Voici la partie 2!
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~Ursula~
Il me prend dans ses bras, quelques secondes avant de me relâcher.
- On va manger, d'accord? Cecilia a fait une moussaka, végétarienne bien sûr.
- Ok, j'acquiesce timidement.
En arrivant dans la salle à manger, la table est déjà dressée et Cecilia nous salut rapidement avant de partir..
-On peut s'installer sur le canapé si tu veux?
Encore une fois, je ne fais qu'acquiescer timidement, comme si j'avais perdu ma langue.
On entame le repas, mais je ne peux le finir, mon appétit étant coupé et je dépose mon assiette sur la table basse en verre ornant le séjour.
- Tu n'as pas beaucoup mangé, me fait remarquer Liam.
- Je sais mais... je n'ai plus d'appétit.
Il finit son repas en silence avant de tout débarrasser seul dans la cuisine. Je n'ai même pas la force de lui proposer de l'aide. Il revient ensuite s'asseoir à mes côtés.
Une fois installée, il me tire vers lui afin qu'on soit proches.
- Demande tout ce que tu veux.
- Non Liam, je ne te forcerai jamais à dire quelque chose si tu ne le veux pas.
- Je le veux. Je te fais confiance. Comme je fais confiance en nous. Je n'ai plus de doutes.
- Dit moi tout alors.
- Viens là un peu plus.
Dos contre son torse, il me prend dans ses bras et je peux sentir toute la chaleur qui émane de son corps.
- Ma sœur jumelle s'appelait Lola. Ma mère voulait absolument qu'on ait les mêmes initiales. Elle est née deux minutes après moi, mais elle criait toujours qu'elle était l'aînée, car cela veut dire qu'elle a été conçu la première, qu'elle se trouvait tout en haut du placenta. Enfin bref. Tu te doutes qu'on était fusionnels. Vraiment fusionnels. Je ne faisais rien sans elle, elle ne faisait rien sans moi. On était toujours ensemble, inséparables, ils nous arrivaient même de dormir encore ensemble, les gens venaient à se demande si notre relation n'était pas incestueuse.
Il rigole silencieusement et continue.
- Comme je te l'ai déjà dit, elle était ma moitié, mon tout, mon âme sœur. On était pire que des jumeaux, on étaient des siamois. Elle avait toujours été différente des autres. Je la protégeais, surprotégeais même. Mais je ne pouvais pas faire autrement. On avait les mêmes yeux aussi, on étaient complémentaires. Liam sans Lola n'était pas Liam tu comprends?
Il me serre un peu plus dans ces bras et je sens que le moment de révélation approche.
- Nous venions d'avoir notre brevet avec la même mention, quasiment les mêmes notes dans toutes les matières. On débordait de joie pour ce petit papier inutile et surtout parce que nous allions rentrer dans un des lycées parisiens les plus réputés. À force de trop fêter cet événement, j'étais tombé malade. Elle prenait soin de moi, comme une mère ou un père le ferait pour son enfant. Si je savais que c'était la dernière fois... Je me rappellerai de ce moment exactement et j'aimerai tellement que ce ne soit pas le cas. Nous étions dans notre maison de vacances sur la Côte-D'Azur, mes parents étaient sortis pour une soirée romantique. Leur dernière à eux aussi... C'était le dix-huit juillet, à une heure vingt-deux du matin. Elle était juste sorti de ma chambre pour me préparer une stupide tisane. Mais il y avait eu une série de cambriolage de quartiers. Des rumeurs disaient qu'il s'agissait d'un cambrioleur armé. Les rumeurs disaient vrais, pour une fois... Notre ancienne maison désormais, avait beau être sécurisé mais ne dépassait pas la puissance de ce connard. Quand elle l'aperçu, elle a crié mon nom. J'ai couru aussi vite que je pouvais dans mon état, mais la balle a été plus rapide que moi. J'ai vu les yeux du cambrioleur cagoulé avant qu'ils s'enfuissent et je m'en rappellerai encore une toute ma vie. J'ai appelé les pompiers et en attendant, je tenais le corps de ma sœur dans mes bras. Elle était encore vivante et ses dernières paroles ont été «Rétablis-toi vite, je t'aime Liam et dit aux parents que je les aime aussi». Je lui disais que non, elle devait rester, qu'elle ne pouvait pas m'abandonner, qu'elle ne devait pas nous abandonner, qu'elle était la plus forte d'entre nous deux, la plus intelligente, que j'avais besoin d'elle, que sans elle je mourrai. Elle ne m'a pas écouté évidemment, bornée comme elle est. À l'hôpital, ils n'ont rien pu faire pour elle. Elle avait perdu trop de sang et il avait touché un de ses organes vitaux. Je crois que ma plus grande consolation est de me dire que ce connard a été arrêté quelques semaines après.
Il faut que je m'empêche de pleurer. Je ne peux pas être celle qui pleure quand il est celui qui a vécu tout cela, il n'a pas à me rassurer.
