Chapitre 75

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~Ursula~

- Ne flippe pas d'accord? Mais juste que dès le moment où tu m'as donné ce pinceau au lycée pour peindre un nu de toi, tu es en quelque sorte devenu ma muse.

Je reste à la fois choquée et éblouie par les œuvres qui m'entourent.

Des portraits de moi.

De mon visage,
De mon corps,
Ou différentes parties de mon corps.

Au milieu trône le nu qu'il avait peint lors de notre second rencard. Je l'avais presque oublié.

- C'est ton cadeau de Noël, deux jours en avance vu les circonstances, me dit Liam.

Je me rapproche un peu plus des tableaux pour apercevoir les détails.

Je les touche du bout de mon index, ne réalisant toujours pas tout ce travail qu'il a effectué depuis plusieurs mois.

Les tableaux sont tellement réalistes, on pourrait croire qu'à première vue, ce sont des photographies.

J'en reste bouche béé et n'arrive pas à prononcer le moindre mot.

- Grâce à ma mémoire, j'ai en quelque sorte pu travailler sur ces peintures. Et je peignais quand tu te couchais, après l'amour par exemple, c'est pour ça que tu t'en es probablement jamais rendu compte.

Même mes tatouages sont reproduits à la perfection. Aussi bien avant qu'après mon agression, qui a détérioré une partie de mon tatouage.

Liam continue:

-Ursula tu ne te rends pas compte à quel point tu m'as changé... je m'entends mieux avec mon père, le fait de t'avoir tous les jours à mes côtés me donne la force de travailler dans un domaine qui ne me plait pas, je suis devenu stable et je n'ai quasiment plus bu depuis qu'on est ensemble! Tu m'as même presque converti au végétarisme, moi carnivore pure et dure. Surtout, j'ai retrouvé goût à l'art, tout ça grâce à toi.

- Je t'avoue que je trouve ça légèrement flippant mais par dessus tout magnifique.

Il relâche son souffle comme s'il attendait sa sentence.

- C'est sûrement le plus beau cadeau qu'on m'ait offert, c'est vraiment sublime, je n'en reviens toujours pas.

- Je suis vraiment heureuse que ça te plaise, j'avais peur que tu t'enfuisse à la vue de tout ça, dit-il avec un geste de la main pour désigner l'ensemble de la pièce.

- Ça me plait vraiment beaucoup mais rassure moi, tu ne comptes pas exposer tout ça?

- Ne t'inquiète pas, je suis un artiste inconnu je ne risque pas d'être exposé demain. Surtout, je n'exposerai jamais ce qui m'appartiens.

Il me regarde avec un petit sourire timide.

Cela me brise de le voir de cette manière.

- Liam... J'ai réservé une chambre. Je pense que je devrai m'en aller.

Son sourire s'affaiblit et une mine triste apparaît.

- Laisse-moi au moins te raccompagner s'il te plait.

- Non, n'insiste pas je prendrai un taxi mais merci quand même.

Un silence gênant empli la pièce et Liam triture ses mains.

Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant