~ Liam ~
Cela fait des heures que je regarde ma montre.
J'ai fini le boulot demandé en deux heures grâce à ma mémoire, alors que pour un avocat «normal», cela aurait pris beaucoup plus de temps. Bien sûr personne ne sait pour ce «don» comme aimait le dire ma mère. Même mon père ne le sait pas. C'est peut-être pour ça qu'il s'étonne de ma réussite aux examens. Pendant que tout le monde trime, il suffit juste que je lis une page pendant une seconde, pour imprimer toutes les informations nécessaires dans mon cerveau.
Je surfe un peu sur mon téléphone, en n'oubliant pas de prendre des nouvelles de mes proches.
J'ai envoyé rapidement un mail à mon père depuis mon arrivée, et il n'a daigné y répondre. Ensuite, il souhaite que je lui donne des nouvelles.
Quand il aura besoin de quelque chose de ma part, il reviendra. Mais c'est comme ça que ça fonctionne entre nous: nous nous servons l'un de l'autre.
Il est dix neuf heures donc l'heure de quitter le bureau. En général, Ursula passe dans mon bureau pour qu'on puisse quitter ensemble. Mais cette fois, elle passe droit devant. Je prends vite mes affaires afin de me diriger vers l'ascenseur où elle se trouve seule qui est sur le point de fermer. Je lui crie de laisser les portes ouvertes. Elle n'effectue aucun geste, mais j'arrive de justesse à y entrer.
- Tu ne m'as pas attendu?
Vent.
- Ursula?
Cyclone.
- Oh je te parle là!
Tornade.
Elle quitte l'ascenseur sans m'adresser le moindre regard, et je la suis.
Comme un toutou Liam.
Une fois qu'on se retrouve dehors, dans une ruelle discrète qu'on utilise comme raccourci pour le métro, je la tire par le bras gauche, afin de lui demander pourquoi elle m'ignore.
Pourquoi tu cours toujours derrière? On court derrière toi Liam, pas le contraire.
Elle se retourne, et ses yeux marrons me refroidis d'un coup.
- Ne me touche pas.
Elle articule ses mots d'une manière si lente et calme. Ce qui ne la ressemble pas.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive? demandais-je en tenant toujours son bras.
Elle tente de dégager son bras de ma main, mais je la tiens de manière forte.
- Liam, tu n'as pas envie de voir l'autre Ursula. Donc je vais te demander une fois de me lâcher, et ne crois surtout pas que je vais me répéter, connard.
- Tu crois que c'est une manière de me parler? Certes, on a quasiment le même âge, mais tu te rappelles de ma position par rapport à toi peut-être?
- Si ta position te permet de dire de la merde, je crois bien que je m'en rappelle.
- De quoi tu parles?
- Et encore une fois, il me prend pour une conne. Attend je te donne deux indices: mail, Me Bardon, ça ne te dit rien ou je dois encore te rafraîchir la mémoire ?
Putain de merde.
- Mais il n'était pas censé te l'envoyer, bordel.
Elle rigole, mais nerveusement.
- Ah en plus de ça? Depuis le début tu m'as fait croire que mon travail était bon. Et même si c'était de la merde comme tu l'as dit implicitement à Me Bardon, tu aurais pu au moins me laisser une chance avant de le contacter et m'en parler! Je n'en reviens pas! J'ai juste tellement galéré pour arriver là où j'en suis et si aujourd'hui je me retrouve dans cette putain de ville, c'est parce que j'ai bossé sans relâche, et ça sans avoir jamais eu besoin de personne. Et toi qu'est-ce que tu veux faire? Me renvoyer sur Paris au bout d'un mois, gâcher mon stage ce qui annulera mon master? Et je ne pourrai probablement pas exercer le métier que j'ai TOUJOURS voulu faire?!
- Ursula...
Je ne trouve plus les mots.
-Mais vas-y explique moi la raison de l'envoi du mail, je suis toute ouïe, je te laisse une chance et si cette raison est valable, je te promets que je ferai tout pour que les sept mois restants, se passent sans que je ne ressens des envies de meurtre en te voyant.
J'ouvre ma bouche, m'apprête à sortir des mots mais... ça ne sort pas.
Je ne peux pas lui révéler mon identité, lui dire qui je suis et la raison de mon acte.
- Et dire qu'on commençait à être «ami», dit-elle en mimant des guillemets. Tu sais quoi Liam, enfin pardon, vous savez quoi Me Genest, ne m'adressez plus JAMAIS la parole, en dehors d'un cadre professionnel. Je me ressaisirai et ferai en sorte d'apporter le meilleur de moi-même au cabinet. Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.
- Ne fais pas ça Ursula...
Je tiens toujours son bras dans ma main, depuis tout le temps où elle s'est mise à parler.
Elle tente de se débattre, mais j'ai évidemment plus de force qu'elle.
Sans m'y attendre, de sa main droite, elle m'envoie un coup de poing violent sur la poitrine, ce qui m'oblige à la lâcher.
Je crie et me tord de douleur.
- Mais tu es complètement folle!
- Je vous ai dit quoi? Que je ne me répète pas deux fois. Vous l'avez cherché. Et je vous en supplie, ne me tutoyez pas, je ne suis pas votre amie.
Elle accentue bien sur le dernier mot.
Je me redresse et plaque ses deux bras sur le mur qui se situe derrière nous.
- Tu ne veux pas jouer au jeu de celui qui a plus de force.
- Vous voulez jouer à celui qui n'aura pas d'enfant?
Comprenant sa phrase, j'arrive immédiatement à bloquer ses genoux avec les miens avant qu'elle commette l'irréparable.
Elle grogne.
- Je t'avais dit quoi, ne joue pas à ce jeu.
Je me rapproche d'elle et sa respiration devient irrégulière..
- Éloignez-vous.
- Sinon quoi?
- Je crie.
- Qui t'entendra?
Elle grogne pour la seconde fois.
Elle tente encore de se débattre, mais je tiens toujours fermement ces deux bras,en ayant libéré ses genoux.
- Arrête.
- Sinon quoi?
Elle fait exprès de reprendre mes propos.
Il suffirait que je me rapproche d'elle encore un tout petit peu et nos poitrines seront collées..
- Sinon...
- Dégagez putain!
- Je t'avais prévenu.
Et je l'embrasse.
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MOUHAHA je m'arrête à là!
1er petit KISSOU entre les deux !
Mais est-ce qu'il y a une signification particulière? Ou il voulait juste faire taire sa grande bouche :') !
La suite... demain :) !
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Les yeux vairons
ChickLit« 'Il n'y a que toi et moi, personne d'autre.' 'Fait moi confiance, je t'ai dit qu'il ne t'arrivera rien de mal tant que je serai là, je te le promets.' Et là... je crois que tout s'est arrêté à l'entente de ces phrases. ...