- Mais je pensais que le pire m'était arrivé. Évidemment, le mariage de mes parents a été détruit, j'étais un véritable déchet à l'école, à à peine seize ans je crois que j'ai consommé toutes les drogues que je pouvais trouver. Je me suis même piqué. Pathétique non? Mes parents n'en pouvant plus de mon état m'ont envoyé ici en désintox. Ma mère est venu ici, ainsi que Marc qui a toujours essayé de me soutenir à sa manière même si je le repoussais et l'insultais sans cesse. Mon père était restée à Paris pour ses affaires. À ma sortie de désintox je me suis juré que je ne toucherai plus jamais à aucune de ces merdes et ça fait onze ans que je suis clean, même si je n'ai jamais été totalement accro. Ça te dégoûte d'être avec un ancien drogué? Je sais que tu ne bois pas, que tu ne fumes pas et si tu voudrais me quitter maintenant, je comprendrais.
- Qu'est-ce que tu racontes Liam. Je t'ai dit que je resterai tant que voudras de moi et tant que tu ne me donneras pas de raison pour partir. Tant que tu n'y touches plus, ce n'est pas une raison suffisante, désolée de te l'apprendre. Et si tu veux arrêter ce soir, je comprendrais...
- Non non, je te dis tout maintenant ou sinon je n'aurai plus la force. Bref. Je faisais ma nouvelle rentrée scolaire ici, j'avais redoublé, j'entrais encore une fois en seconde. Mais j'avais remarqué que ma mère délirait complètement. Ses peintures devenaient de plus en plus sombres, complètements fous. Elle avait maigrit, sérieusement maigrit et Marc le remarquait également. Tandis qu'on s'occupait de moi, personne n'était là pour elle, mon père fuyant le foyer. Un jour, j'ai repris de l'espoir, quand je l'ai vu peindre ce portrait familial. Elle était un peu plus heureuse. Je me disais qu'elle acceptait un peu la mort de sa fille, qu'elle l'affrontait à sa manière, tout comme je l'avais fait désastreusement. On ne parlait plus de Lola, c'était devenu un sujet tabou. Ma mère s'enfermait de plus en plus dans son atelier, mais je la laissais parce que je retrouvais goût à la vie. Je profitais de New York avec Marc, j'avais découvert Catskills, j'y avais emmené ma mère, je m'étais fait des nouvelles connaissances, tout aller bien dans le meilleur des mondes, plus d'un an après sa mort. Je fêtais mon deuxième anniversaire sans elle et c'était le vide dans mon cœur. Marc m'avait trimbalé à une soirée, c'était mes dix-sept ans. «On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans» disait Arthur Rimbaud. Il était toujours là pour veiller à ce que je ne consomme rien d'illicite, n'ayant pas pu m'empêcher avant. Le matin même, ma mère m'avait souhaité joyeux anniversaire, m'avait souri et baisait la joue. Elle n'avait rien dit l'année d'avant et moi non plus. J'étais heureux qu'au moins un de mes parents me souhaite joyeux anniversaire. On était arrivé fin octobre, aujourd'hui pour être exact, le trente. J'étais encore sortie à une soirée, veille d' Halloween, j'avais repris goût à la vie. En rentrant de la soirée, elle était déjà couchée. Le lendemain après-midi, ne la voyant pas se réveiller, ce n'était pas habituel pour elle d'être toujours couchée aussi tard, j'étais rentrée dans sa chambre. J'ai aperçu un mot sur sa table de nuit « Désolé». J'ai essayé de la réveiller en vain. Mais elle s'est suicidée par overdose médicamenteuse. Je me suis accablé, j'ai accablé mon père, mais c'est le destin non? Elle a fait son choix, elle nous a quitté et a voulu rejoindre Lola je suppose. Et c'est jour-là que j'ai découvert la triptyque et compris qu'elle avait tout planifié. J'ai encore voulu replonger, mais Marc était là quand mon père n'a pas su l'être et j'ai essayé de mener une vie à peu près stable, pas parfaite, mais me voilà.
- Oh mon dieu, c'est une histoire horrible... Et c'est l'anniversaire de la mort de ta mère aujourd'hui...
- Oui mais j'ai décidé de ne plus ressasser le passé, de ne plus me morfondre. Ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu. C'est bien pour ça qu'elle avait demandé à être incinéré et ses cendres dispersés dans un endroit secret. Elle ne voudrait pas que je lui fasses un sanctuaire, elle trouverait ça ridicule, alors je respecte son choix. On a tous notre horrible histoire. Je sais que tu as la tienne aussi, mais que tu ne diras rien, du moins, pas maintenant n'est-ce pas? Je t'attendrais.
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Fin des révélations pour Liam!
Qu'en avez-vous pensé?
Quand Ursula se dévoilera-t-elle?
Le chapitre 60 ce dimanche!
À dimanche donc.
<3
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Les yeux vairons
ChickLit« 'Il n'y a que toi et moi, personne d'autre.' 'Fait moi confiance, je t'ai dit qu'il ne t'arrivera rien de mal tant que je serai là, je te le promets.' Et là... je crois que tout s'est arrêté à l'entente de ces phrases. ...