Chapitre 55

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~Liam~

En me réveillant avec un mal de crâne intense, je comprends que j'ai peut-être un peu trop abusé sur la boisson la veille.

Cela faisait trop longtemps, même si je suis sûre que la nourriture et l'eau absorbée avant de dormir a atténué ma douleur.

Les souvenirs de la soirée me reviennent petit à petit et je comprends mieux la raison ou la personne qui a entraîné ma gueule de bois.

Ursula.

Je me relève, mais mon crâne me frappe lourdement et je décide de me rallonger immédiatement pour pallier ce mal, même si je sais que je dois l'affronter.

Je reste encore quelques minutes et consulte ma montre Festina édition limitée, sûrement la moins chère que je possède.

Il est alors quatorze heures: je prends mon courage à deux mains et décide enfin de sortir du lit.

Sur sa table de chevet, j'aperçois une autre bouteille contenant du citron et un mot.

«Je suis partie courir. Bois cette bouteille uniquement et ne consomme pas d'aspirine, ça ne fait pas un bon mélange avec l'alcool. Regarde dans le micro-ondes, je t'ai laissé de quoi manger. J'espère que tu seras là à mon retour. »

Le message est légèrement sec mais c'est à la manière d'Ursula.

Je bois d'une traite sa bouteille et part faire une toilette, avant de me rendre dans la cuisine.

J'espère que Sarah ne rentrera pas maintenant ou elle me surprendra en caleçon, même si je n'ai aucun complexe.

J'attrape enfin mon plat, l'estomac vide et affamé. J'enroule ma fourchette de nouilles chinoises colorées qui contient des légumes divers et des petits morceaux d'œufs: je suis assez perplexe. Quand j'avale ma première bouchée, je suis plutôt surpris et satisfait malgré que le plat soit un peu trop épicé pou moi.

Quand je dépose mon plat et mes couverts dans l'évier car je ne compte pas faire la vaisselle, j'entends la porte d'entrée s'ouvrir et aperçoit une Ursula toute transpirante, résultat de sa course.

- Salut! Tu te sens mieux? Me lance-t-elle souriante, une fois devant moi.

- Ça va bien pour une gueule de bois, je me sens mieux grâce à ta boisson et ton plat que je n'ai jamais mangé avant par ailleurs et merci.

- Ce sont des sautés mines, un plat créole de chez moi. Et c'est normal, t'inquiète.

À cet instant, je me rends compte qu'elle a pris soin de moi. Chose qu'aucun de mes «amis» excepté Marc n'a su le faire. Si j'étais à Paris, ils m'auraient probablement laissé reconduire bourré. Enfin non, ils m'ont déjà laissé reconduire bourré, ce qui m'a valu un ou deux accidents, mineurs heureusement, mais des engueulades majeurs avec mon père.

- Non vraiment, on a rarement pris soin de moi de cette manière.

- C'est naturel pourtant de prendre des soins des personnes dont on se préoccupe non?

Explicitement, elle vient de me faire comprendre qu'elle tient à moi. J'espère qu'elle tient beaucoup à moi, autant que moi je tiens à elle.

Voyant que le silence parcoure la pièce face à mon absence de réponse, elle me déclare qu'elle va se doucher.

Je récupère mes vêtements de la veille et m'habille, contente de ne pas avoir vomi sur mon tee-shirt.

Je me rappelle encore de sa main caressant mon dos à ce moment.

Les yeux vaironsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant