalader la façade de l'immeuble.

- Thelia aide moi !

Je rejoignis Brian et, ensemble, nous poussâmes un meuble devant l'ouverture de la fenêtre. C'était moins une. Des doigts, du moins si on pouvait toujours appeler ça ainsi, apparaissaient déjà. Je m'écroulais dans le canapé, sans force.

- Repose-toi un peu, je vais monter la garde et tu prendras le relais quand tu te seras reposée pour que je puisse dormir un peu aussi. On reprendra la route quand il fera à nouveau clair, si les zombies se dispersent. Autrement dit, nous sommes coincés ici jusqu'à ce qu'ils s'en aillent.

Je baillais sans pouvoir me retenir et me couchais dans le canapé. Des visions d'horreur défilaient devant mes yeux, m'empêchant de dormir correctement. J'avais peur, je voulais revoir Dann et les autres, s'ils étaient encore en vie...