Chapitre 71

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 ~Liam~

Lorsque nous sortons du commissariat, Ursula resserre son manteau et son écharpe. Elle souffle bruyamment et la buée ressort de ses lèvres frigorifiées par ce mois de décembre.

- Je sais que c'est une question conne, mais est-ce que ça va?

Elle prend un certain temps à répondre et souffle encore pendant de longues secondes.

- Ça va. Enfin, je crois. Je suis soulagée. Pour aujourd'hui, je pense en avoir assez dit! On va la faire cette séance de shopping ou pas? J'ai besoin d'une robe pour le gala.

Je ne vais pas insister, j'imagine que c'était déjà suffisamment douloureux pour elle de se confier.

- Je connais la boutique parfaite, on y a?

Le trajet jusqu'à Manhattan est long et silencieux, pour ne pas changer. Je réveille Ursula qui s'est assoupie.

Une fois sortie, je nous guide devant la façade luxueuse d'une boutique.

- Oh la la, hors de question. On est dans la 5ème avenue et les prix ne sont pas affichés en vitrine. Je n'ai sûrement pas les moyens. Je refuse d'y mettre les pieds. On pourrait pas genre aller à H&M ou Zara? Tu sais, des boutiques qui rentrent dans mon budget.

- Ursula, c'est exactement ce genre de style dont tu auras besoin pour le gala et tu le sais très bien.

- Je n'irai pas au gala dans ce cas, c'est simple.

- Ton merveilleux petit-ami t'y accompagne, donc tu as intérêt à venir.

Elle sourit à la mention de «merveilleux petit-ami».

- Mais ça reste toujours non pour cette boutique.

Bon, je retrouve la Ursula obstinée.

- Je peux t'offrir la robe également.

- Pour que tu dises ensuite que je profite de ton argent?

- Ne retourne pas la situation contre moi Ursula. Tu venais de rompre et j'étais énervé. Je ne pense pas que ce soit l'endroit ou le moment de parler de ça.

- Oui, désolée, c'était inapproprié.

- Dans tous les cas, je dois m'acheter un nouveau costume. Tu peux juste rentrer et regarder si tu veux.

Elle acquiesce silencieusement, prête à me suivre mais son téléphone se met à sonner.

Par curiosité, je regarde son écran de téléphone et aperçoit «Maman».

- Vas-y, entre avant moi, je te rejoins après mon appel.

Je salue les deux vendeurs, une rousse et un brun quelconque, qui me sourient en retour.

Je me dirige vers le petit corner Tom Ford, une de mes marques favorites quand il s'agit de costumes.

La vendeuse me propose son aide, ainsi que du champagne, que je refuse, préférant chercher de moi-même.

J'aperçois un costume bleu marine qui m'attire immédiatement. Il brille légèrement et je me vois bien le porter avec un nœud papillon. Je le prends en main et me dirige vers la vendeuse afin d'obtenir ma taille.

Avant d'arriver au comptoir, j'entends la voix de la vendeuse s'élever:

- Madame, je ne crois pas que vous ayez les moyens pour cette boutique, il y a un H&M à cinq minutes d'ici à pied.

Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant