Chapitre 6

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Le lendemain, je me réveille dans un état épouvantable. Mes paupières sont alourdies. En me regardant dans le miroir, je remarque les plus grosses cernes que je n'ai jamais eu de toute ma vie.

Mais je ne veux pas m'apitoyer sur mon sort. Et surtout ne pas pleurer. Ma mère m'a toujours appris à ne jamais dépendre d'un homme, et surtout, de ne pas lui donner le plaisir de pleurer pour lui, car il ne mérite sûrement pas mes larmes. Je me prépare la tête haute. Heureusement que je ne commence les cours que cette après-midi. J'aurai le temps de camoufler mon visage pâle avec du fond de teint.

Sur la route, j'appelle ma mère pour prendre de ses nouvelles. Même si nous vivons maintenant à des milliers de kilomètres l'une de l'autre, j'ai toujours été proche d'elle, et pour rien au monde une distance nous éloignera.

-Allô ma chérie, ça va?

-Bonjour maman, oui et toi?

- Tu sais, depuis que vous avez tous quittés la maison en me laissant avec votre vilain père, ce n'est plus pareil.

Je rigole, cela fait trente ans que mes parents sont mariés et ils se charrient toujours.

-Et avec Baptiste ou Sébastien là, ça se passe comment?

-Bastien maman, Bastien!

-Oui, c'est du pareil au même.

-À vrai dire euh...

-C'est fini entre vous c'est ça?

-Oui, comment tu sais?

-Tu n'es pas ma fille pour rien je te rappelle.

Je lui raconte tout, de la demande en mariage à son plan foireux.

-Ah ma fille, tu sais que j'ai toujours voulu que tu te maries, mais ce n'est clairement pas l'homme pour toi. Je t'ai toujours dit de faire attention à tes amis, car ce sont toujours les meilleurs amis qui te font les pires coups.

Je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle a toujours raison.

-Merci d'être là pour moi maman, je te rappellerai après, mais je suis presque arrivée.

-Et surtout, que je n'entends pas que tu pleures! Je t'envoie un coup de claquette et cette fois tu auras une bonne raison de pleurer!

J'arrive alors à l'université de bonne humeur. J'aperçois Adrienne et Bastien ensemble. Mais à vrai dire, cela ne me fait rien. Je leur souhaite tout le bonheur du monde. Bastien me regarde d'un air désolé, tandis qu'Adrienne d'un air peste, comme si cela signifiait qu'elle avait eu ce qu'elle voulait.

Je passe droit devant eux,  en étant insensible à leur regard.

Les cours se font toujours de la même manière. La routine. À midi, sans surprise, je ne déjeune pas avec Adrienne, mais un groupe de camarade de classe. Je reprends le chemin vers les amphithéâtres et je reçois un appel d'un numéro qui m'est inconnu en plein milieu d'un cours. Par respect pour l'enseignant, je ne réponds pas. Je le rappellerai en quittant les cours.

Je me dirige vers le restaurant et part me changer dans les vestiaires. Il me reste dix minutes avant de commencer mon service. J'en profite pour rappeler le numéro inconnu.

-Secrétariat du cabinet Kieser et associés International, bonjour, que puis-je pour vous?

-Euh oui allô, Madame Nour à l'appareil, vous m'avez contacté il y a quelques heures.

-Ah Madame Nour, oui. C'est Maître Bardon qui a cherché à vous joindre. Je vous dirige vers sa ligne téléphonique, patientez quelques secondes.

-D'accord.

Qu'est-ce qu'il me veut lui? M'enfoncer plus bas que terre?

-Madame Nour?

-Oui, c'est bien moi à l'appareil.

-Alors, je vous ai contacté pour vous dire que l'entretien que vous avez passé il y a quelques jours m'a profondément marqué.

-Ça je n'en doute pas. Mais quelle est la raison de votre appel?

-Vous aviez raison sur toute la ligne... Au bout de quelques secondes il se reprend. Il est vrai que nous laissons peu, enfin plutôt rarement de chance à des étudiants comme vous. Mais malheureusement, le stage à Londres a déjà trouvé preneur, j'ai le regret de vous annoncez que vous ne pourriez pas l'effectuer.

-À vrai dire Maître, cela ne m'étonne guère, je le savais dès le moment où j'avais posé mes pieds dans votre cabinet. dis-je d'une voix beaucoup plus froide que je ne le désirais.

-Pas trop vite Nour. Certes, le stage à Londres a été pris, mais il nous reste encore un autre poste , et je pensais qu'une jeune femme de caractère comme vous, aurait été l'idéale pour effectuer les tâches demandées.

-Si le stage se trouve sur Paris ou en province, je vais être honnête avec vous, cela ne m'intéresse point.

-Je me doutais de votre réponse. Mais écoutez-moi bien d'abord. Tout d'abord, au lieu de six mois, le stage se déroulera sur huit mois, soit également pendant vos deux mois de vacances scolaires. Je me suis déjà arrangé avec l'administration de votre université et ils sont d'accord. Le stage est peu rémunéré mais sachez que nous prenons en compte entièrement votre loyer et votre moyen de transport, et que vous aurez disons 350 euros comme argent de poche par mois, ce qui suffit pour une femme seule, sans comptez les bonus. Vous commenceriez dans trois semaines, directement après la fin des cours, et vous seriez accompagné d'un tuteur, qui sera sur le lieu de stage avant vous.

-Qui vous a dit que je seriez d'accord avec cette offre?

-Car vous seriez incapable de la refuser.

-Et en quel honneur?

-Le stage se situe à New-York.

-PARDON?!

-Vous venez de me péter les tympans Nour! Me Kieser vient d'inaugurer un cabinet à Manhattan. Au début, nous pensions pas envoyer de stagiaire, mais un coup de main ne fera pas de mal.

-Et le tuteur?

-Oh vous savez, sûrement un fils à papa comme vous les aimez. Je sais juste que c'est un première année. Mais je n'ai pas vraiment d'informations sur lui, je ne peux rien vous confirmez.

-Ah... Et j'ai une question... Pourquoi moi?

-Car moi aussi j'ai été à votre place, j'ai eu du mal à faire mes preuves, et à gravir les échelons. Mais grâce à ma détermination, j'y suis arrivé, et le fait de vous voir ainsi, m'a rappelé moi pendant ma jeunesse. Alors dès que vous avez quitté la porte, je me dit que c'est vous qu'il nous fallait, et je vous ai donné le meilleur poste!

-Maître Bardon, je ne sais comment vous remerciez! Grâce à vous, j'aurai probablement le meilleur stage dont tout le monde rêve! Merci mille fois, mais je vais devoir vous laisser, je commence mon service!

-Il n'y a pas de quoi Madame Nour. J'attends juste de vous que vous fassiez vos preuves. Demain à seize heures piles, passez au cabinet, nous réglerons les derniers détails. Au revoir.

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Ursula s'en va à New York! C'est parti pour une nouvelle vie, un nouveau pays, une nouvelle ville pour plein de rebondissements.

Qu'est-ce ou qui l'attend là-bas?

Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant