L'enfer est beau ! (Neptune et Zerion)

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Belial me traînait comme un vulgaire sac à puce qui refusait d'obéir, sous le regard si rarement amusé d'Astaroth. Apparemment il avait l'air d'être ravi par tout ce qui pourrait se rapporter de près ou de loin à toute forme de violence. J'étais tellement en colère, mais hélas je ne pouvais rien faire. J'étais d'ailleurs tellement en colère que je n'avais même pas remarqué que nous avions passé la porte.
Mais la température glaciale qui s'installa peu après a vite fait de me le faire remarquer. D'ailleurs n'était-il pas censé faire chaud en enfer ? Parce que si l'on se fie au légende, à la littérature chrétienne et islamique etc..., l'Enfer est un éternel feu ardent n'est-ce pas ? Alors pourquoi faisait-il si froid ?

Astaroth -C'est parce que nous sommes dans le deuxième enfer, me dit Astaroth.

Le deuxième enfer ? Il y avait donc plusieurs enfer ?

Astaroth -Après l'enfer noir de Présépé que nous venons à peine de traverser, il y a celui-ci ; l'enfer de glace de Neptune. Crois moi sur parole, comparé a ce qui t'attends dans une dizaine de mètres, tu as chaud.

J'avais chaud ? Voulais t-il dire que la température allait descendre au fur et à mesure que nous avancions ?
Il avait franchement l'air d'avoir raison. Je pouvais sentir le froid me pénétrer jusqu'aux os à chaque pas que nous faisions. J'étais bientôt semblable à gros morceau de glace. Comment faisait-il pour ne pas avoir froid ? Eux continuaient d'avancer comme si de rien n'était.
Je ne m'en plains pas non, d'ailleurs heureusement pour moi car si ils devaient tout deux se retrouver dans le même état que moi, alors c'est sûr, nous mourrions. Mais j'étais quand-même surpris de les voir avancer dans ce froid hivernal comme si de rien n'était.

Belial -Tu te poses beaucoup trop de question. Tu vas devenir fou si tu continues ainsi, me dit Belial en se retournant pour jeter un œil sur moi.

Charles -Si l'étonnement tuait je serais mort depuis belle lurette, lui dis-je alors qu'il continuait de me traîner au sol.

Belial -La Terre et l'Enfer sont deux endroits différents sur tous les plans. Tu ne devrais pas te poser toute ces questions. Ta curiosité devient un danger pour toi dès lors que tu mets les pieds ici.

Je croisais les bras en signe de désaccord ; du moins j'ai essayé.

Charles -J'ai froid et toi tu me traine à terre, lui dis-je dans l'espoir qu'il me laisse me relever.

Il s'arrêta l'air d'avoir compris mon message et me redressa sur mes jambes.

Belial -Marches, m'a t-il ensuite dit. Mais étrangement je n'y arrivais pas. Il faisait trop froid. Mes jambes était devenues rigides. Belial me regarda une nouvelle fois avec son air amusé.

Belial -Je ne te veux aucun mal Charles. Je ne te maltraiterai jamais. Tout ce que je fais est pour ton bien. Saches le.

Puis il me saisi à nouveau par le dos du tee-shirt et reprit sa marche.
Je regardais Astaroth qui s'est alors de nouveau retrouvé face à moi et lui fit un sourire angélique.

Astaroth -Alors là mon petit pote tu rêves ! Dès que Belial se sera passer de toi, sois certains que je te tuerai.

On dirait bien que Belial et Astaroth n'étaient pas animés des mêmes intentions. Mais tant que Belial serait là pour me protéger, je ne courrais aucun risque. Et puis voilà que pendant que certains mettent leur confiance en Dieu, moi je me retrouvais à faire confiance à un démon. La vie était drôlement bizarre.

Belial -Nous y somme presque. murmura Belial, me tirant de mes pensées.

J'étais plutôt soulagé de savoir que cet enfer était bientôt passé.
Quand nous en fûmes sortis nous nous sommes retrouvés dans un endroit où l'atmosphère reprenait petit à petit sa température ambiante. Bientôt Belial me redressa sur mes deux jambes et je pus à nouveau marcher ; difficilement mais je marchais quand-même.
Dès lors que j'allais mieux, j'ai commencé à observer les environs. Étrangement, il y avait du soleil, beaucoup de soleil. Je dirais même qu'il faisait très beau. Il y avait des eaux et de la verdure partout, un vrai paradis ; on aurait dit le jardin d'Eden. Comment pouvait-il faire aussi beau en enfer ? J'attendais un instant, pensant que Belial ou Astaroth allait répondre à ma préoccupation mais il n'en fut rien.

Belial -Je t'ai dit de ne plus te poser de question oui non ? Est-ce que tu veux mourir ? me demanda Belial.

Charles -Je ferais un effort pour ne plus m'interroger si vous répondez à ma préoccupation.

Belial se retourna pour me lorgner mais céda à mon caprice.

Belial -Nous sommes dans l'Enfer de Zerion. Cet enfer a été créé pour les gens atteint du complexe d'aise psychologique ; les psycho-dépressif si tu préfères. La pire des souffrances pour ces gens là serait de se retrouver dans un paradis comme celui-là.
Si tu avais des yeux tu aurais pu voir toutes ces âmes souffrir de bonheur.

Si j'avais des yeux ? Qu'a t-il voulu dire ? Parlais t-il d'yeux spirituelles ?
Nous fûmes à la sortie de cet enfer. Il y avait maintenant en face de nous trois portes. Tous les trois nous sommes arrêtés à une bonne dizaine de mètres de ces portes.

Belial -Selon toi, laquelle de ces portes nous mènera directement au château sans avoir à traverser les quatres enfers restants ? m'interrogea Belial.
Derrière deux de ces portes devaient se trouver un enfer différent et derrière une seul, un portail menant directement au château.

Charles -Je dirais...

Belial -Saches que nous suivrons ton choix. Si jamais tu te trompes nous traverseront encore quatre enfers, quatre, dont le sentier éternel, me coupa t-il.

Charles -Qu'est-ce que c'est ? lui demandai-je.

Astaroth -Un sentier qui ne se termine jamais. Je crois que c'est on ne peut plus logique, reprit Astaroth.

En effet il avait raison. Je me demande ce qui m'avait prit de demander ça. Je me suis concentré sur les portes pendant de très très longues minutes. Je n'avais tellement pas envie de traverser un autre enfer, particulièrement ce sentier éternel, que pour la première fois depuis tellement longtemps, je stressais. Bientôt, j'étais dégoulinant de sueur.

Belial -Celle du milieu, me suis-je enfin décidé.

Belial sourit et d'un geste de la main et par je ne sais quelle magie il ouvrit la porte sans d'un geste de la main, sans même la toucher.
Mon cœur se mit à battre un instant, jusqu'à ce que je vois effectivement derrière la porte, un portail. Belial, l'air satisfait avança vers le portail. Nous y étions enfin ! J'allais enfin voir la demeure de Belial.

The Belial's echelon [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant