Prologue

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Comme à l'accoutumée, tous les matins, je me réveille dans mon studio parisien, qui ne pourrait pas être plus  minable. À se demander si réellement, la surface est bien de 20 mètres carré. L'insonorisation est quasi inexistante, tandis que la vie sexuelle du couple à côté de chez moi est comment dire... très audible?

Je n'ai pas le temps de m'attarder sur la qualité de mon appartement. J'ai mieux à faire: me préparer pour aller en cours. Je ne suis pas vraiment du genre à passer une heure dans ma salle de bain (je devrais plutôt dire, la pièce de quatre mètres carré qui me sert de salle de bain) et j'ai rarement faim le matin. Au bout de trente minutes, je sors de chez moi et prend le métro qui me mène à mes cours.

J'étudie dans une des meilleures universités françaises. Au lycée, je savais exactement ce que je voulais faire et je m'y suis donnée tous les moyens pour arriver. Aujourd'hui m'y voilà. Devant l'entrée, je retrouve ma meilleure amie Adrienne, que je connais depuis la primaire. Nous avons tous les deux quitter notre région natale, qui nous offrait aucune perspective d'avenir. J'exagère. Disons tout simplement que pour nous, Paris était la meilleure ville française pour réussir.

Contrairement à moi, Adrienne est toute pimpante avec ses talons hauts, sa robe longue et son maquillage parfait. Non pas que je suis négligente sur mon physique, mais pour les cours, je ne vois pas l'intérêt de m'apprêter autant sachant que j'aime dormir au maximum, ce qui fait que j'ai peu de temps pour me préparer le matin. Je me contente juste d'un trait d'eye-liner, d'un rouge à lèvre et d'une tenue simple: une veste en jean agrémentée de ma montre fétiche, une robe noire et des bottines avec mes lunettes rondes, pour faire face au soleil de juin.

 Elle me partage les derniers potins du campus  pendant vingt minutes, avant de me quitter car nous étudions dans deux cursus différents: elle effectue un master de lettres modernes spécialité Métier de l'Édition et de l'audiovisuel, tandis que j'...

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Elle me partage les derniers potins du campus pendant vingt minutes, avant de me quitter car nous étudions dans deux cursus différents: elle effectue un master de lettres modernes spécialité Métier de l'Édition et de l'audiovisuel, tandis que j'étudie en droit, spécialité droit européen et international des affaires.

Nous nous retrouvons à midi pour manger en dehors du campus et ensuite, nous repartons en cours.

À dix-sept heures pétantes, je finis mes cours à moitié endormie. La vérité est que même si j'aime étudier cette filière et que j'y excelle, certains professeurs sont juste... barbants. Ils pourraient servir d'excellentes berceuses par moment.

Néanmoins, ma journée n'est pas encore finie. Je dois rejoindre le restaurant dans lequel je travaille depuis cinq ans pour effectuer mon service du soir. Malheureusement, ma bourse étudiante ne me permet pas de payer le loyer excessif de mon minuscule appartement, ce qui fait que j'accumule les cours et le travail. Mais je ne me plains pas. En venant ici, je savais exactement à quoi m'attendre: mes parents ont peu de moyen et je ne leur demande rien. J'ai toujours été autonome et indépendante et cela me plaît. Je ne voulais pas étudier dans une médiocre université de province sous prétexte que je pourrais y vivre convenablement sans avoir à travailler. Même si parfois les fins du mois sont durs, j'assume complètement.

Je salue mon patron, et part me changer dans les vestiaires. Comme c'est un restaurant chic, qui ne sert que l'élite de l'élite, je suis beaucoup plus élégante que dans ma tenue étudiante: une robe noire bustier mi-longue, avec des talons hauts qui rajoute dix centimètres à mon un mètre quatre-vingt deux et enfin, mes cheveux afros attachés dans un chignon bien plaqué.

Je sers mes clients avec le sourire, même s'ils me considèrent comme une moins que rien, juste là pour les servir. La plupart sont ingrats, ne vous remercient point, sous prétexte qu'ils sont supérieurs  à vous grâce à leur porte-monnaie, qui vaut probablement beaucoup plus que ce que mes parents ont dû gagner en une vie. Mais toujours, je ne me plains pas. Je suis juste là pour servir et encaisser mon chèque de paie, le premier du mois.

Il est vingt-trois heures trente, et j'ai presque fini mon service. Il ne reste qu'un groupe de six jeunes clients, quatre hommes et deux femmes qui ont l'air de dîner et s'amuser entre amis. Mais ils représentent le cliché parfait de la jeunesse doré parisienne, fils à papa et maman, que j'ai l'habitude de voir défiler dans ce restaurant et condescendants à souhait. Il y en a un qui se démarque beaucoup plus que les autres: il est particulièrement séduisant avec sa grande taille, sa carrure sportif, ses beaux cheveux blonds. Mais la première chose que j'ai remarqué chez lui sont ses yeux vairons: un côté d'une couleur bleue mer profonde et l'autre côté d'un vert mystérieux.

 Mais la première chose que j'ai remarqué chez lui sont ses  yeux vairons: un côté d'une couleur bleue mer profonde et l'autre côté d'un vert mystérieux

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BOUM.

Et merde et merde et merde!

Je viens de renverser l'intégralité d'une verrine de mousse framboise-mangue-passion et d'un fondant au chocolat sur lui et celle qui l'accompagne...

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Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant