Chapitre 76

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~Ursula~

Le père de Liam, qui est mon boss suprême, ce dont je ne m'en remets toujours pas, me guide vers une chambre d'ami.

Je suis tout à fait mal à l'aise.

Si je n'avais pas cette putain de prosopagnosie, à l'heure actuelle, je ne serai pas dans cette pièce.

- Gênant n'est-ce pas? je lance d'emblée.

Il esquisse un petit sourire avant de prendre la parole.

- Je vais être direct: ne blâmez pas mon fils.

- Je pense que c'est beaucoup plus compliqué que ça. Je ne peux pas arrêter de lui en vouloir maintenant.

- Ce n'est pas de sa faute. Si vous avez quelqu'un a blâmé, c'est bien moi. Je lui ai tellement mis la pression et j'en suis sincèrement désolé.

- Il a fait ce choix de me mentir et de jouer avec ma prosopagnosie. Je ne peux pas l'accepter pour le moment.

- Je sais, il a fait des erreurs. Mais errare humanum est*. Je suis responsable de toute cette mascarade. Je ne me suis pas rendu compte des conséquences que ça pouvait engendrer... Enfin, je ne pensais pas qu'il tomberait amour, j'avais perdu espoir qu'un jour il redevienne sérieux.

- Qu'il redevienne sérieux? Comment ça?

- Euh, il ne vous a pas raconté son histoire avec Maya?

- Celle avec qui il est resté huit mois? Il m'en a parlé très brièvement. Je dois m'inquiéter ?

- Non, c'est juste que cette histoire lui a fait reprendre ses mauvaises habitudes... Il vous racontera plus tard. Je ne l'ai jamais vu regarder Maya de la même manière qu'il le fait avec vous. Il n'a jamais été autant attentif et encore moins publiquement. Ce que je veux dire, c'est qu'il vous aime réellement, d'un amour vrai. C'est peut-être récent mais il vous regarde comme si vous étiez la seule. Vous l'avez rendu meilleur. Vous êtes celle qu'il lui faut. Vous le rendez heureux.

- Je ne sais plus quoi en penser, je suis complètement perdue. D'un côté, je l'aime éperdument mais d'un autre côté, il m'a blessé. Il m'a mise dans une position délicate. Vous êtes Me Kieser! Les bruits courent vite, on me fera passer pour une péripatéticienne...

- Ursula, je suis persuadée que vous êtes une femme forte. Liam sera là pour vous et moi également. Nous vous protégerons s'il le faut, même si je suis sûre que vous êtes une femme indépendante qui sait très bien se débrouiller seule.

Je reste silencieuse, ne sachant pas quoi dire.

- Vous le rendez sincèrement heureux Ursula. Pour tout vous dire, je lui gâche la vie. Je sais qu'il ne veut pas être avocat et que je le force par égoïsme. Mais ce cabinet représente tout ce que mes ancêtres ont construit, je n'ai pas le choix que de laisser entre les mains de mon fils. Il aurait aimé d'une vie d'artiste mais il n'a pas le choix. Pour tout vous dire, depuis le mois d'octobre, depuis que vous êtes ensemble apparemment, selon ses évaluations, son travail c'est nettement amélioré. Vous l'améliorez sur tous les plans. Et même moi indirectement en améliorant ma relation avec mon fils.

- Vous m'accordez beaucoup trop de mérite euh Arnold?

- Oui, ne vous inquiétez pas, dans le cadre privé vous pouvez toujours m'appeler par mon prénom, dit-il en rigolant.

Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant