Les yeux vairons

Chapitre 13

 ~ Liam ~

Le mois était passé très vite, on était déjà fin août, un vendredi. On n'avait pas vraiment eu de dossier à s'occuper mais plutôt un mois d'intégration. J'avais fait semblant de sympathiser avec la bouffonne qui me servait de stagiaire.

On quitte le bâtiment ensemble pour rejoindre le métro. Je ne peux évidemment pas lui dire que je vis dans une penthouse à Manhattan ou bien elle se douterait de quelque chose.

Sur le trajet, elle me raconte quelques anecdotes. 

Qu'est-ce qu'elle parle trop celle-là.

-Hey mais tu sais, un soir j'ai eu affaire à un client complètement con!

Parce que maintenant on se tutoie, notez.

- Vas-y raconte!

- Accidentellement, j'avais renversé le plateau de dessert sur lui et sa compagne.    

-Bref! J'étais vraiment désolée et tout, je présente mes excuses, et l'autre conne qu'est-ce qu'elle sort? Que son «chéri», en ouvrant des guillemets avec ses doigts, était avocat, et qu'il pouvait me virer. Comment on dit ça encore, M-D-R, L-O-L, P-T-D-R?! Wesh, je suis une grosse de la tess moi,tu connais les bails, croit pas que tu peux me virer comme ça, c'est moi qui te vire au calme tahu.

Suite à mon regard interloqué, elle se reprend vite.

-Non je plaisante, je ne parle pas comme ça! Mais bref. Le mec il me sort comme quoi je venais de commettre une faute grave et que je pouvais être virée suite à ça. Il n'avait pas complètement tort, j'ai un peu bluffé en lui répliquant, mais il a compris que je connaissais mes droits aussi. Et je crois qu'il ça ne l'a pas plu car il s'est vite barré.

Je feins de rigoler. Si elle savait encore une fois que j'étais ce mec...

- Et là par exemple, le mec est juste en face de toi, tu ne le reconnais pas?

-Ah si, lui je vais le reconnaître! Il avait de ces yeux magnifiques! Vairons. Un côté bleu, l'autre qui tirait vers le vert et marron. Après son visage s'il passe là, certes je ne le reconnaîtrai pas, mais ses yeux, inoubliable je te dis!

Ah, elle a trouvé mes yeux beaux? Je sais donc qu'il n'y aucun risque qu'elle pense que je suis ce client, tant que j'ai mes lentilles.

On se quitte devant le station et je rebrousse chemin jusqu'au penthouse.

Vous connaissez les plans du vendredi soir: mon costard en place, je suis prêt. J'ai les clés du garage et je choisis la Porsche Macan parmi les voitures de sport qui l'entourent.

Ce soir, je compte bien choper en mettant mes atouts en valeur. Mon physique suffit largement, mais il faut bien un petit plus.

Minuit trente, direction le club le plus branché de Manhattan.

J'entre sans souci étant donné que le vigile me connaît.

Ça chauffe pas mal sur la piste de danse.

J'en repère une pas mal de dos.

Peau mate, cheveux lissés, grande, mince, forme où il faut qu'on voit à travers sa jupe moulante.

Elle danse avec une autre fille, bonne aussi, mais moins intéressante

Un mec s'approche d'elle, elle se laisse faire. Une fille facile je pense. Je n'aurai pas du mal à me le faire celle-là. Puis d'un coup, elle lui fout un coup aux boules. Ouch, j'ai mal pour lui.Ce n'est pas une fille facile donc: c'est encore plus tentant.