Chapitre XIX : Captive / Partie 3

110 21 73
                                    

Nathanaël était resté seul avec Angeni et Kéra, toujours enchaînée. Il aurait voulu pouvoir parler à ses deux amies, mais les micros placés dans l'ensemble du laboratoire l'en empêchaient. Pourtant, il devait absolument sauver la jeune louve et faire comprendre à Angeni comment ils pouvaient le faire.

« Angeni, tu vas tout de suite dans la chambre de Nathanaël récupérer le sac de sport, tu sais lequel »

Les deux humains fixèrent Kéra un instant, puis lui sourirent. Ils avaient complètement oublié ce don qu'elle avait, et qui allait leur être bien utile.

« Tu rejoindras Nathanaël dehors, près de la rivière, d'ici vingt minutes. Il pense que nous devons nous dépêcher avant que « Stan » ne soit au courant »

La jeune femme acquiesça et sortit de la pièce pour se diriger vers la chambre du capitaine Svensson, comme demandé. Elle savait qu'il avait placé dans ce fameux sac de quoi survivre pendant quelques temps, ainsi que du matériel médical.



« Je sais que tu aimerais me demander comment je vais et pourquoi je suis là... Les loups ont trouvé... »

Nathanaël la coupa dans son explication. Il devait faire vite, avant que le capitaine Smith ne fasse son rapport au major général et que celui-ci ne se rende compte de sa supercherie.

- Toi, l'animal, tu vas venir avec moi au labo !, décréta-t-il.

Tentant de ne pas montrer son dégoût, il détacha la jeune louve du mur et prit dans sa main gauche la laisse, attachée au collier étrangleur, tandis que, dans sa deuxième main, il tenait fermement son arme. Il fallait que tout semble vrai aux soldats qu'ils croiseraient, et il espérait ne pas en voir un nombre trop conséquent. Il la fit marcher à quatre pattes, comme le projet Moly le faisait pour tous ceux de son espèce. En prenant le couloir qui menait à l'ascenseur, ils aperçurent quelques soldats, qui le saluèrent, tout en regardant avec dédain la louve. Une fois arrivés à destination, un des gardes l'interpela :

- Mon capitaine, les lycanthropes doivent rester confinés dans le labo.

- Ecoutez, mon petit « Perez », rétorqua Nathanaël, après avoir lu le badge de l'homme, je connais parfaitement le règlement, puisque c'est en partie moi qui l'ai rédigé ! J'ai un ordre du major général, vous pourrez le contacter plus tard, pour le moment, il est en réunion.

Nathanaël espéra que son mensonge allait mordre à l'hameçon et les secondes qui s'écoulèrent entre la phrase qu'il venait de prononcer et la réaction de son subalterne lui parurent trop longues. Il tentait de cacher les gouttelettes de sueur qui s'écoulaient de son front et de ses mains moites, descendant sur la laisse d'un côté, et rendant son béret légèrement humide. Au moment où il commençait à penser qu'il allait tout simplement assommer l'homme qui se trouvait devant lui, il vit le soldat déclencher l'ouverture de l'ascenseur.

- Bien, mon capitaine. Veuillez m'excuser.

Il laissa échapper un court soupir de soulagement et tenta de ne pas s'y précipiter et de marcher calmement, Kéra toujours blessée à ses talons. Il se força à ne pas regarder la louve, celle qu'il aimait, dans cet état pitoyable, forcée de marcher à quatre pattes, malgré ses blessures certaines aux pieds. S'il l'avait ne serait-ce que vue, il n'aurait pu retenir sa colère envers ceux qui lui avaient fait du mal.

Un sourire se dessina sur le visage du capitaine Svensson, soulagé d'apercevoir, dans le couloir, Angeni avec le sac de sport. Elle les rejoindrait dehors par le prochain ascenseur, les consignes du laboratoire stipulant que personne ne pouvait monter en même temps qu'un lycanthrope. Il n'avait plus qu'une hâte, quitter au plus vite le lieu. 





Et voilà la fin de ce chapitre !

Alors : 

Vous attendiez-vous à cela ?

Qu'imaginez-vous pour la suite ?

A ce stade, qui détestez-vous le plus ? Le projet Moly ou les loups ?

Sanguinement-vôtre, 

Gothycka

Dans l'Ombre de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant