Chapitre V : Découverte / Partie 6

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- Attends, tu sais forcer des portes ? Et moi, je me trimbale ce cadavre sur le dos depuis tout à l'heure ? Tu te moques de moi ?

- Tu ne m'as rien demandé !, répondit-elle, un rictus aux lèvres.

Lorou allait répondre, lorsqu'il vit le regard de la jeune louve s'assombrir et sa bouche se contracter. Il se retourna pour voir ce qui avait pu lui faire cet effet, et vit quelques cages. Une odeur exécrable sortit du hangar, et il suivit Kéra, qui déambulait entre les prisons, caressant au passage le métal, avant de s'asseoir près de l'une d'elle.

- Décidément, les choses ne changent pas, soupira-t-elle.

- Tu étais là-dedans ?

- Je ne préfère pas en parler. Nous ne trouverons rien ici, ce n'est que le stockage...

- Alors, allons dans les bureaux de leurs chefs !

Elle acquiesça et se releva doucement. Cette vue ravivait en elle tant de souvenirs qu'elle aurait préférés oublier. Les instants de faim, les moments où on venait la chercher, l'attrapant avec une pince et la sortant de force de la cage, les produits injectés, Faroh... Elle pensait avoir fait son deuil, mais cette vue la ramenait dix ans en arrière, jeune louve de quinze ans enfermée, sans toilette ni lavabo, avec une écuelle en guise d'assiette. Sa rancœur envers les humains se fit encore plus forte. Elle fulminait intérieurement et n'avait plus qu'une envie : les retrouver et les faire souffrir comme elle et les siens avaient pu souffrir.

Lorou la sortit de ses pensées macabres en tapant du pied pour la faire réagir. Elle le suivit dans le laboratoire jusqu'à des bureaux, constatant au passage que leur otage avait dû dévoiler le plan complet du laboratoire, car le jeune loup semblait parfaitement se repérer. Lorsqu'il pénétra dans les diverses pièces, elle ne l'accompagna pas. Elle commençait à douter de la simplicité avec laquelle ils avaient pu entrer dans ce complexe hautement sécurisé et secret. Deux gardes seulement pour surveiller. Cela lui semblait louche. Certes, elle avait compris aux réactions de leur prisonnier que les humains ne pensaient pas son espèce si intelligente mais, dans le doute, ils auraient dû mettre plus de défense. Ou alors, c'était un piège et des dizaines de militaires allaient bientôt les encercler. Perplexe, elle resta ainsi au bout du couloir, son arme toujours à la main, jouant avec le poignard comme on aurait pu jouer avec un bâton inoffensif.

Lorsque le jeune loup sortit enfin du dernier bureau, elle soupira. En voyant son sourire, elle ne put retenir sa question :

- Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?

- A priori, ils n'ont pas pensé à vider la dernière déchiqueteuse ! J'ai tout mis dans le sac, je regarderai ça une fois rentrés !

- Dépêchons-nous ! Je n'aime pas cette ambiance. C'est trop... paisible...


- Des loups-garous sont dans notre ancien laboratoire... Que fait-on, nous envoyons des hommes les intercepter, mon major général ?, demanda Karl.

- Non, surtout pas ! Ils ont emporté tout ce que nous voulions, répondit l'intéressé.

- La première partie de notre plan se déroule à merveille, mon major général !, ajouta Nathanaël.

- Exact, Nathanaël, et je ne t'en remercierai jamais assez...




Bonjour à tous !

Et voilà la fin du chapitre V !

Que pensez-vous des relations entre Lorou et Kéra ?

Faroh ? 

Ce qui semble être un piège ?

Comme toujours, n'hésitez pas à voter, commenter, blablater ^^

Sanguinement-vôtre, 

Gothycka

Dans l'Ombre de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant