Chapitre 9

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~ Ursula ~

J'avais annoncé à mes proches mon départ. Ils étaient tous heureux mais à la fois tristes de ne plus me voir pendant des longs mois. Ma mère encore plus, car cette fois-ci, je ne me passerai pas mes vacances d'été avec elle, pour la première fois depuis cinq ans.

Mon frère m'accompagne à l'aéroport. Sur le chemin, je repensais au trois semaines qui s'étaient écoulaient.

Avec Sarah, tout se passait bien, on s'était énormément rapprochées. Elle avait trouvé un appartement meublé rapidement à Brooklyn, qui nous faisait à toutes les deux peu de trajet pour le boulot. Elle s'y était déjà installée et m'attendait.

Me Bardon proposa que mon tuteur me récupéra à l'aéroport, mais je refusais, car Sarah m'accueillera.

J'avais quitté mon studio parisien meublé, qui je sais, ne me manquera pas du tout. J'avais ramené avec moi que deux valises, comportant l'essentiel. De toute façon, une fois sur place, j'en profiterai pour faire du shopping, et j'espère repartir avec des valises pleines à craquer.

J'ai également pu croisé Adrienne et Bastien ensemble régulièrement à l'université. Ce dernier tenta de m'adresser à plusieurs reprises la parole, mais je n'hésitais pas à le recaler à chaque fois. Il m'avait même envoyé un message où il se confondait en excuse et me suppliait de lui pardonner. Je lui avais répondu que si ça lui donner bonne conscience et qu'il pouvait mieux dormir la nuit, je lui pardonnais.

De toute façon, à New York, je n'aurai pas le temps de penser à eux, et ce n'est certainement pas de garçons qui manquent là-bas. Mais je n'ai pas envie de devenir le cliché de la fille qui enchaînera les coups d'un soir, afin de se remettre d'un chagrin d'amour. Même si je suis plutôt admirative de ces filles qui arrivent à se faire plaisir pour oublier leur passé, je préfère au contraire, me concentrer sur autre chose et de devenir le cliché de la fille qui s'acharne au travail pour oublier. Loin de tout, j'en profiterai pour me redécouvrir et me fixer des nouveaux objectifs. Ce stage est une opportunité pour moi de me récréer, avec des nouvelles bases saines et un énorme tremplin pour le début de ma carrière. Et en aucun cas, un garçon me distraira.

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~ Liam ~

- Bonsoir fils. Entre, et installe toi. Le dîner est déjà prêt.

- Bonsoir père, merci.

Je me dirige vers la salle à manger. Cette pièce où j'ai passé dix-huit ans de ma vie à petit-déjeuner, déjeuner et dîner. Seul. La plupart du temps.

Les collations avec mon père se faisaient rare. Il préférait toujours dîner dans son bureau et ainsi pouvoir continuer à fignoler ses dossiers. Être le meilleur avocat de France ne se fait pas en deux jours. Même si le cabinet avait déjà bonne réputation, grâce à mon aïeul, mon père se devait de la perdurer. Et il compte sur moi pour cela. Même si ce n'est pas gagné.

Nous nous asseyons, face à face, sur l'immense table ovale en bois massif, capable d'accueillir un banquet populaire. Le lustre de style Empire, est en verre scintillant et orne le dessus de la table. La pièce, quant à elle, s'étouffait dans une espèce de moquette murale de style baroque, qui a été conçu je cite ma mère «par un grand designer suédois, qui a tout de suite ressenti une vibration en entrant dans la pièce, quelle type de moquette il fallait».

 Euh le designer IKEA?

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Euh le designer IKEA?

Au moment où nous entamons le plat principal, mon père, pour la première fois au cours du dîner, m'adresse la parole.

- Liam.

Oh oh, il m'a appelé par mon prénom, ça ne sent pas bon.

-Ton départ est dans quelques jours, j'espère que tu as hâte. Mais sache tout d'abord que tu ne feras pas que t'amuser à New York.

- Oui père, j'ai compris que j'allais effectuer une bonne première année dans ta société afin d'assurer ta relève.

- Ce n'est pas tout. Là-bas, tu ne seras plus un Kieser.

Je ne suis pas sûr de comprendre.

- Comment ça?

-Je veux m'assurer qu'on te traite comme l'égal de tes collègues. De ce fait, il est préférable que tu utilises ton second nom de ta famille, celui de ta mère .

- D'accord, ce n'est pas un problème. Tu me donnes les clés de la penthouse?

- Oui, mais tous tes faits et gestes me seront connus, je ne veux pas que tu ramènes des conquêtes d'un soir, ou le personnel de maison m'avertira à la seconde. De plus, je garde la Black Card, et tu disposeras d'une carte de crédit normal, avec ton salaire, sachant que tu es nourri et logé correctement.

- Mais, père...

À son tour il se lève, et d'un regard menaçant, me coupe la parole.

-Les femmes et tes propres soi-disant amis en ont après ta fortune. Ils vont te ruiner et te causer à ta propre perte. Il serait bien alors, de paraître normal pour une fois dans ta vie, et fréquenter des personnes qui te seront plus bénéfiques, qu'une bande qui te traînera dans toutes les boîtes parisiennes, en utilisant bien ta carte pour dépenser dix mille euros en Armand de Brignac et caviar.

J'essaye de trouver le mots, mais ils ne sortent pas.

-Ah, tu te tais? Car tu sais très bien que j'ai raison. Le deal est simple. Pendant huit mois, tu vas essayer d'avoir une vie normale dans une ville où tu as déjà vécu et possède normalement pas mal de repère. Ensuite, dès que tu reviendras, tu pourras retrouver ta Black Card. Mais si tu refuses, sache que maintenant, tu peux lui dire adieu à jamais. Tu en dis quoi ?

-D'accord père, si ça te fait plaisir.

Il me raccompagne à la porte et une fois sur le seuil, il m'indique courtoisement une dernière recommandation.

-Ah oui, j'ai oublié un dernier détail: à la moindre frasque et erreur, je n'hésiterai pas à te déshériter.

Dépité, je lui fais quand même mes au revoir.

-Au revoir père.

Maintenant, je suis Liam Genest, avocat débutant chez Kieser et associés International.

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Liam change en quelque sorte son identité, il ne sera plus un Kieser mais Genest et deviendra le tuteur d'Ursula à New York, dans le cabinet de son père, son futur héritage familial.

Faillira-t-il à sa mission d'après vous?

Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant