Les yeux vairons

Chapitre 20

~ Liam ~

J'ai essayé de la pousser à bout: je l'ai insultée, j'ai me suis accaparé de toutes ses courses, j'ai dormi sur le même lit qu'elle afin de la faire chier... Mais rien.

J'avais miraculeusement réussi à me réveiller à six heures trente du matin. J'avais accouru dans la salle de bain, afin de mettre mes lentilles. Ma mission ne devait pas être en péril dans aucun cas.

À présent, je revenais m'allonger sur le lit, où elle dormait toujours paisiblement. Ce ne fus absolument pas mon cas. Elle m'avait poussé, tapé. Non seulement c'est une horrible co-pilote, mais elle trouve aussi le moyen d'être mauvaise au lit. Enfin, vous m'avez compris.

J'essaie de me rendormir mais je n'y arrive pas. J'écoute le calme de la pièce.

J'entends la respiration d'Ursula s'accélérer, elle commence à s'agiter et trembler à la fois, mais elle est toujours endormie.

Fait-elle un cauchemar?

Je l'entends dire «non» à plusieurs reprises. J'hésite à la réveiller. Je ne sais pas du tout comment réagir.

Elle se redresse en sueur, et en hurlant «NON». Elle a le regard dans le vague et a l'air complètement perdue.

Merde, qu'est-ce qui a pu la mettre dans cet état?

- Ursula?!

Elle ne réagit pas et est toujours dans un état second.

Instinctivement, je la prends dans mes bras, et, je resserre mon étreinte, même si elle ne me le rend pas. Je n'ai plus envie de la lâcher.

Au bout de trente longues secondes, elle se sépare de moi pour partir se réfugier dans la salle de bain. Une quarantaine de minutes plus tard, elle ressort déjà préparée tandis que je suis toujours au lit.

- Ne me dis pas que tu as dormi à moitié nu?

Je me regarde et en effet, je suis juste vêtu d'un boxer.

En me relevant, je vois qu'elle s'attarde un peu trop sur mes abdos, ce qui me fait rire intérieurement.

- Si. Ça ne t'a pas gêné j'espère?

- Non, il m'en faut beaucoup plus. Prépare toi s'il te plaît, qu'on puisse aller au cyber.

- Tu ne veux pas parler de ce qu'il vient de se passer ? dis-je d'une voix hésitante.

- Il ne s'est rien passé du tout, me lance-t-elle d'une voix aussi froide que l'Antarctique.

Je n'avais pas envie de la brusquer et décide d'aller en direction de la salle de bain, pour me préparer.

Un peu avant huit heures, on rend les clés du motel, et remercie le vieil homme qui nous a indiqué le cyber, qui n'était heureusement, pas très éloigné.

On arrive à l'intérieur et Ursula trouve une prise de chargeur compatible avec son téléphone pour contacter sa colocataire. À ce que j'avais compris de la conversation, sa coloc s'était super inquiétée. Elle nous a donné les coordonnées de la carte bancaire d'Ursula, afin qu'on puisse faire trouver du covoiturage en ligne avec quelqu'un qui passerai dans le coin, parce qu'elle exige que c'est à elle de payer et je ne la contredis surtout pas. On a aussi contacté un dépanneur pour la voiture. On devait également prévenir les responsables du cabinet que nous serions probablement en retard ou absent, tout dépendra du timing.

Nous avions trouvé un covoitureur, qui viendra nous récupérer dans une heure trente devant le motel.

Nous sortons du cyber sous une chaleur tout de même écrasante. Ursula boit des grandes gorgées de sa bouteille d'eau. Elle n'a pas l'air très bien.

- Tu vas bien?

- Depuis quand ça t'importe Liam? Demande-t-elle d'une voix faible.

Je ne réponds pas. C'est vrai, depuis quand ça m'intéresse?

Elle marche devant moi, mais pas d'un pas assuré comme d'habitude.

Soudain, elle défaillit, mais je réussis à la rattraper.

- Merde, qu'est-ce que tu as Ursula!?

- Sûrement de l'hypoglycémie, je n'ai pas mangé depuis vingt-quatre heures.

- Et qu'est-ce qui t'as pris de ne pas manger?

- Je me suis retrouvée coincée avec un mec puéril et con, qui avait décidé de ne rien me laisser pour provoquer.

Oui, sur le coup, j'ai été con, et à cause de moi, elle est dans cet état.

- Regarde, y a un diner là, tu peux marcher?

Elle me regarde droit dans les yeux, d'un air à me faire comprendre une deuxième fois que je suis con.

Je prend son bras droit, la pose sur mon épaule gauche, de manière à la supporter lorsqu'elle marchera. Heureusement que le diner n'est pas loin.

On rentre à l'intérieur, je la fais s'asseoir et je commande une formule petit-déjeune maxi à huit dollars pour elle, avec les dix dollars qu'il nous restait. Ils n'ont pas l'air de connaître le paiement par carte bancaire ici. Je pense que je lui dois bien ça après ce que je lui ai fait hier.

Je prends la commande, et rejoins Ursula, qui est assis sur le canapé, la tête posée sur la vitre.

Je m'assois en face d'elle.

- Un petit-déjeuner royal pour madame!

Elle me sourit timidement, toujours affaiblie.

- Merci. Tu n'as rien pris?

Je secoue la tête.

- Pourquoi? me demande-t-elle.

- Pas très faim.

- Je sais lire sur les cartes hein. Il n'y avait pas suffisamment d'espèce, tu peux le dire.

Elle pousse le plateau composé d'une assiette de pancakes, d'une assiette d'oeuf et de bacon et d'une théière.

- Tiens, prend le plat d'oeuf et de bacon.

- Non mange, je me sens vraiment mal à propos de ce que j'ai fait hier!

- Je sais, mais dans tous les cas, je suis végétarienne, je mange des œufs mais pas de viande! Et même si je ne l'étais pas, je l'aurai partagé avec toi quand même.

Je me sens encore plus mal. Malgré tout ce que j'ai fait, elle partage encore son repas avec moi?

Je suis coupé par mes pensées par Ursula qui m'ordonne de manger.

Elle retrouve peu à peu le sourire.

- Pourquoi tu n'as pas pris de café? M'interroge-t-elle.

- J'ai remarqué qu'au cabinet tu ne buvais que du thé, je suppose que tu n'aimes pas le café où je me trompe?

- Tu supposes bien.

Elle me sourit, avant d'avaler une dernière gorgée de sa tasse de thé.

Après avoir fini son petit-déjeuner, elle file vers les toilettes et j'en profite pour lui prendre un sorbet au goyavier avec les deux dollars qu'il me reste.

Lorsqu'elle revient, et qu'elle aperçoit le sorbet, elle m'interroge du regard.

- Tiens, c'est pour toi. Je voulais te présenter mes excuses car je me suis comportée comme le roi des cons hier.

Elle prend le sorbet, ne me dit rien et se met sur la pointe des pieds, afin de m'embrasser sur la joue.

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Décidément, on ne comprend pas grand chose avec ces deux-là (même moi un peu).

C'est un chapitre plutôt calme... pour le moment! La tempête arrive après, ne vous inquiétez pas.

Hope you enjoy it ( à la youtubeuse américaine) !

Le chapitre suivant sera posté vendredi :) !