The Belial's echelon [en correction]

Restons concentrés (première partie)

Cela faisait trois jours et trois nuits que Shadow et les siens avaient été vaincus.
J'avais échappé à la mort car Baël n'avait pas prêté attention à la présence que je dégageais à cause de l'état de presque folie dans lequel l'extase du combat l'avait plongé.
S'il avait su que Père avait envoyé un émissaire il n'aurait pas hésité une seule seconde. Le plan que Lucifer avait imaginé se dessinait de mieux en mieux.
La fresque était dors et déjà visible.
Pour moi Père n'aurait eu aucun mal à déjouer la première étape de son plan qui était de fonder une armée suffisamment grande pour prendre d'assaut le ciel.
Pourtant Lucifer n'a pas mis sur pied une armée capable de rivaliser avec celle de Père, non l'armée qu'il avait créée était capable d'anéantir la nôtre.
Pour cette raison je commençais à faiblir.
Je me sentais sale.
Je sentais sur chacun de mes tissus de peau la souillure du péché humain le plus incontrôlable ; la pensée.
Je n'avais jamais eu de doute vis à vis de Père. À vrai dire il n'y avait aucune raison de douter de Père. Cependant l'auxiliaire "avoir" apparaissant dans la phrase précédente n'était pas là juste parce qu'un récit s'écrit au passé. Non je commençais à avoir de sérieux doutes bien que ma raison s'y refusait.
Je commençais tout à coup à croire aux chances de Lucifer de s'emparer du trône de Père. Non pas que ce dernier soit vulnérable, il n'en était rien. Père était l'être qu'on appelait "Dieu". Personne y comprit lui-même n'était à même d'exprimer le moyen par lequel il était venu au monde ni même le moment auquel il était venu au monde.
Je me rappelle qu'aux premières heures de notre création il aimait beaucoup nous parler de lui. À la base il nous avait créé pour ne pas que Lucifer et lui soient seul.
Nous raconter l'histoire de sa création dépourvue de sens était l'un de ses passe temps favoris. Ce que je m'apprête à dire n'est pas à caractère péjoratif contrairement à ce que cela pourrait laisser entendre, mais Père est dans sa conception l'être le plus insensé qui soit. Bien sûr pas dans le sens morale, dans lequel il incarne la perfection mais plutôt dans le sens physique. Père a toujours été, c'est à dire qu'il n'était jamais apparu et pourtant il était bel et bien là, mon existence en était la preuve. C'était comme dire qu'une chose faisant parti intégrante de notre réalité ne l'avait jamais intégrée mais en en ayant toujours fait parti. Être dans une pièce sans jamais y être entré.
A t-il été engendré par l'univers ou alors est-il son créateur ? Était-il né dans l'univers ou alors est-ce que l'univers s'était construit autour de lui ? C'était une question que je m'étais toujours posé mais à laquelle je n'avais jamais obtenu de réponse.
Mais ce n'est pas de ça dont il était question.
Ce qui était important à savoir était que l'omnipotence de Père était la raison pour laquelle les choses n'aurait jamais dû se dérouler telle qu'actuellement.
Si l'omnipotence de Père était la seule donnée qui entrait en compte dans cette affaire alors Lucifer serait mort depuis belle lurette et l'univers ne serait plus menacé.
Non Père était parfait, trop parfait et la crise que nous traversions actuellement était la conséquence directement lié à cette qualité qu'il était le seul à posséder de façon aussi excessive. Le bien n'est une bonne chose que lorsqu'il est appliqué de façon raisonnable. Lorsqu'il est excessif il devient nuisible.
Toute chose à besoin d'un équilibre entre les caractères que sont le bien et le mal.
Un chocolat chaud sans sucre n'est pas ce qu'il est lorsqu'il est convenablement dosé. Cependant autant le goût est dénaturé lorsqu'il n'y en a pas, autant il l'est il lorsqu'il y en a trop. Père possède toute les vertus existantes à un degré que nul ne pouvait imaginer.
Et ces vertus étaient la raison pour laquelle Lucifer pouvait se permettre d'entreprendre une telle folie. Il était parfaitement conscient que Père ne voulait pas avoir à le supprimer car l'amour qu'il lui portait était probablement égal aux dimensions de l'univers.
Père était trop gentil à mon goût.
Là était la seule chose que je lui reprochais. J'étais perdu dans mes pensées, souffrant de mes inquiétudes quand je fus épris d'un mauvais pressentiment.
Quelques chose ne tournait pas rond.
Depuis mon arrivée en ce bas monde je m'étais toujours senti seul.
Mais en cet instant j'avais l'impression que je n'étais plus tout seul.
Est-ce que...? Je n'eus même pas le temps de finir ma pensée que le son d'une explosion avait retentit. Je me suis aussitôt précipité à la fenêtre pour voir ce qui se passait dehors et je vis l'un des miens trancher la tête d'un déchu ! C'était Malachiel le chef des Puissances ! Que faisait-il ici ?! Je me suis précipitée dehors pour tenter de l'arrêter quand je me suis retrouvé nez à nez avec les jumeaux Pringston et pas les jeunes.